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samedi, 13 octobre 2018

Robert Steuckers: Sur et autour de Carl Schmitt

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Robert Steuckers:

Sur et autour de Carl Schmitt

Sur Carl Schmitt

La décision dans l’œuvre de Carl Schmitt

Carl Schmitt a quitté la vie

Une doctrine de Monroe pour l’Europe

Carl Schmitt, Donoso Cortés, la notion du politique et le catholicisme

allemand

Du droit naturel et de l’essence du politique chez Carl Schmitt

L’Europe entre déracinement et réhabilitation des lieux : de Schmitt à Deleuze

Une bibliographie biographique de Carl Schmitt

Sources et postérité de Carl Schmitt

Pourquoi lire Clausewitz ?

Sur Gustav Ratzenhofer (1842-1904)

Othmar Spann et l’État vrai

La leçon du sociologue et philosophe Hans Freyer

Otto Koellreutter (1883-1972)

L’État comme machine ou les théories politiques pré-organiques

Le Triomphe, fondement du politique ?

Sur le politologue Rüdiger Altmann

Bernard Willms (1931-1991)

Der « Ganze » Rationalismus : réponse de Helmut F. Spinner au rationalisme critique par une relecture de Max Weber et Carl Schmitt

Autour des concepts de Carl Schmitt

La notion d’Ernstfall

L’ère de la pyropolitique a commencé

Carl Schmitt : État, Nomos et « Grands espaces » par Theo Hartman

Annexes

Hommage à Piet Tommissen pour ses 75 ans par Günter Maschke

Adieu au Professeur Piet Tommissen (1925-2011)

Piet Tommissen, gardien des sources

Le livre est disponible à la vente au lien suivant :
http://www.ladiffusiondulore.fr/home/693-sur-et-autour-de...

298 pages - 26 euro

mardi, 09 octobre 2018

Oswald Spengler et la collapsologie en 1931

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Oswald Spengler et la collapsologie en 1931

par Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org

Nous sommes mal partis, et nous le savons depuis longtemps maintenant. Poe, Tocqueville, Balzac nous mirent en garde à l’époque romantique puis Nietzsche, Le Bon ou le redoutable australien Pearson au demi-siècle de l’électricité et du colonialisme. Le problème c’est que nous pouvons encore être mal partis pendant encore longtemps !

Longtemps donc avant les plus lucides de nos « mécontemporains », comme dit Alain Finkielkraut, la « collapsologie » (citons en vrac nos amis Kunstler, Klein, Diamond, Orlov) intéresse de grands et controversés esprits comme Oswald Spengler. Dans son dernier chapitre de l’homme et la technique (ici retraduit de l’anglais), le célèbre auteur du Déclin de l’occident (si le contenu du livre est oublié, déjà déconstruit en son temps par Thomas Mann, le titre est demeuré magique) observe notre lent déclin.

Il attaque au dernier chapitre de son bref et très brillant essai :

« Chaque haute culture est une tragédie. L’histoire de l’humanité dans son ensemble est tragique. Mais le sacrilège et la catastrophe du Faustien sont plus grands que tous les autres, plus grands que tout ce qu'Eschyle ou Shakespeare n’ont jamais imaginé. La créature se soulève contre son créateur. »

Spengler évoque la puissance de l’Europe « nordique » et son origine… charbonnière :

« Leur pouvoir politique dépend de leur richesse et celle-ci consiste en leur force industrielle. Mais cela est lié à l’existence du charbon. Les peuples germaniques, en particulier, sont protégés par ce qui est presque un monopole des charbonnages connus, ce qui les a conduits à une multiplication de leurs populations sans égale dans l’histoire. »

Ce règne de la quantité (Spengler est contemporain de Guénon) crée le monde inégal de l’économie aux temps de la mondialisation (qui fête ses trois siècles et non ses trois décennies, lisez Voltaire) :

« Les pays industriellement pauvres sont pauvres en tous points ; ils ne peuvent donc pas soutenir une armée ou faire la guerre ; ils sont donc politiquement impuissants ; et, par conséquent, leurs ouvriers, qu'ils soient dirigeants ou dirigés, sont des pions dans la politique économique de leurs adversaires. »

Spengler souligne la grande altération physique, et même climatique du monde dit moderne :

« L'image de la terre, avec ses plantes, ses animaux et ses hommes, a changé. En quelques décennies, la plupart des grandes forêts sont parties pour être transformées en journaux d’actualité, ce qui a entraîné les changements climatiques qui menacent l’économie foncière de populations entières. D'innombrables espèces animales ont été éteintes, ou presque, comme le bison ; Des races entières de l'humanité ont presque atteint le point de disparition, comme les Indiens d'Amérique du Nord et les Australiens. »

Le golem de Prague ou la machine de Bernanos remplace le monde ancien :

« Toutes les choses organiques meurent sous l'emprise de l'organisation. Un monde artificiel imprègne et empoisonne le naturel. La civilisation elle-même est devenue une machine qui fait ou tente de tout faire de manière mécanique. Nous pensons seulement en chevaux [-vapeur] maintenant ; nous ne pouvons pas regarder une cascade sans la transformer mentalement en énergie électrique ; nous ne pouvons pas arpenter une campagne pleine de bétail en pâturage sans penser à son exploitation comme source d'approvisionnement en viande ; nous ne pouvons pas regarder la belle vieille main d'un peuple primitif intact sans vouloir le remplacer par un processus technique moderne. »

Puis Spengler annonce le grand mécontentement des années soixante, soixante-dix, la montée de l’écologie, des spiritualités emballées sous vide(Debord) et le scepticisme du progrès :

« La machine, par sa multiplication et son raffinement, va finalement à l'encontre de son objectif. Dans les grandes villes, l’automobile a, par son nombre, détruit sa propre valeur, et on marche plus vite à pied. En Argentine, à Java et ailleurs, la simple charrue à cheval du petit cultivateur s'est révélée économiquement supérieure au gros outil à moteur et chasse ce dernier. Déjà dans de nombreuses régions tropicales, l'homme noir ou brun avec ses méthodes de travail primitives est un concurrent dangereux de la technique moderne de plantation du blanc. Et le travailleur blanc de la vieille Europe et de l’Amérique du Nord commence à s’inquiéter de son travail. »

unterangDTV.jpgOn a parlé de l’écologie. Spengler écrit sur cette fatigue (plus que crise) du monde moderne :

« La pensée faustienne commence à en avoir assez des machines. Une lassitude se répand, une sorte de pacifisme de la bataille avec la Nature. Les hommes reviennent à des formes de vie plus simples et plus proches de la nature ; ils passent leur temps dans le sport au lieu d'expérimentations techniques. Les grandes villes leur deviennent odieuses, et elles voudraient bien se soustraire à la pression de faits sans âme et au climat froid et clair d'organisation technique. Et ce sont précisément les talents forts et créatifs qui se détournent des problèmes pratiques et des sciences pour se tourner vers la pure spéculation. »

Spengler voit bien le retour à l’orientalisme :

« L'occultisme et le spiritualisme, les philosophies hindoues, la curiosité métaphysique à la couleur chrétienne ou païenne, qui étaient tous méprisés à l'époque darwinienne, sont en train de réapparaître. C'est l'esprit de Rome à l'âge d'Auguste. Par satiété, les hommes se réfugient dans les parties les plus primitives de la terre, dans le vagabondage, dans le suicide. Chaque grand entrepreneur a l’occasion de constater une diminution des qualités intellectuelles de ses recrues. »

Car Spengler annonce même le déclin du QI comme on dit aujourd’hui :

« Le XIXe siècle n’a été possible que parce que le niveau intellectuel ne cessait de s’élever. Mais un état stationnaire, à moins d’une chute réelle, est dangereux et laisse présager une fin… »

C’est la mutinerie des mains :

« Il commence sous de multiples formes – du sabotage au suicide en passant par la grève – en passant par la mutinerie des Mains contre leur destin, contre la machine, contre la vie organisée, contre tout et n'importe quoi. »

Spengler voit aussi que notre déculottée sera longue et n’aura pas de fin heureuse ou digne. La fin de l’histoire c’est la maison de retraite :

« Face à ce destin, il n’existe qu’une vision du monde digne de nous, celle qui a déjà été mentionnée comme le choix d’Achille – mieux vaut une vie courte, accalmie des actes et de la gloire, qu'une longue vie sans contenu. Déjà, le danger est si grand, pour chaque individu, chaque classe, chaque peuple, que de chérir toute illusion déplorable. Le temps ne se laisse pas arrêter ; il n'est pas question de retraite prudente ni de sage renonciation. Seuls les rêveurs croient qu'il existe une issue. »

Spengler voit aussi le problème « racial » se profiler. Le sous-homme blanc n’aura pas le courage de continuer (et on est placés avec May, Merkel ou Macron pour voir qu’il se donne les chefs qu’il mérite) et il se fera remplacer :

« Le troisième et le plus grave symptôme de l'effondrement qui commence est cependant ce que je pourrais appeler une trahison envers la technique. »

L’humanisme ou l’humanitarisme blanc fait déjà école (derrière sa puissance industrielle ou militaire Nietzsche comme Goethe voyaient notre affaiblissement) :

« Au lieu de garder strictement les connaissances techniques qui constituaient leur plus grand atout, les peuples « blancs » l’offrent avec complaisance au monde entier, dans chaque Hochschule, verbalement et sur papier, et l’hommage étonné des Indiens et des Japonais les ravissait. »

Tout cela va avec la mondialisation et le commerce bien sûr :

 « La fameuse « diffusion de l’industrie » s’est installée, motivée par l’idée de réaliser des profits plus importants en amenant la production sur le marché. Ainsi, au lieu d'exporter exclusivement des produits finis, ils ont commencé à exporter des secrets, des processus, des méthodes, des ingénieurs et des organisateurs. Même les inventeurs émigrent, car le socialisme, qui pourrait, s'il le voulait, les exploiter dans son équipe, les expulse à la place. Et si récemment, les « indigènes » ont pénétré dans nos secrets, les ont compris et les ont pleinement utilisés. »

Résultat, la bataille de Tsushima en 1905 :

« En trente ans, les Japonais sont devenus des techniciens de premier rang et, dans leur guerre contre la Russie, ils ont révélé une supériorité technique à partir de laquelle leurs professeurs ont pu tirer de nombreuses leçons. »

C’est la vengeance des « races de couleur ». A l’époque de Spengler écrivent aussi les penseurs pessimistes américains Madison Grant et Lothrop Stoddard (parodiés dans Gatsby le magnifique) :

« Le monde exploité commence à se venger de ses seigneurs. Les innombrables mains des races de couleur – au moins aussi intelligentes et beaucoup moins exigeantes – briseront l'organisation économique des Blancs à sa base. Le luxe habituel de l'ouvrier blanc, en comparaison avec le coolie, sera son destin. Le travail du blanc devient lui-même indésirable. Les énormes masses d'hommes concentrés dans les bassins miniers du Nord, les grands travaux industriels, les capitaux investis dans ces régions, des villes et des quartiers entiers, sont confrontés à la probabilité de tomber dans la compétition. »

Détroit, Cleveland, Lorraine : Spengler voit alors la fin de notre civilisation « faustienne ». A la même époque (1931 donc) André Siegfried recense le déclin de la civilisation industrielle de la Grande-Bretagne :

« Cette technique de la machine se terminera avec la civilisation faustienne et un jour restera en fragments, oubliés – nos chemins de fer et bateaux à vapeur aussi morts que les routes romaines et le mur de Chine, nos villes géantes et nos gratte-ciels en ruines comme le vieux Memphis et Babylone. L’histoire de cette technique touche à sa fin inévitable. Elle sera mangée de l’intérieur, comme les grandes formes de toute culture. Quand et de quelle manière, nous ne le savons pas. »

Spengler ignore la civilisation postindustrielle et surtout la civilisation de la dette immonde – et perpétuellement augmentée (New deal, guerres, dépenses de beurre et de canons…). Le catastrophisme ignore en effet la dimension vraie de notre catastrophe, dimension qui est de durer. Plus notre société touche le fond, plus elle creuse !

Il termine brillamment avec ce style snob et envolé que lui reprochait Thomas Mann :

« L'optimisme est la lâcheté. Nous sommes nés à cette époque et devons courageusement suivre le chemin qui nous mène à la fin prévue. Il n'y a pas d'autre moyen. Notre devoir est de garder la position perdue, sans espoir, sans secours, comme ce soldat romain dont les ossements ont été retrouvés devant une porte à Pompéi, qui, lors de l'éruption du Vésuve, est décédé à son poste, faute d'avoir été relevé. C'est cela la grandeur. C'est ce que signifie être un pur-sang. Une fin honorable est la seule chose qui ne peut pas être prise à un homme. »

On se demande toutefois quelle fin honorable nous attend…

Source 

Oswald Spengler, l’homme et la technique (cinquième partie)

Le concept de culture sociétale

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Le concept de culture sociétale

par Antonin Campana

Ex: http://autochtonisme.com

Le concept de culture sociétale est régulièrement employé dans notre blog, nous lui avons déjà consacré quelques lignes pour le préciser. Nous y revenons ici tant celui-ci nous semble important dans la logique de libération nationale autochtone qui est la nôtre.

Par « culture » nous entendons ce qui est différent de la nature, même si notre nature, nos structures mentales par exemple, peuvent expliquer certaines expressions de notre culture (le sujet est glissant et nous n’irons pas plus loin ici). Par « culture » nous signifions aussi ce qui est commun à un groupe d’individus et ce qui le soude : son héritage ancestral et ses valeurs partagées. La définition de l’UNESCO nous convient assez bien : « Dans son sens le plus large, la culture peut aujourd’hui être considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels, matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts, les lettres et les sciences, les modes de vie, les lois, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances ». En bref, nous ne faisons pas une distinction franche entre la « culture » et «l’identité » : notre culture est aussi notre identité.

L’UNESCO pose clairement que c’est la culture et non le « contrat social» qui distingue les sociétés et les groupes sociaux (la culture est l’ensemble des traits distinctifs, spirituels, matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social). Autrement dit, les populations étrangères installées au milieu d’un peuple donné, le nôtre par exemple, et présentant des traits distinctifs, spirituels, matériels, intellectuels et affectifs qui les caractérisent, constituent des sociétés parallèles et des groupes sociaux distincts. Le problème est que le régime en place dit exactement le contraire. Par le miracle du « pacte républicain » (un vulgaire processus administratif de naturalisation), tous les Français « sans distinction d’origine, de race ou de religion » formeraient une « république une et indivisible » !

La culture distingue, caractérise, donc sépare, des groupes sociaux que le régime entend fusionner dans le même « creuset ». La culture est donc un obstacle important au vivre-tous-ensemble. Pour arriver à ses fins, le régime doit obligatoirement éliminer la puissance structurante des cultures.

C’est ici que nous arrivons au concept de culture sociétale.

Une culture est par définition sociétale. Dans la mesure où la culture donne à ses membres à la fois un mode de vie et un sens qui règlent les activités humaines et les relations des hommes entre eux, tant dans l’espace social que dans l’espace privé, nous pouvons dire que la culture est « sociétale ». La culture est un patrimoine ancestral qui a vocation à organiser le groupe autour de valeurs partagées. Elle module les schémas de pensée, l’éducation, la religion, les sentiments, les relations interpersonnelles, les liens sociaux, les loisirs, la vie des sphères privées et publiques… Une culture ne vit et ne se développe que si elle est sociétale. Une culture qui perd son caractère sociétal va se rétracter et se marginaliser jusqu’à être cantonnée dans la sphère privée. Le destin d’une culture diffuse et résiduelle est de se transformer en folklore, avant de disparaître totalement.  En résumé, une culture est sociétale ou n’est pas.

De cela il est facile de déduire qu’il n’est pas utile d’attaquer frontalement une culture pour la détruire. Il suffit de lui enlever progressivement son caractère sociétal. Par exemple, jusqu’à la Révolution, la culture européenne réglait l’institution du mariage, conçu comme l’union d’un homme et d’une femme devant Dieu. Les révolutionnaires auraient pu interdire le mariage religieux. Ils ont jugé préférable de l’ignorer pour faire du mariage un contrat révocable à tout moment et seul valable en droit : ils ont marginalisé un pan de la culture sociétale européenne ! Voyez les résultats aujourd’hui. Dans un autre article (voyez ici), nous avons souligné que le caractère sociétal de la culture européenne avait été neutralisé dans de nombreux autres domaines. Notre culture européenne ne règle plus, ou de moins en moins, les rôles sociaux féminins et masculins, l’ordre sexué, la vie de la famille, la relation à l’Etranger, la production artistique, le monde du travail, l’élaboration de la langue, la vie politique…  Nous expliquions que ce reflux objectif de la culture sociétale européenne n’était pas du à l’avancée d’une culture étrangère mais à l’action politique et juridique de la République. Si nous observons de plus près l’entreprise républicaine d’ingénierie sociale nous nous apercevrons que le régime a progressivement substitué un ordre juridique universel en son principe aux valeurs culturelles enracinées. C’est d’ailleurs à partir de l’expérience républicaine que Karl Popper (1902-1994) a pu élaborer son concept de « société ouverte ».  

gscar.pngQue dit le maître à penser de Georges Soros ?  En substance, qu’une société ouverte, au contraire d’une société fermée, distingue ce qui relève du droit de ce qui relève de la culture. Le philosophe explique que la société ne doit plus être soudée par des valeurs partagées mais par des lois qui respectent le droit naturel et n’entravent pas le pluralisme des idées ou des croyances. Une société ouverte fondée sur des lois acceptables par tous les hommes peut, et même doit selon Popper, être multiculturelle et multiraciale. En résumé, Popper, inspiré par le républicanisme « français », nous explique que les cultures doivent perdre leur caractère sociétal sous l’effet de lois culturicides. La loi émanant de l’identité doit s’effacer devant une loi abstraite émanant de l’universalité. Le philosophe propose un génocide culturel, prélude toujours d’un génocide biologique, qui rendra possible l’établissement d’une société multiraciale ouverte.

Globalement, soyons lucide, le projet a réussi. Le régime s’est servi du droit pour ôter à notre culture son caractère sociétal, ce qui a facilité l’installation d’une société multiraciale plus ou moins bancale et conflictuelle.  Il est illusoire d’espérer pouvoir un jour réorganiser le fonctionnement du « corps d’associés » multiethnique selon nos valeurs identitaires. Est-ce seulement souhaitable ? Mais il est encore possible de recréer un lien entre la culture autochtone et un espace social autochtone. Pour cela, il nous faut travailler à la formation d’une société parallèle autochtone (Grand Rassemblement). Nous n’avons pas d’autre solution si nous voulons contrer la marginalisation de notre culture et sa fossilisation progressive. Il faut que celle-ci retrouve une forte compacité dans un espace protégé. Nous pouvons pour cela nous appuyer sur la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones qui énonce que les Autochtones ont le droit de ne pas subir la « destruction de leur culture » et qu’ils ont le droit d’observer, de promouvoir, de défendre et de vivre selon leurs « traditions culturelles ». La mise en avant de notre autochtonie est donc indispensable elle-aussi : tout se tient !

Il faut avoir conscience que les dégâts occasionnés à notre culture depuis deux siècles sont considérables. Les Autochtones sont fondés à restaurer le caractère sociétal de la culture autochtone. C’est une question de survie. Bien sûr, cette sociétalité ne sera pas identique à ce qu’elle fut avant le coup d’Etat républicain, cela est impossible. Mais dans l’esprit, elle devra exprimer notre identité européenne et les valeurs que nos ancêtres nous ont léguées.   

Antonin Campana

dimanche, 30 septembre 2018

Conférence: le mouvement völkisch

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mardi, 25 septembre 2018

¿Rojos o liberastas?

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¿Rojos o liberastas?

Por Adriano Erriguel

Ex: https://prensarepublicana.com

Deconstrucción de la izquierda posmoderna

Toda lucha por la hegemonía política comienza por una definición del enemigo. Pero siendo la política el ámbito por excelencia del antagonismo, está claro que esas definiciones nunca pueden ser neutrales. No estamos aquí en el campo de la probidad intelectual, ni en el de las pautas verificables de objetividad y precisión. Toda lucha política aspira a movilizar un capital emocional, se apoya en recursos retóricos, intenta arrastrar al antagonista hacia un terreno de juego amañado. En esa tesitura, aquél que determina los códigos lingüísticos ha ganado la partida. No en vano, la hegemonía consiste precisamente en eso: en un juego. O más exactamente, en juegos de lenguaje.

El pensamiento hegemónico de nuestros días – todo eso que el politólogo norteamericano John Fonte bautizaba hace años como progresismo transnacional – ha impuesto de forma aplastante su definición del enemigo. Todo aquél que se enfrente a su visión mesiánica del futuro – un mundo postnacional de ciudadanía global, en el que una gobernanza mundial irá desplazando a las soberanías nacionales – se verá inmediatamente tildado de reaccionario, de ultraconservador o de populista, cuando no de algo peor.[1]

Caben pocas dudas: en el debate público actual casi todas las cartas están marcadas. Si bien el lenguaje nunca es neutral, hoy está más trucado que nunca. Pocos diagnósticos más erróneos – entre los formulados en el siglo XX– que aquél que profetizaba el “fin de las ideologías”. Hoy la ideología está por todas partes. La prueba es que asistimos a la imposición de un lenguaje extremadamente ideologizado, si bien de forma subrepticia y con el noble aval de poderes e instituciones.

¿Un lenguaje ideologizado? Aunque por su omnipresencia parezca invisible, ese lenguaje existe y es el instrumento de una sociedad de control. El control comienza siempre por el uso de las palabras.

¿Qué tipo de palabras? ¿Cómo se organizan?

Si intentamos una clasificación somera podemos distinguir varias categorías. Por ejemplo: las palabras–trampa, aquellas que tienen un sentido reasignado o usurpado (“tolerancia”, “diversidad”, “inclusión”, “solidaridad”, “compromiso”, “respeto”); las palabras–fetiche, promocionadas como objetos de adoración (“sin papeles”, “nómada”, “activista”, “indignado”, “mestizaje”, “las víctimas”, “los otros”); los términos institucionales, santo y seña de la superclase global (“gobernanza”, “transparencia, “empoderamiento” “perspectiva de género”); los hallazgos de la corrección política (“zonas seguras”, “acción afirmativa”, “antiespecista”, “animalista”, “vegano”); los idiolectos universitarios con pretensiones científicas (“constructo social”, “heteropatriarcal”, “interseccionalidad”, “cisgénero”, “racializar”, “subalternidad”); los eufemismos destinados a suavizar verdades incómodas: “flexibilidad” y “movilidad” (para endulzar la precariedad laboral), “reformas” (para designar los recortes sociales), “humanitario” (para acompañar un intervención militar), “filántropo” (más simpático que “especulador internacional”), “reasignación de género” (más sofisticado que “cambio de sexo”), “interrupción voluntaria del embarazo” (menos brutal que “aborto”), “post–verdad” (dícese de la información que no sigue la línea oficial).

Especial protagonismo tienen las “palabras policía” (George Orwell las llamaba blanket words) que cumplen la función de paralizar o aterrorizar al oponente (“problemático”, “reaccionario”, “nauseabundo”, “ultraconservador”, “racista”, “sexista”, “fascista”). Destaca aquí el lenguaje de las “fobias” (“xenofobia” “homofobia”, “transfobia”, “serofobia”, etcétera) que busca convertir en patologías todos aquellos pensamientos que choquen con el código de valores dominantes (pensamientos que, inevitablemente, formarán parte de un “discurso de odio”). Sin olvidar las palabras–tabú: aquellas que denotan realidades arcaicas, inconvenientes y peligrosas (“patria”, “raza”, “pueblo”, “frontera”, “civilización”, “decadencia”, “feminidad”, “virilidad”). [2]

La “Nuevalengua” (Newspeak) de la corrección política tiene dos características: 1) se transmite de forma viral por el mainstream mediático 2) su utilización funciona como un código o “aval” de conformidad con la ideología dominante. El objetivo de la Nuevalengua– como Orwell demostró en “1984”– es determinar los límites de lo pensable. Por eso la hegemonía construye su propio vocabulario, decide sobre sus significados y se atribuye el monopolio de la palabra legítima. De esta forma, cualquier atisbo de rebelión contra el “pensamiento único” se encuentra, ya de entrada, “encastrado” en el campo semántico del enemigo.

Pero ¿qué enemigo?

Los objetores al pensamiento único necesitan definir a qué se enfrentan aquí. Y como estamos hablando de relaciones de antagonismo, la definición, lejos de ser neutral, debe contener un elemento peyorativo que asegure su eficacia política. Los objetores al pensamiento único deben construir su propio campo semántico, deben aprender a jugar los juegos de lenguaje.

¿Quién manda aquí?

En los estudios sobre filosofía del lenguaje es un lugar común citar un famoso pasaje de “Alicia a través del espejo”, de Lewis Carroll. Recordemos el episodio. Alicia dialoga con Humpty Dumpty, el grotesco personaje con forma de huevo, criatura del folklore inglés. En un momento dado, Humpty Dumpty utiliza palabras con un significado aparentemente ajeno al contenido de la conversación. Cuando Alicia se lo reprocha, el diálogo sigue de la siguiente forma:

– “Cuando yo uso una palabra – dijo Humpty Dumpty en un tono desdeñoso – quiere decir lo que yo quiero que diga… ni más ni menos.

– la cuestión – insistió Alicia – es si se puede hacer que las palabras signifiquen tantas cosas diferentes.

– la cuestión – zanjó Humpty Dumpty – es saber quién es el que manda…, eso es todo”.

En su fabulación, Lewis Carroll capturaba de forma sencilla algo que, años más tarde, se convertiría en el gran campo de minas de la filosofía posmoderna: el cuestionamiento de la idea de significado, el desafío a las teorías tradicionales del lenguaje y de la cultura, el post–estructuralismo y la deconstrucción. Básicamente, lo que los filósofos del lenguaje venían a decir – en la línea de Wittgenstein y de Humpty Dumpty – era que el lenguaje se constituye en una serie de “juegos”, y que los enunciados o declaraciones se agrupan en tipologías diferentes que dependen de reglas compartidas y producen una relación entre los hablantes, de la misma forma en que los juegos requieren reglas y generan una relación entre los jugadores. En ese sentido los diálogos pueden ser vistos como una “sucesión de maniobras”: “hablar es luchar” en el sentido de “jugar”. La conclusión esencial de todo esto es que “al ganar una ronda, al replicar de forma inesperada, al alterar los términos del debate, al disentir frente a la posición dominante, podemos alterar las relaciones de poder, aunque sea de forma imperceptible”.[3]

La cuestión es saber quién manda. Aquél de los jugadores que acepte como propio el campo semántico del enemigo, o que maneje un código lingüístico obsoleto, está perdido de antemano.

La lucha por el lenguaje forma parte de un gran fenómeno posmoderno: las guerras culturales.

El Gran Juego

Nuestra aldea global está inmersa en un “gran juego”. Ese juego puede definirse acudiendo a un concepto nacido en el mundo anglosajón: las “guerras culturales”. Lo que ese concepto quiere decir es que la política ha desbordado el ámbito estricto de las doctrinas políticas y los programas electorales. Hoy más que nunca – como lo vio Gramsci hace casi un siglo– todo es política. Tradicionalmente es la izquierda la que mejor lo ha comprendido, y por eso lo ha politizado absolutamente todo: el lenguaje por supuesto, pero muy especialmente todo aquello que atañe a la vida privada y a los aspectos más íntimos de la persona. En la parte que le toca, la derecha – inspirada en los principios del liberalismo clásico – abandonó la vida privada al albedrío de cada individuo y se centró en la gestión de la economía. Una derecha gestionaria frente a una izquierda de valores: esa ha sido – grosso modo y simplificando mucho – la situación durante las últimas décadas. Pero algo ha cambiado en los últimos años. El primer resultado tangible de ese cambio se ha visto en los Estados Unidos, el laboratorio principal de esa “izquierda de valores” que sigue constituyendo, hoy por hoy, el pensamiento hegemónico.

Los meses que precedieron a la victoria de Trump en noviembre 2016 no fueron una campaña electoral al uso, sino más bien la culminación de una “guerra cultural” que se venía librando desde hacía años. Más allá de las estridencias del personaje, lo importante de Trump es el fenómeno social y cultural que representa, y que hizo posible la incubación de este inesperado terremoto político. Lo que ocurrió fue que, ante la dictadura de la corrección política, las fuerzas disidentes habían empezado a construir su propio campo semántico, a quebrar el “marco” lingüístico definido por el enemigo.

Las “guerras culturales” se configuran como un concepto clave para los años venideros. La vieja derecha – la llamada derecha “civilizada”– con su discurso legalista y tecnocrático se encuentra en este terreno completamente perdida. Confiada en el fondo en su superioridad intelectual (acreditada, a su juicio, por la gestión económica) esa derecha se limita a asumir como propias las cruzadas culturales definidas desde la izquierda, transcurridos (eso sí) los plazos preventivos de aclimatación. La razón de fondo es que, en realidad, esa derecha asume el mismo marco mental que la izquierda: la historia tiene un “sentido” que sigue el curso del progreso.

LEÉ TAMBIÉN:  Boleta única de papel para todo el país; única forma de disminuir el fraude que se avecina - Por Humberto Bonanata

Pero volvemos a la pregunta anterior. Para los disidentes frente al pensamiento hegemónico: ¿cómo definir al enemigo?

La cosa se complica tras la irrupción, durante los últimos años, de un nuevo elemento: una izquierda populista estimulada por la crisis financiera de 2008. En realidad, esto no constituye ninguna sorpresa. La llegada del populismo de izquierdas se ha visto preparada, durante las últimas décadas, por el aplastante predominio – en los ámbitos cultural, académico y mediático– de la izquierda posmoderna. Existe una relación de continuidad entre los nuevos movimientos de izquierda (llámense populistas, radicales, de extrema izquierda o como se quiera) y la izquierda posmoderna. Ambos comparten los mismos dogmas, el mismo sustrato cultural, la misma mitología progresista. Ambos son el ecosistema natural de la “corrección política”. Ambos son coetáneos del período de máxima expansión del neoliberalismo (una coincidencia nada casual a la que nos referiremos más tarde). Para calificar al pensamiento de esa izquierda posmoderna algunos utilizan el término de “marxismo cultural”. Para calificar a esa izquierda populista muchos continúan refiriéndose al comunismo o al “neo–comunismo”, como si éste fuera una amenaza real, como si éste tuviese la capacidad de reproducir la experiencia totalitaria del siglo XX.

Pero estas definiciones responden a categorías obsoletas. No nos encontramos aquí frente a “marxismo cultural”, ni frente al “marxismo” a secas, ni mucho menos frente al comunismo. Todo lo contrario. La izquierda posmoderna –y esta es la tesis central que defenderemos en estas páginas– tiene muy poco de marxista y sí mucho de neoliberalismo cultural puro y duro.

Pero eso es algo que a primera vista no parece tan claro. Es muy cierto que la izquierda radical usa y abusa de una retórica “retro” (el “antifascismo” en primer lugar) y reclama para sí el patrimonio moral de las luchas “progresistas” del pasado. Pero con ello lo único que hace es parasitar una épica revolucionaria que no le corresponde. En realidad, la apuesta ideológica de la izquierda en todas sus variedades (desde la socialdemócrata hasta la más radical o populista) se inscribe de facto en la agenda de la globalización neoliberal. Y si su pensamiento es a veces calificado como “marxismo cultural”, ello obedece al peso del viejo lenguaje, así como a la rutina mental de la derecha habituada a categorizar como “comunista” todo lo que no le gusta.

Pero no, no nos encontramos en vísperas de un “asalto a los cielos” leninista, ni en el de una socialización de los medios de producción, ni en el de una dictadura del proletariado. Todo lo contrario: el escenario es el de la dictadura de una “superclase” (overclass) mundializada, apoyada en técnicas de “gobernanza” posdemocrática. Un escenario en el que la izquierda radical ejerce las funciones de acelerador y comparsa, preparando el clima cultural propicio a todas las huidas hacia adelante de la civilización liberal. Frente a los desafectos, la izquierda radical asegura – con su celo vigilante e histeria correctista– una función intimidatoria y represora que adquiere tintes parapoliciales. Tareas todas ellas perfectamente homologadas por el sistema.

¿De dónde vienen, pues, los equívocos? En el mundo de las ideas no hay blancos y negros. El vocabulario actual de la corrección política se nutre, sin ninguna duda, de una incubación en el posmarxismo de la Escuela de Frankfurt y sus epígonos. Ahí está el origen de un malentendido – el pretendido carácter “marxista” de la ideología hoy dominante – que la guerra cultural anti–mundialista debería deshacer de una vez por todas, si quisiera asumir una definición eficaz del enemigo.

Conviene para ello hacer un poco de historia.

Los auténticos enterradores del marxismo

Suele pensarse que el fin del marxismo como ideología política tuvo lugar en 1989, con la caída del “socialismo real” y el derrumbe de la URSS. Pero lo cierto es que el marxismo había sido enterrado muchos años antes, y que bastantes de sus enterradores pasaban por ser discípulos de Marx.

En realidad, el acontecimiento que supuso el canto de cisne del marxismo fue la revolución de mayo 1968, el momento en que el movimiento obrero fue desplazado por un sucedáneo: el “gauchismo” liberal–libertario.[4] Pero la epifanía progre de los estudiantes de París y de Berkeley había sido prefigurada – con varias décadas de antelación – por el corpus teórico (también llamado “teoría crítica”) de la “Escuela de Frankfurt”. Fueron los intelectuales del “Instituto para la Investigación Social” fundado en 1923 en esa ciudad alemana los que provocaron, desde dentro, la implosión del marxismo. Muchas de las ideas y temas impulsados por esos intelectuales se encuentran en el origen de los condensados ideológicos que hoy conforman la ideología mundialista.

Desde sus primeros años y durante su etapa de exilio en los Estados Unidos, la Escuela de Frankfurt arrumbó en el desván de la historia el dogma central del marxismo ortodoxo: el determinismo económico, la idea de que son las condiciones materiales y los medios de producción (la infraestructura) los que determinan el curso de la historia, la visión fatalista de un triunfo inevitable del socialismo. Lo que a los intelectuales de Frankfurt les interesaba era la acción sobre la “superestructura”, puesto que son las condiciones culturales – más que la economía – las que determinan la reificación y la alienación de los seres humanos. Algo que Georg Lukács ya apuntaba en “Historia y conciencia de clase” (1923), la obra fundadora del marxismo occidental. No en vano todas las luminarias de la escuela – Max Horkheimer, Theodor Adorno, Erich Fromm, Herbert Marcuse – se centrarían casi exclusivamente en la crítica cultural, dejando de un lado las cuestiones económicas. Lo cual nos lleva al segundo golpe – todavía más letal – que la escuela de Frankfurt iba a propinar al marxismo ortodoxo.

Al centrar sus denuncias en la reificación y la alienación de los seres humanos – y no en las condiciones económicas de explotación capitalista– estos intelectuales desplazaban el fin último de la transformación social: ésta ya no se reduciría a la abolición de las injusticias sociales, sino que se centraría en la eliminación de las causas psicológicas, culturales y antropológicas de la infelicidad humana. En esa línea, estos autores se esforzarían en establecer pasarelas entre el materialismo histórico y pensadores ajenos a esa tradición, tales como Freud (es el llamado “freudo–marxismo”) o – en un improbable ejercicio de malabarismo intelectual – el mismísimo Nietzsche. En realidad, la escuela de Frankfurt es un abigarrado taller de herramientas intelectuales donde se puede encontrar un poco de todo: las intuiciones más brillantes se codean con las amalgamas más precarias, y una crítica extremadamente perspicaz de la modernidad y sus condiciones de desenvolvimiento se ve mezclada con un empecinamiento utópico abocado al dogmatismo. Todo ello bañado en una atmósfera de virtuosismo y de elitismo intelectual que sellaba el extrañamiento definitivo entre los “intelectuales orgánicos” y la gente corriente. O lo que es decir, entre la intelligentsia progresista y el pueblo.

Cosmópolis utópica

La escuela de Frankfurt ofrece una gran paradoja: partiendo del marxismo – o más bien, de una interpretación “humanista” de la obra del “joven Marx” – sus teóricos preparaban el terreno para la ideología orgánica de la globalización neoliberal. El primer puente entre ambos mundos tiene mucho que ver con el fetiche ideológico de estos intelectuales: la idea de utopía. Para la escuela de Frankfurt, la utopía no es un “día del Juicio” o fin de la historia en el sentido marxista – el advenimiento de una sociedad sin clases –, sino que, insuflando una nota de realismo, admiten que si bien nunca alcanzaremos la Salvación o Redención final, el mantenimiento del Ideal – el sueño de la Redención – es un bien en sí mismo, puesto que nos impele a una mejora indefinida de la Humanidad. Es el “principio esperanza” definido por el filósofo Ernst Bloch. Bajo el baremo implacable de la Utopía, el presente se ve así sometido a una acusación perpetua, se ve impelido a avanzar por la senda del cosmopolitismo y de la “tolerancia” en pos del (siempre distante) espejismo utópico. Pero no se trata aquí de una utopía colectivista del tipo de la “sociedad comunista” del marxismo clásico. Desde el momento en que se vincula a una idea de “felicidad” personal, la utopía frankfurtiana concierne sobre todo al individuo. Lo que nos conduce al segundo gran puente con el neoliberalismo.

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Que la “felicidad” como reivindicación individual es un viejo fetiche del liberalismo, es algo que no requiere grandes demostraciones. Basta con leerlo en la Constitución de los Estados Unidos. La aportación de la Escuela de Frankfurt consistió en encauzar hacia esa reivindicación una parte del capital teórico del marxismo, remodelándolo como una especie de filosofía “humanista” y relegando sus enfoques de clase y sus aspiraciones revolucionarias. La llave maestra para ello consistió en el descubrimiento del “joven Marx” – el de los “Manuscritos Económicos y Filosóficos de 1844”– con sus “inclinaciones utópicas y su visión de un hombre nuevo y liberado del egotismo, de la crueldad y de la alienación. La revolución contra el capitalismo se sustituyó por algo parecido a un intento de transformación de la condición humana. El socialismo pasaba así a identificarse con una forma de tratar a la gente, más que con un modelo institucional y político”.[5] Aquí se consuma el auténtico entierro del marxismo.

Frente a las categorías materialistas y positivistas del marxismo – empeñadas en una analogía con las ciencias naturales –, la “Escuela de Frankfurt” enfatizaba los elementos éticos, subjetivos e individuales de la “teoría crítica”, de forma que ésta se configuraba como una teoría general de la transformación social, a su vez espoleada por un deseo de “liberación” entendida en sentido individual. La “liberación” y la “emancipación” eclipsaban así el objetivo de la revolución y se fundían en el horizonte utópico de una “felicidad” orientada al desarrollo personal. No es extraño que Wilhelm Reich – con sus trabajos sobre sexología– o Erich Fromm – con obras como “El concepto de hombre en Marx”– alcanzaran gran popularidad y fueran ampliamente leídos en los medios radicales norteamericanos.

¿Qué quedaba entonces del marxismo? Una retórica, una jerga académica, una dialéctica opresores/oprimidos, una cáscara de romanticismo subversivo al servicio del único sistema que, de hecho, hace tangible ese grial utópico de la “liberación” individual indefinida: el liberalismo libertario en lo cultural, el neoliberalismo en lo económico; lo que es decir: el capitalismo en su estadio final de desarrollo.

Del posmarxismo al neoliberalismo

La primera regla de la guerra cultural es saber leer al enemigo. El legado de la escuela de Frankfurt es demasiado rico como para ser arrojado en el cómodo saco del “marxismo cultural”; de hecho, buena parte de sus postulados admiten una lectura “de derecha”. El caso más evidente – e interesante – es la perspectiva “antiprogresista” desarrollada por una parte de esta escuela.

Una de las paradojas de la teoría frankfurtiana consiste en su crítica sistemática de la modernidad. En realidad, se trata de la única crítica de la modernidad y de la idea de “progreso” que haya sido formulada desde la izquierda, o al menos desde una tradición no conservadora o no reaccionaria. Posiblemente sea también la más brillante de las realizadas hasta la fecha. La experiencia de Auschwitz y la consiguiente ruina del optimismo progresista son las bases sobre las que se construye la obra seminal de Max Horkheimer y Theodor Adorno: “Dialéctica de la Ilustración”. En esa obra, lo que ambos autores vienen a decir es que, después de todo, tal vez el precio a pagar por “el progreso” sea demasiado alto, y que los ideales racionalistas, cuando son absolutizados, revierten en su opuesto: en un nuevo irracionalismo. En su enfoque crítico sobre la Ilustración, ambos autores rechazan la narrativa tradicional que se focalizaba sobre la evolución de las instituciones, las ideas políticas o el progreso tecnológico, y se centran en una crítica antropológica: los daños causados por el despliegue de la razón instrumental en una sociedad totalmente administrada, con sus corolarios de reificación alienación de la persona. Desde esa perspectiva, el panorama de la modernidad y del progreso podía ser muy sombrío. Hay por lo tanto en la Escuela de Frankfurt una apertura hacia un cierto conservadurismo cultural.[6] No en vano Horkheimer señalaba que, así como hay cosas que deben ser transformadas, hay otras que deben ser preservadas, y que un verdadero revolucionario está más cerca de un verdadero conservador que de un fascista o de un comunista.

Pero aceptadas estas premisas, la diferencia con una auténtica “crítica de derecha” es clara: allí donde ésta hubiera puesto el énfasis en la denuncia de la uniformización cultural, el desarraigo identitario y la ruptura del vínculo comunitario (fenómenos todos ellos impulsados por la modernidad), Horkheimer y Adorno tienen un enfoque individualista: la denuncia de la pérdida de “autonomía” personal, el rechazo a los “procesos de dominación” que afligen al individuo. Sea como fuere, la crítica frankfurtiana a la modernidad sigue siendo una píldora dura de tragar para la vulgata progresista y el “pensamiento positivo” de nuestra época. Por eso mismo continúa siendo una aportación insoslayable para todos aquellos que, ya sea desde la derecha o desde la izquierda, desean acometer una deconstrucción teórica de la modernidad, la Ilustración y el “progreso”.

Pero el genio del liberalismo consiste en su capacidad para absorber todas las críticas, su habilidad para transformarlas en “oposición controlada”. El éxito de la “teoría crítica” frankfurtiana marcó su integración en las instituciones, algo que los propios Horkheimer y Adorno habían ya previsto cuando señalaban que, en la medida en que una obra gana en popularidad, su impulso radical se ve integrado dentro del sistema. El liberalismo desechó la parte más auténticamente subversiva de la Escuela de Frankfurt – la crítica de la razón instrumental, el análisis sobre la desacralización del mundo, la reivindicación de los valores no económicos, la denuncia del consumismo, el rechazo a la mercantilización de la cultura, la advertencia sobre la pérdida de “sentido” – y adoptó sus postulados más individualistas y libertarios de “emancipación” y de rechazo a la “dominación” ejercida por la familia, el Estado y la iglesia. La “dialéctica negativa” desarrollada por la Escuela de Frankfurt sirvió así de instrumento a toda una generación de radicales americanos y europeos empeñados en una reconfiguración profunda de la sexualidad, la educación y la familia.

A un nivel teórico más profundo, la “dialéctica negativa” frankfurtiana enlazaba sin solución de continuidad con una nueva generación más radical y carente de los escrúpulos “conservadores” de Horkheimer y sus amigos: la generación del posmodernismo y del post–estructuralismo, de Foucault y de Derrida, de la deconstrucción y de la ideología de género. A partir de los años 1970 se sentarían las bases de una nueva cultura y de un “hombre nuevo”.

Quedaba expedito el camino hacia el neoliberalismo.

…………………………………………………………………………………………

[1] John Fonte, Investigador del Instituto Hudson (Washington), acuñó en 2001 el término “progresismo transnacional” para dirigirse a la ideología de la post–guerra fría. Se trata de una de las mejores descripciones de la ideología mundialista realizadas hasta la fecha. Según Fonte, entre las creencias promovidas por esta ideología figuran: 1) promover las identidades de grupo (género, etnia) sobre las identidades individuales; 2) una visión maniquea de opresores/oprimidos; 3) una promoción de las minorías oprimidas a través de cuotas; 4) la adopción de los valores de estas minorías por parte de las instituciones; 5) el inmigracionismo; 6) la promoción de la “diversidad” frente a la idea de asimilación en países de destino; 7) la redefinición de la democracia para acomodar la representación de las minorías; 8) la deconstrucción “posmoderna” de las naciones occidentales, y su sustitución por el multiculturalismo.   https://www.hudson.org/content/researchattachments/attach...

[2] Para esta clasificación nos apoyamos, de forma bastante libre, en la obra magistral de Jean–Yves Le Gallou y Michel Geoffroy, Dictionnaire de Novolangue. Ces 1000 mots qui vous manipulent. Via Romana 2015, pp. 10–11.

[3] Catherine Belsey, Poststructuralism. A very Short Introduction. Oxford University Press 2002, pp.97–98.

[4] Adriano Erriguel, Vivir en Progrelandia. Mayo del 68 y su legado. www.elmanifiesto.com

[5] Stephen Eric Bronner, Critical Theory. A very short introduction. Oxford University Press 2011, p. 48.

[6] Es lo que el crítico cultural británico Jonathan Bowden llamaba el “secreto íntimo” de la Escuela de Frankfurt. Jonathan Bowden, Frankfurt School Revisionismhttps://www–counter–currents.com)

El libro “Dialéctica de la Ilustración” de Adorno y Horkheimer fue una influencia mayor en los orígenes de la corriente de ideas conocida como la “Nueva derecha” francesa.

elmanifiesto.com

dimanche, 23 septembre 2018

La politique continue de faire fi de la volonté du peuple

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La politique continue de faire fi de la volonté du peuple

De la diplomatie secrète à la manipulation médiatique

par Karl Müller

Ex: http://www.zeit-fragen.ch/fr

«Les conséquences en sont grotesques et amères. Là, où les guerres économiques, et d’autres choses encore pires sont imminentes, l’existence de millions d’humains est mise en question. Les PR et les médias ne servent pas uniquement à cacher le machiavélisme en politique, la violation continue du droit, l’ignorance politique derrière la dignité humaine et les droits de l’homme. Il s’agit également d’y habituer les gens petit à petit. Et la stratégie implique encore autre chose: les représentants des relations publiques savent que cette ignorance est évidente pour chacun qui sait réfléchir un peu. Mais les gens réfléchissant et empathiques doivent se sentir impuissants. Voilà, homme qui pense, tes idées et sentiments ne nous intéressent pas, tu es insignifiant, nos moyens pour le maintien du pouvoir sont plus forts, nous te rions au nez, le mépris est notre boulot, nous sommes en position de force, les ‹masses› nous suivront! Combien de temps encore?»

Cinq mois après le crime présumé, le gouvernement des Etats-Unis a décidé d’introduire des sanctions économiques strictes contre la Russie dès le 22 août 2018. La justification de leurs nouvelles sanctions se fonde sur l’accusation d’une transgression de la «ligne rouge» du législateur américain en utilisant la neurotoxine («arme chimique») «novitchok» pour tenter d’assassiner l’ancien double agent Skripal (ayant également travaillé pour le service de renseignement militaire de l’armée soviétique GRU).


Les nouvelles décisions ont été prises au moment de la publication de deux soi-disant rapports d’investigation du Scotland Yard britannique. Selon ces documents, deux suspects auraient été identifiés, deux agents du service de renseignement militaire russe GRU séjournant en Russie. La Première ministre britannique Theresa May devrait décider, selon ces rapports, d’une demande d’extradition adressée à la Russie. Si la Russie refusait, ceci aggraverait encore davantage les relations britanniques et russes.
Concernant les prétendus résultats d’investigation de Scotland Yard on lit: «Selon les rapports non confirmés, les auteurs présumés du crime ont été identifiés après plusieurs mois de recherches. Des centaines de détectives ont comparé le matériel d’innombrables caméras vidéo avec les données de voyageurs étant entrés ou ayant quitté la Grande Bretagne autour de la date de l’attentat du 4 mars.» («Neue Zürcher Zeitung» du 7/8/18).

Différentes conclusions

Quelles conclusions sont possibles? Certains diront: maintenant, il est évident que les Russes sont les auteurs de la tentative d’assassinat. Alors, il est juste que le gouvernement des Etats-Unis en tire les conséquences, et que Donald Trump, l’inepte sympathisant de Poutine, soit forcé à faire le nécessaire: introduire des sanctions encore plus strictes contre la Russie.


D’autres se demanderont de quel droit le gouvernement américain décide de nouvelles sanctions, alors que dans le cas Skripal rien du tout n’est prouvé jusqu’à ce jour et que toutes les anciennes assertions se sont avérées fausses» (p. ex. que le «novitchok» n’existerait qu’en Russie). Si même la «Neue Zürcher Zeitung» parle de «rapports non confirmés» et d’«auteurs du crime présumés», et utilise des termes extrêmement flous comme «le matériel d’innombrables caméras vidéo», «des centaines de détectives», «les données de passagers», on peut s’imaginer tout ce qu’on veut, mais il n’y a rien de concret qui soit convaincant ou qui vaille comme preuve. Les réactions russes officielles ne sont donc pas si déraisonnables, parlant d’une «guerre économique» de l’administration américaine contre la Russie et appelant le procédé du gouvernement contraire au droit international.

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1918: Le président américain Wilson s’opposa à la diplomatie secrète

Au début novembre 1918, il y a bientôt 100 ans, c’était la fin de la Première Guerre mondiale. Les Etats de l’Europe étaient détruits, les gens étaient las des souffrances de la guerre… et se demandaient à juste titre: comment fut-il possible que l’on ait réussi à nous impliquer dans une telle tuerie de masse?


Le président américain Woodrow Wilson utilisa ces sentiments des peuples et formula ses 14 thèses, ayant trouvé leur entrée dans les manuels d’histoire. Déjà la première retient que «les accords de paix doivent être conclus de manière transparente et publiquement.» Puis, dans la deuxième phrase de ce premier point: «Des ententes internationales secrètes n’auront plus leur raison d’être, la diplomatie devra toujours se pratiquer honnêtement et aux yeux de tout le monde.» Ceci correspondait au désir et à la volonté de millions de personnes. Jusqu’à ce jour, on recherche les causes de la guerre mondiale, les controverses se maintiennent, les archives sont toujours fermées. Il y eut de nombreuses ententes secrètes entre les gouvernements et les discrets milieux influents impliqués.

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Wilson n’agit pas comme il avait parlé

Malheureusement, Wilson n’agit pas comme il avait parlé. Au contraire: vu dans la rétrospective, il faut supposer que ses dires n’étaient que de la propagande de guerre, habilement appliquée pour tirer les habitants de l’Europe (et des Etats-Unis) de son côté. Wilson avait engagé un spécialiste de la propagande: Edward Bernays. «Edward Louis James Bernays, né à Vienne le 22 novembre 1891 et mort à Cambridge (Massachusetts) le 9 mars 1995 est un publicitaire austro-américain.» Selon Wikipédia «il est considéré comme le père de la propagande politique institutionnelle et de l’industrie des relations publiques, ainsi que du consumérisme américain.» Puis on lit: «En 1917, durant la Première Guerre mondiale, Bernays fait partie du ‹Committee on Public Information› crée par le président Wilson pour retourner l’opinion publique américaine et la préparer à l’entrée en guerre.» Sa campagne fut conduite sous le slogan «Make the world safe for democracy» – Amère dérision!

L’apparence doit être démocratique, mais tout doit être sous notre contrôle

Wilson et Bernays savaient que les méthodes du XIXe siècle étaient obsolètes. Il n’était plus possible de dire aux peuples que la politique n’était pas leur affaire et ne concernait que les gouvernements. La politique avait besoin de nouvelles formes de «légitimation». Depuis la fin de l’absolutisme, la référence au droit divin du souverain n’était plus opportune. L’argumentation de Hegel, selon laquelle l’Etat (prussien) ne devait être pas moins que l’apogée de l’«incarnation» de l’esprit du monde (Weltgeist hégélien) convainquait, elle aussi, de moins en moins les gens. «L’apparence doit être démocratique, mais tout doit être sous notre contrôle», devint le nouveau principe, attribué bien plus tard à Walter Ulbricht de la RDA. Les moyens appropriés pour le réaliser étaient les relations publiques (public relations, PR) et les médias qui reprirent les contenus des PR et les divulguèrent sans vergogne. Il en est ainsi jusqu’à l’heure actuelle.

En position de force, combien de temps encore?

Les conséquences en sont grotesques et amères. Là, où les guerres économiques, et d’autres choses encore pires sont imminentes, l’existence de millions d’humains est mise en question. Les PR et les médias ne servent pas uniquement à cacher le machiavélisme en politique, la violation continue du droit, l’ignorance politique derrière la dignité humaine et les droits de l’homme. Il s’agit également d’y habituer les gens petit à petit. Et la stratégie implique encore autre chose: les représentants des relations publiques savent que cette ignorance est évidente pour chacun qui sait réfléchir un peu. Mais les gens réfléchissant et empathiques doivent se sentir impuissants. Voilà, homme qui pense, tes idées et sentiments ne nous intéressent pas, tu es insignifiant, nos moyens pour le maintien du pouvoir sont plus forts, nous te rions au nez, le mépris est notre boulot, nous sommes en position de force, les «masses» nous suivront!
Combien de temps encore? 

vendredi, 21 septembre 2018

Alexandre Kojève & the End of History

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Alexandre Kojève & the End of History

Author’s Note:

This is transcript by V. S. of a talk that I gave to the Atlanta Philosophical Society in 2000. As usual, I have eliminated some wordy constructions and some back-and-forth with the audience. 

We live in a time when there’s a lot of talk about the ends of ages. Last year, at the end of 1999, the vast majority of people celebrating the New Year were celebrating the millennium a year early. But still, there’s a sense that when we reach a round number something important is going to happen. There’s a lot of talk about the “end of modernity” in academia today. So-called postmodernist philosophers and literary critics are quite popular, and certain religious thinkers and writers are of course concerned that time itself may end very soon.

A friend of mine who is an Orthodox monk in Bulgaria emailed me just before the New Year saying that not only did some people in Bulgaria think that all the computers were going to fail, they thought the end of time was at hand. I wrote back saying, “Well, if I don’t hear from you again, it’s been nice knowing you.”

I want to talk about one of the most stunning claims that history is over, namely the claim popularized by Alexandre Kojève, a 20th-century philosopher who I think is probably the most influential single philosopher in the 20th century, although at the same time he’s one of the least known. He’s influential not only in the world of ideas but also in the world of politics. In fact, he’s had an enormous influence on the post-Second World War global economic and political order that we live in today. People sometimes call it the “New World Order.” It’s very much influenced by his thought and action.

Kojève claimed that history is not about to end, but that it had already ended, and that it ended in 1806. So, all of the expectant people who are waiting for the millennium have already missed it. History is already over. It’s been over for nearly two centuries, and it came to an end in 1806 when Georg Wilhelm Friedrich Hegel was sitting in his study in Jena writing his book Phenomenology of Spirit and nearby Napoleon was defeating his enemies at the great Battle of Jena, which turned the tide of resistance in Europe toward the ideas of the French Revolution.

According to Kojève, history ended with the triumph of the ideals of liberty, equality, and fraternity and Hegel’s understanding of the significance of these events. Everything that’s happened since then, he said, including the two World Wars, is just post-historical “mopping up.” It’s of no real historical significance. It’s just a matter of carrying the ideals of the French Revolution to the furthest corners of the globe.

Last night I saw a trailer for a film called The Cup, which is set in Bhutan in the Himalayas. This is a movie about the mopping-up process. It’s about some intrepid young Buddhist monks who fall in love with soccer and decide to bring satellite television to Bhutan. According to Kojève, this is just the kind of mopping-up process you’d expect as the world becomes completely integrated and its culture becomes entirely homogenized. Of course, this is presented as a heart-warming tale of intrepid youth.

51MV5jM0MgL._SX339_BO1,204,203,200_.jpgNow, who was Alexandre Kojève? He was born in 1902 as Aleksandr Vladimirovič Koževnikov. He was born in Moscow to a very wealthy family. After the Russian Revolution, the family fell on hard times, and he was eventually reduced to selling black-market soap on the street. He was arrested for this and narrowly escaped execution. His experiences with the GPU led to a rather unusual outcome. He converted to Marxism and maintained that he was an ardent Stalinist to the very end of his life.

In 1920, ardent Marxist-Stalinist that he was, he still saw fit to flee the Soviet Union to Germany. He enrolled at the University of Heidelberg, studying philosophy with the great German existentialist thinker Karl Jaspers, and he wrote a dissertation on Vladimir Soloviev, a Russian mystical philosopher of some interest, although he is rather unknown in the West.

Apparently, the Koževnikovs had money abroad, so while he was in Germany Kojève was actually something of a bon vivant. He lived the high life. He was a sort of limousine Stalinist. But he invested his family money poorly, and in 1929 he was pretty much wiped out by the great stock market crash.

In that year, he moved to France and started trying to find work. He had many friends, Russian émigrés, who helped him out. One of them was Alexandre Koyré, who was a historian of philosophy and science who had to go off to Egypt as a visiting professor and got Kojève the job in 1933 of subbing for him in a seminar on Hegel’s Phenomenology of Spirit.

Kojève did such a spectacular job that he gave the seminar every year until 1939, when the Germans moved in and French intellectual life changed somewhat. Kojève spent the war in the south of France, writing, and some of the works that he wrote during the war were published posthumously. He probably sat out the war because he realized that it was of no historical significance.

In 1945, he returned from his exile and was immediately given a position in the French Ministry of Economic Affairs, the head of which had been a student in his Hegel seminar during the 1930s.

From 1945 to 1968, he held the same position, a kind of undersecretary position, yet while he did not have any official leadership role, he was—as one person who knew him put it—the Mycroft Holmes of the French government. He was the guy who knew everything and everybody, and kept everybody abreast of everything else. He was a nerve center or brain center for the French government for a period of more than 20 years.

He claimed, in his typically hyperbolic style, that de Gaulle took care of foreign affairs, and “I, Kojève,” as he put it, “took care of everything else.” And apparently Raymond Aron, who was another of his students and an extremely sober fellow, actually said that this was pretty much true, that Kojève was probably second only to de Gaulle in importance in the French government in the 22 years that he occupied his position.

And what did he do? Well, he was one of the architects of what’s now called the European Economic Community. He was also one of the architects of what is known as the General Agreement on Trades and Tariffs, or GATT.

Right after the Second World War, he gave a speech to a bunch of technocrats in West Germany, where he laid out the model for what was then called pejoratively “neo-colonialism.” In his terms, colonialism after the Second World War and the end of the old colonial empires would now take the form not of taking, but of giving, namely of investing in and developing the underdeveloped countries, the former colonies, and integrating them into the world economic system. His model was basically carried out to a T. Organizations like the World Bank basically follow to this day the Kojèvian model of neo-colonialism.

9782070295289FS.gifHe was also the first person to announce what is sometimes called the convergence thesis. Zbigniew Brzezinski, National Security Adviser to Jimmy Carter, is often credited with this view. The convergence thesis is basically that as the Cold War wore on, the pressures of fighting it would cause both sides to gradually converge and become indistinguishable from one another.

Kojève was instrumental in creating—through the economic and political integration of the Western, non-Communist nations—one of the most important factors in helping them win the Cold War, but the French intelligence service believed that he was passing information to the KGB the whole time. So he was playing both sides in a very dangerous game. I want to give some suggestions about what Kojève’s dangerous game actually was.

Before I do that, though, I want to talk about his influence in the world of ideas. I’ve talked about his political activity. Really, of all the philosophers in the 20th century, he’s had the most impressive record of actually changing the world instead of just theorizing about it. Much of the world that we know today and think of as normal was influenced by this strange Russian. So, we need to understand the ideas behind his actions.

Kojève’s students at his Hegel seminar in the 1930s included the following people: Raymond Aron, who was probably the most brilliant conservative political theorist in France in the 20th century; Maurice Merleau-Ponty, who was something of a Marxist-Stalinist at one time and one of the most significant phenomenological philosophers in 20th-century France; Jacques Lacan, the great interpreter of Freud, who fused Freud with Kojève’s Hegel and is probably the leading Freudian thinker after Freud; Henry Corbin, who made the first (partial) French translation of Heidegger’s Being and Time but is far more famous for the work that he did in medieval Arabic philosophy and mysticism; Robert Marjolin, who was the leader of the French Ministry of Economic Affairs, the guy who gave Kojève his job; Gaston Fessard, who was little-known outside France but was an extraordinary scholar and a Jesuit priest as well; André Breton, who was one of the founders of French Surrealism; Georges Bataille, famous for writing really rather gross and I think quite untitillating pornography, as well as many books and essays on the philosophy of culture—a rather profound although difficult and quite perverted thinker; and Raymond Queneau, a novelist whose most famous novels are translated as The Sunday of Life and Zazie in the Metro—these are “end of history” novels and were very much influenced by Kojève’s vision of life at the end of history.

And of course these members of the seminar in turn had their own students and readers. Among them are some of the most important 20th-century French thinkers of the next generation: Jacques Derrida, Michel Foucault, Gilles Deleuze, Jean-François Lyotard, and the like. None of them were students of Kojève himself, but I would maintain that nobody can really understand these French postmodernists—especially their use of certain words like “metaphysics,” “modernity,” “difference,” and “negativity”—without understanding how all of these derive from Kojève’s interpretation of Hegel. The peculiar vehemence with which terms like “metanarrative,” “history,” “being,” “absolute knowledge,” and so forth are spoken by these writers has everything to do with Kojève’s specific interpretation of the meaning of these terms in Hegel’s Phenomenology of Spirit. One can’t read French postmodernism and understand it without understanding that most of these thinkers are reacting to Kojève. They would not call themselves Kojèvians. They’re all anti-Kojèvians. But insofar as they’re opposing themselves to him and to his very peculiar takes on things, they’re very much influenced by him. They bear the trace of Kojève.

9782253075035FS.gifAnother contemporary thinker who’s really quite trendy today is the Slovene writer Slavoj Žižek. I hope there are no Slovenians in the audience who will knock my pronunciation. Žižek has written quite a number of books with titles like Everything You Always Wanted to Know About Lacan . . . But Were Afraid to Ask Hitchcock, and he’s enormously influenced by Kojève’s view of Hegel, and also Lacan’s reading of Kojève’s Hegel.

Kojève attracted students even after he stopped teaching. Two of them were Allan Bloom, the author of The Closing of the American Mind, and Stanley Rosen, who is a very well-known commentator on Greek philosophy, as well as on Hegel and Heidegger. Their teacher, Leo Strauss, sent them to study with Kojève in the early 1960s. Bloom and Rosen would go to his office at the Ministry. He would close the door, and they would talk philosophy.

More recently, Francis Fukuyama, who was a student of Allan Bloom, became famous for his book The End of History and the Last Man, which is really a popularization of Kojèvian ideas. Just as the Communist regimes in Eastern Europe were coming down, Fukuyama raised the question: What if Kojève was wrong and history hadn’t ended in 1806, as Hegel wrote the Phenomenology of Spirit? What if history ended in 1989, as Communism fell and Fukuyama was in the process of interpreting it as the global triumph of Western liberal democracy? That started a huge debate.

Of course, people on the Right in America were particularly delighted to hear that their perseverance in the Cold War had brought about not just the end of Communism but the end of history itself, and everything would be smooth sailing from then on. Little things like the Gulf War were just mopping-up.

Some of Kojève’s peers—people that he corresponded with and interacted with and influenced him—include Leo Strauss, who is one of the most important 20th-century philosophers. He was a German-Jewish philosopher who met Kojève in the 1920s. They met again in Paris in the 1930s, where they spent a lot of time together, and they corresponded throughout the rest of their lives. Strauss, of course, was a conservative thinker, a thinker of the Right, and yet he derived both pleasure and knowledge from his friendship with Kojève, the ardent Stalinist.

Carl Schmitt was the notorious German jurist and political philosopher who wrote the brief showing how Hitler’s seizure of power in 1933 was perfectly legal according to the Weimar constitution—which was indeed a brief anybody could have written because, strictly speaking, it was legal. Schmitt, of course, had been tarred with the Nazi association until he died at a very old age recently. Schmitt was a friend of Kojève’s, and they corresponded over a period of many decades. Another improbable intellectual friendship.

Georges Bataille was not just a student of Kojève, but really a peer. I think Bataille dramatically influenced Kojève’s intellectual development. Bataille is certainly a thinker of the far Left.

So, we have a strange phenomenon: Kojève had close intellectual relationships with, and a powerful influence on, thinkers on the Right and on the Left, but the thing that all of these thinkers have in common is a vehement rejection of modernity, precisely the modernity that Kojève himself is so eager to proclaim as inevitable. All of Kojève’s students and most passionate admirers ended by rejecting, vehemently, his vision of the end of history. That’s an interesting thing to puzzle through.

If Hegel and Kojève believe that history came to an end in 1806, then they obviously mean something very different by “history” than all of us do. If history can come to an end, it has to be something different from what is reported every day in the newspapers. They didn’t claim that human events would cease. There are post-historical human events, just as there were pre-historical human events. So, history isn’t just the record of human events. It is a very specific thing.

For Hegel, history is the human quest for self-knowledge and self-actualization. There was a time when human beings were not actively pursuing those aims. This was characteristic of prehistorical forms of life, when men were brutish and dumb. And there will be a time when human beings will no longer actively pursue self-knowledge and self-actualization, because we will have already achieved them. That will be post-historical life.

History is the human quest for self-knowledge and self-actualization. When that quest comes to an end, when we know ourselves and become ourselves, then there will be no more history. That’s how history will stop.

Hegel posits that human beings have a fundamental need for self-knowledge. In fact, in the last analysis, for him self-actualization just is self-knowledge. So, human beings are fulfilled by knowing themselves. That’s what it’s all about. That’s what we’re all striving for. That’s what the whole record of history has been pointing to: self-knowledge.

hegel.jpgHow is the pursuit of self-knowledge connected with history? Isn’t self-knowledge just something we have through introspection? Can’t you just have self-knowledge on a desert island or lying in bed in the morning? Why do we need to do things like build civilizations or cathedrals and fight wars? Why do we need history in order to pursue self-knowledge?

Hegel would agree that we do have a kind of immediate self-awareness, which Rousseau would call the “sentiment of existence.” But that feeling is shared with all the animals, too. Therefore, insofar as we have an immediate feeling of self that really doesn’t constitute knowledge of us as distinctly human creatures. Second, knowledge as such requires more than just immediate feeling. It has to be more articulated, reflective, and, as he puts it, mediated rather than immediate. It has to be on the level of thought rather than the level of feeling. In order to arrive at self-knowledge of our distinctly human characteristics, and to know that in a distinctly human way through reason, through thought, we have to go beyond just feeling. We have to do things.

Now, to know ourselves as physical beings we can look in a mirror. Although we have to recognize the being we see in the mirror as ourselves. Animals don’t seem to be able to recognize their own reflections. But when human beings reach a certain point in our development, we realize, “Aha! That’s us!” And there’s something extraordinary about recognizing ourselves as reflected in something other, something external.

Hegel believes that self-knowledge of our soul, if you will, requires a similar process. We need to find a mirror in which our soul can be reflected, and in which we can recognize our reflection, and thereby come to know ourselves as spiritual beings.

Now, what is the appropriate mirror of the soul? Well, the first and most obvious answer would be another soul, another human being. The way that we come to know ourselves as human beings is by recognizing ourselves in others. The best form of recognition would be to recognize ourselves in the eyes of somebody who is very similar to us, who can really show us who we are. The kind of relationship where that happens is friendship or love. We can know ourselves through people who antagonize us, but the best kind of self-awareness is through love and friendship. The most complete sort of self-awareness is through love and friendship.

But that’s not enough. Love is not enough for Hegel. Friendship is not enough to explain history. If we could know ourselves adequately, if we could satisfy our need for self-knowledge simply through interpersonal relationships, we never would have embarked on this long quest towards civilization, because we could have satisfied that need in the prehistorical family, in the little villages, in thatched huts, in hunter-gatherer bands. We don’t need buildings and technologies and civilizations that extend thousands of miles. We don’t need cathedrals and skyscrapers or any of that just to have interpersonal relationships.

So, the quest for self-knowledge has to be understood more precisely here. We need to know ourselves. To know ourselves as individuals does not require history, so what kind of self-knowledge requires history? Hegel seems to believe that history is required if we are to know ourselves universally, to know ourselves in an abstract sense, and not just as a particular individual—in other words, to know what is man in general. Ultimately, this is the aim of philosophy.

Your best friend or your spouse is not going to be adequate to give you this kind of universal self-knowledge. Another human being isn’t an adequate mirror for that. Only philosophy can show that to you, and so Hegel believes that we have to understand history as arising out of the need for universal self-knowledge.

But of course philosophy wasn’t there at the beginning of history. So, how do we try to begin to satisfy that need for universal self-knowledge?

Hegel’s argument is simple: We have to make a mirror for ourselves. We have this material called nature—rocks and rivers and trees—and we need to remake it. We need to go out there and transform the world, to put the stamp of humanity upon it, to humanize the world, to remake the world in our own image—and to recognize ourselves, to recognize the truth about mankind in general, in our work.

Every culture is basically an ensemble of practices, artifacts, and institutions in which, and by which, human beings embody a particular attempt to understand themselves. Culture is the mirror in which human beings know themselves in a universal way. The record of cultures and their transformation is what we call history. Therefore, history is necessitated as our first step towards universal self-understanding.

There are many cultures and thus many interpretations of our nature. But there is only one truth. Therefore, all cultures can’t be rated equally. Some are truer to man and his nature than others. So it’s possible to rank cultures in a hierarchy in terms of how well or how poorly they reflect the true nature of man. But Hegel is also clear that ultimately, culture as such is an inadequate medium for coming to universal self-understanding. Thus what happens at a certain point in at least some cultures—three, to be exact—is the emergence of philosophy. The Greeks, the Indians, and the Chinese all spontaneously evolved philosophical traditions.

Hegel’s view is that we finally come to universal self-understanding through philosophy—ultimately through Hegel’s philosophy, as it turns out. History is the pursuit of wisdom. Hegel has become wise. He knows the truth about man, and therefore the philosophical quest and the historical quest both came to an end in 1806, when Hegel wrote his book The Phenomenology of Spirit.

Now, this might sound grandiose to you, but really every philosopher worth his salt is grandiose, because they’re searching for the Truth with a capital T. Hegel is just one of the more immodest philosophers, because he claims that not only is he searching for it, he’s actually found it, and therefore he’s not really a philosopher anymore. He’s a wise man. He’s a sage.

What is this big Truth that has brought history to an end? According to Kojève, the truth about man is that we’re all free and equal. That might sound banal, but he says that that’s what human beings have been fighting for and struggling for—sculpting and painting, composing music and writing books for, over thousands of years—in order to discover that we’re all free and equal. Once this discovery has been announced, and once the world has been remade in the image of freedom and equality, history has come to an end.

Kojève claims that history comes to an end with what he calls the universal and homogeneous state. When we recognize that all men are free and all men are equal, the only thing left is to create a form of society that recognizes this freedom and equality. That form of society has to be universal. It can’t be attached to any particular culture, because culture is over, too. History is just a record of cultures, and when history ends, culture is over, too. Culture becomes, in some sense, unnecessary, because it’s really not the best medium for coming to self-understanding. Kojève glimpses a tendency towards the complete homogenization of the world within this universal state. So he calls the end of history the universal homogeneous state, and he thinks this is great. This is wonderful.

We’re rapidly seeing this all around us. In Bhutan, they’re getting TV today. Tomorrow, they’re going to be wearing little baseball caps—backwards, of course—listening to rap music, and wearing t-shirts with American brand names on them. Eventually it will be more practical to just learn one language: English. As one friend puts it, “language par excellence.” And we’ll all be English speakers; we’ll all be buying the same things; we’ll all be watching the same TV shows. We’ll be one big, happy, peaceful world, and mankind will be entirely satisfied, because we’ll all be free and we’ll all be equal.  But we won’t all be philosophers. Only the very smart ones will become philosophers. Because we’re not going to all be equal in that respect. We’ll be politically equal.

That’s the Hegelian story, in a very crude overview. It’s crude, but it’s completely correct and accurate. It’s completely correct and accurate to Hegel’s view, if not to reality; let’s put it that way.

This is Kojève’s description of the end of history: “In the final state, there are naturally no more human beings.” Why? Because man is a historical being, too, and when history comes to an end, what is distinctively human disappears. “The healthy automata are satisfied. They have sports, art, eroticism, and so forth, and the sick ones get locked up.” Or they get Prozac. Or other mood-altering drugs to make them happier. “The philosophers become gods. The tyrant becomes an administrator, a cog in the machine fashioned by automata for automata.”

This is his view of the end of things. Now, if somebody were to step forward and declare, “I have a dream of a world of healthy, well-fed automata, de-humanized robots ruled over by technocrats that think they are gods,” would you be at all inclined to be inspired by that vision of things? It is a very strange way of speaking about something that Kojève at least officially regards as utopia, the form of society that totally satisfies all of mankind.

Here we arrive at the odd problem, because as he becomes more and more enthusiastic about the end of history—at least putatively enthusiastic, apparently enthusiastic—he begins phrasing it in ways that are more and more chilling, unappetizing, and unappealing.

The notes for Kojève’s Hegel seminar were edited and published in 1947 by Queneau as Introduction to the Reading of Hegel. After it was published, it was reprinted in a number of different editions. As the new editions came out, Kojève would add notes to them. About half of the French volume has been translated into English. The good stuff. There’s a famous note in here. Kojève adds a note to the second edition and then adds a note to that note in the third edition. As the notes pile up, the vision of the end of history becomes more and more disturbing and unappealing.

What’s going on here? Surely, Kojève, who was a master of rhetoric, knew the likely effects of his rhetoric. So, why was he praising something in terms designed to produce discomfort and disgust? It’s a very interesting question.

His second thoughts about the end of history were expressed in his later writings as a thesis that man is coming to an end. The end of history is the end of man. Man, properly understood, is being erased. The masses of people at the end of history, he said, will become beasts. And another term for them, he said, are slaves without masters.

He said, “Bourgeois man is a slave without a master. He is a slave spiritually, because there is nothing he is willing to die for.”

The worst possible thing for the bourgeoisie, he says, is a violent death. They’ll do anything to avoid that. The greatest possible thing is comfortable living. They’ll betray virtually anything for that. “Do it to Julia!” He says that the end of history is a society where the vast majority of human beings are slaves without masters. They’re officially free, but spiritually speaking, they are slavish. They have no ideals. There’s nothing they’re willing to die for. Nothing is more important than just being comfortable and secure.

The small minority who will rule everything will at least understand everything. They are the philosophers. And they too are dehumanized. Not by becoming beasts, but by becoming gods.

What’s left out are just men, and by “man” Kojève means people who have what Plato called spiritedness. And what is spiritedness? Well, part of spiritedness for Plato is the capacity to respond passionately to ideals. In the most primitive sense, spiritedness is just a kind of touchiness about points of honor. A desire to be treated with respect. But the same kind of attachments to one’s ideal vision of one’s self that used to lead us to fight duels to the death over matters of honor can also be attached to higher things like countries and causes, and so forth. It can even be attached to a love of the good itself.

Kojève thinks that the end of history will mark the elimination of the spirited part of man’s soul. Once we know the truth about mankind—that we are all free and equal—there will be nothing to fight over and no propensity to fight, anyway. The capacity to get angry over points of honor or ideology will simply disappear. This is what he means by the end of man.

Again, it’s not a very appealing picture. Yet it’s a picture that’s increasingly true.

The philosophers, as I said, are increasingly dehumanized as well. They become gods, which means that they are de-spirited creatures as well—effete, cosmopolitan, rootless, and so forth. They jet from one end of the globe to another. They interpret things. They give little papers at conferences. They graze at the buffets and crowd around the open bars. And they experience nothing greater than themselves. They look down on the cultures of the past with detachment, but they buy their artifacts and playfully display them in an eclectic jumble on their mantlepieces.

At the very time Kojève was painting this bleak picture of the end of man, he maintained it was his dream—indeed, that it’s all of our dreams. This is what history is aiming towards, and we’ll all be completely satisfied by it. You’ll love it! Believe me! You’re already loving it! But why in the world did he say things that undermine his overall thesis?

The interpretation I want to give is this: Kojève became very much influenced by Nietzsche, and Nietzsche is really the great 19th-century antipode of Hegel. If you want to find two thinkers who are most fundamentally opposed in philosophy of history and culture, Nietzsche and Hegel are the most opposite you can find. The influence of Nietzsche, I think, was primarily mediated through the influence of Georges Bataille, Kojève’s student, peer, and friend. Bataille was something of a Nietzschean, and I think that as their friendship progressed and as Kojève thought more about things, he came to think that Bataille was fundamentally correct that there was something true about Nietzsche’s view of history.

So, what is Nietzsche’s view of history? Hegel has a linear view of history. History proceeds in a straight line from a beginning to an end. The progress of history arises from a single fundamental need, which is the human need for self-knowledge. Once we achieve that goal, history ends, and that’s it. It’s paradise.

Nietzsche, by contrast, has a cyclical view of history, and he believes that there are two fundamental principles that make the historical world go around. One is the need for self-knowledge, but the other is what I would like to call “the need for vitality,” the need to feel alive and express that feeling.

In Nietzsche’s view, history begins with a kind of vital upsurge, which is leading towards self-knowledge. History begins with a kind of barbarous vitality. As culture progresses, however, and become more refined, our reflectiveness and refinement come to interfere and undermine the sources of cultural vitality.

Culture, at the beginning, is something that’s necessary for us to be healthy, but as it progresses and becomes more refined, it becomes a source of sickness, decline, and decay. So, at this point we have a decadent culture where people are very reflective, dispassionate, corrupt, and lacking in virtue. And what eventually happens when decadence grows widespread? Everything collapses, everything falls apart. You can’t have a functioning society full of rotten people. The few survivors who are left return to barbarism. All the cobwebs of fine-spun theories are swept away, human vitality returns, and history begins again.

Now, in the portrait that Kojève paints at the end of history, you really can see this Nietzschean perspective at work. The “last man,” which was Nietzsche’s term for decadent and dehumanized men, is the true outcome of Hegel’s drive for universal freedom and equality. But the last man can’t sustain civilization, so history must start all over again. The last man, in Nietzsche’s terms, is precisely what Kojève is describing as slaves without masters and masters without slaves, the dehumanized beasts and gods that exist at the end of history. Both beasts and gods lack a distinctively human vitality to give rise to culture and values.

I want to argue that Kojève’s ambivalence about the end of history really arises out of the fact that he simultaneously affirms two completely contradictory theories of history. One is Hegel’s and the other is Nietzsche’s. Kojève was not an idiot. In fact, people who I respect enormously said that he was the smartest man they ever knew. He was extraordinarily intelligent. The best-functioning and best-stocked brain of the century, according to one person who knew him. Thus he was not so stupid as to overlook the fact that he was affirming two diametrically opposed views. So why was he doing this?

I’ll answer this question, but I want to raise another one first. Why did Kojève play both sides of the Cold War? Clearly he had to see that there was something a little immoral, or there was at least an appearance of impropriety, in passing secrets to the KGB. Why did he do this? Why was he affirming opposed theories of history, and why was he playing both sides against another in the Cold War? I think that the answers to both questions are related.

Let me answer the first question this way. I follow Plato, and Plato recommends that in order to understand a philosopher’s teachings, you don’t just look at his words, you also look at his deeds, and then you put the words and the deeds together and look at the total effect. The total effect of a philosopher’s teaching is what he is really getting at. Not necessarily what he says or what he does, but the total effect of the two together on the actions of the people who read it, understand it, and follow it. These guys are smart. They know the likely effect of their writings. So, if you want to understand the meaning of a philosopher’s teachings, look at the effect, not what he says in isolation, not what he does in isolation, but the effect of what he says and what he does taken together.

What’s the effect of Kojève’s teaching about modernity? The fact is that every single person who took Kojève seriously as a teacher—Left or Right, far Left or far Right—ended up rejecting the end of history, the vision of modernity that Kojève was loudly trumpeting as his dream—and everybody’s dream—come true. He was not so stupid as to be caught unaware by this. I refuse to believe that.

I think that the meaning of Kojève’s teachings is precisely this: Kojève presented Hegel’s view of history in such dire and dystopian terms to induce people to revolt against it. He was presenting the end of history in a way that was designed to make people want to get history started all over again. If history can start all over again, that means that, fundamentally, we affirm the Nietzschean cyclical view rather than the Hegelian linear view. So, I think that ultimately Kojève was a kind of Nietzschean who was deeply disturbed by modernity and wanted to bring it to an end.

How is this connected with his political actions? Well, some people may say, “Look, the reason why he was on both sides of the Cold War is because he believed in the convergence thesis and didn’t think there was any difference between the two.”

But that really doesn’t explain it, for this reason: If he didn’t believe that either side was fundamentally different from the other, then why wouldn’t he have worked as hard as possible on one side to ensure its ultimate triumph? It would be a matter of indifference as to which side he supported. But why was he helping both sides? That can’t be explained, because by helping both sides in the Cold War, you would think that that was actually helping to perpetuate the Cold War rather than bring it to an end. Why would he want us to keep fighting?

But this makes sense if Kojève is fundamentally a Nietzschean who wanted to forestall as long as possible the end of history that Fukuyama—his somewhat unsubtle and popularizing student—was so happy about.

I think that perhaps his very dangerous political game had a similar aim as his philosophical game, namely not to bring history to an end but to keep it going, keep the conflict going. Why? Because as a Nietzschean, he believed that, ultimately, conflict about values is the thing that makes us most human. The capacity to aspire to and ultimately die for ideals, is the most glorious and distinctly human characteristic we have. And the Cold War was one, long conflict over fundamental ideas, and it would be perfectly consistent with the Nietzschean view to want to keep that conflict going, especially if he foresaw that the outcome of one side winning would be McWorld. If that was the case, then it makes perfect sense that he would be playing both sides. He didn’t want either one to win. The longer Kojève could forestall the end of history, the better. The better for all of us.

And now that history has ended, we need to go to Plan B, which is to start history all over again. And we don’t need to wait for the barbarians. They are already here.

 

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

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Occident et terrorisme de l’absurde

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Occident et terrorisme de l’absurde

par Dmitry Orlov
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 
 
Ces derniers mois, les gouvernements syrien et russe ont été accusés par les gouvernements américain et britannique de mener des attaques avec des armes chimiques et se sont retrouvés dans une situation assez difficile. Les accusations portées contre eux sont tout simplement absurdes. Il est très difficile, voire impossible, de formuler une réponse rationnelle à une accusation absurde, si ce n’est de souligner son évidente absurdité. Mais ce n’est généralement pas du tout utile parce que les acteurs politiques occidentaux contemporains qui se délectent de l’absurdité évitent le principe néoclassique de la vraisemblance et ignorent les arguments rationnels et raisonnés en les considérant comme inintéressants. C’est un choix calculé : la plupart des spectateurs s’ennuient, sont mal informés et impatients de se forger une opinion basée sur les faits et la logique mais réagissant surtout à divers types de conditionnement. 

Les responsables chargés de formuler des réponses à la guerre informationnelle occidentale ont été contraints d’acquérir de nouvelles compétences inspirées du théâtre de l’absurde, car bon nombre des complots terroristes récemment allégués portent la marque du genre : « comédie grand public, souvent similaire au vaudeville, mélangée à des images horribles ou tragiques ; des personnages pris dans des situations désespérées forcés de faire des actions répétitives ou dénuées de sens ; des dialogues pleins de clichés, de jeux de mots et de non sens ; des intrigues cycliques ou absurdement en expansion ; une parodie ou un déni de réalité et le concept du jeu de scène qui va avec ». Dans le traitement des récentes allégations britanniques, une source britannique particulière de comédie absurde, le Monty Python’s Flying Circus, s’avère d’une valeur inestimable. Ici, le « sketch de l’atelier d’armes chimiques » et le « sketch de l’agent spécial mortel » sont les plus appropriés. Une éducation rapide à la théorie de l’absurde s’avère très utile pour concevoir des contre-attaques. 

C’est Karl Marx qui a dit que l’histoire se répète, « …d’abord comme une tragédie, puis comme une farce ». Dans le cas de la guerre américaine contre le terrorisme, c’était certainement une tragédie au départ. Des milliers de personnes sont mortes le 11 septembre, des milliers d’autres ont succombé à des maladies associées à l’exposition aux rayonnements ionisants, dont les origines sont voilées de mystère. L’Arabie saoudite aurait été à l’origine de l’attaque, et Israël semble avoir su quelque chose à ce sujet à l’avance… et les États-Unis ont donc décidé de contre-attaquer en Afghanistan, puis en Irak. Ces deux actes de vengeance mal dirigés étaient beaucoup plus terrifiants que l’événement lui-même. Des centaines de milliers de personnes sont mortes en Afghanistan et en Irak, et y meurent toujours, maintenant que le terrorisme est devenu endémique dans ces pays, conséquence directe des invasions américaines. 

1648819-2220930.jpgMais même à cette époque, la guerre contre la terreur comportait déjà un élément grotesque. J’ai défini cet élément d’absurdité il y a deux ans comme principe directeur : Toujours attaquer le mauvais pays. Peut-être qu’il y a une certaine agence secrète à Washington chargée de choisir le mauvais pays à attaquer ; j’ai proposé de l’appeler « La Mauvaise Direction ». Mais je n’ai pas tout à fait précisé quel est le principal objectif de cette erreur. Je vais le faire maintenant : il s’agit d’une optimisation, faite dans le cadre d’un effort visant à terroriser d’une manière plus efficace et plus rentable. Vous voyez, les termes « guerre contre le terrorisme » sont impropres ; en fait, il faudrait parler de « la guerre de la terreur », tout comme la guerre contre la drogue est vraiment une guerre de la drogue. (Les drogues des cartels se battent contre les drogues des compagnies pharmaceutiques, le gouvernement américain jouant le rôle d’arbitre). 

Toujours attaquer le mauvais pays est plus terrifiant à cause de l’élément aléatoire qui s’y ajoute. Un tyran qui n’a recours à la violence que lorsqu’il est provoqué et qui riposte toujours à l’agresseur est rationnel et peut être craint rationnellement, alors qu’un tyran qui frappe habituellement des gens au hasard lorsqu’il est attaqué est vraiment terrifiant. L’objectif ultime est de terroriser tout le monde pour que l’on continue à utiliser le dollar américain comme monnaie de réserve ; une fois que cela aura échoué, les États-Unis feront faillite, flottant le ventre gonflé et empestant tout le quartier. Ce serait certainement tragique, mais maintenant que les États-Unis se sont heurtés à la Russie et à la Chine, les deux agissant de concert, la guerre de la terreur américaine est devenue totalement grotesque. 

Ces derniers temps, la capacité des États-Unis à terroriser les autres est devenue plutôt circonscrite. Bien que les États-Unis et leurs alliés puissent encore attaquer des nations très faibles, comme le Yémen, même dans ce cas une résolution réussie du conflit reste à jamais hors de portée et sa perpétuation crée des embarras. Les batteries de défense antiaérienne Patriot construites par les États-Unis ne parviennent pas à arrêter les missiles Scud de l’époque soviétique tirés par les Yéménites sur l’Arabie saoudite. La majorité des missiles de croisière Tomahawk et des missiles de croisière plus récents tirés par les États-Unis sur la Syrie ont soit été abattus, soit sont tombés en mer en toute sécurité. Les Russes démontrent les capacités de leurs nouvelles armes à couler n’importe quel navire de la marine américaine n’importe où tout en restant hors de portée. Les États-Unis peuvent faire semblant d’ignorer ces faits en refusant de les rapporter comme des informations, mais les faits demeurent. 

La seule option qui reste est de virtualiser la terreur, de l’intégrer à la guerre de l’information et de la traduire en sanctions économiques (qui deviennent de moins en moins efficaces pour faire plier les autres nations à la volonté de Washington à mesure que le monde se dédollarise). Mais maintenant, même la guerre de l’information commence à donner lieu à des objectifs personnels embarrassants. C’est une règle de base de la guerre informationnelle que toutes les tentatives de défense sont inutiles parce que toute réponse, ou absence de réponse, à une provocation peut être interprétée comme une faiblesse, une culpabilité ou les deux. Le seul mouvement utile est d’attaquer. 

C’est en train de se produire. Alors que les États-Unis et le Royaume-Uni tentent d’utiliser leurs Casques blancs pour organiser une nouvelle opération sous faux drapeaux en Syrie, cette fois dans la province d’Idlib, et cette fois en utilisant de vraies armes chimiques introduites en Syrie pour l’occasion, le ministère russe de la défense se prépare à en rendre compte en temps réel, pièce par pièce. Ils ont déjà fourni des cartes indiquant où les armes sont stockées, où l’action va avoir lieu, où les victimes seront recrutées et où les corps seront déposés. Ils ont déjà dit que des vidéos mises en scène de l’événement ont déjà été tournées. Les vidéos de meilleure qualité iront aux chaînes câblées, le reste aux médias sociaux. Il ne reste plus, pour compléter le tableau, que les vidéos apparaissent sur les sites web russes un peu avant que les événements qu’elles sont censées documenter aient lieu. 

Une autre initiative de guerre informationnelle qui vient de mal tourner est la tentative d’accuser la Russie de la tentative d’assassinat de l’agent britannique [Russe?, NdT] retraité Skripal à Salisbury et de l’utiliser pour justifier une nouvelle série de sanctions américaines contre la Russie. Récemment, le gouvernement britannique a prétendu avoir identifié deux agents russes qu’il croyait responsables et a publié des images de leur passage. Ils ont affirmé que les deux travaillaient pour le GRU russe (au cas où vous vous demanderiez, c’est l’abréviation de Glavnoe Razvedyvatel’noe Upravlenie) qui a cessé d’exister depuis huit ans. Au moins, ils n’ont pas prétendu qu’ils travaillaient tous les deux pour Cagey Bee, l’abeille russe mondialement connue et pourtant inexistante ! (Assurez-vous de souffler un peu de fumée avant d’essayer de prendre son miel. La fumée rend les abeilles moins méfiantes). 
 
Plusieurs éléments de l’histoire concoctée par les Britanniques au sujet de ces deux personnages semblaient être de l’excellent trollage. Les deux ont été montrés passant par le même couloir à l’aéroport de Gatwick à la même seconde, exactement, ce qui a amené beaucoup de gens à spéculer sur cette impossibilité physique. Le nom de l’un d’entre eux était Ruslan Boshirov (au lieu de Bashirov), ce qui, en anglais, donnerait quelque chose comme « Agent Smith ». Cela a amené beaucoup de gens à penser qu’un fonctionnaire britannique l’avait peut-être inventé. Ils auraient voyagé avec un agent neurotoxique surpuissant, le Novichok, dans un flacon de parfum et en auraient laissé des traces dans leur chambre d’hôtel, mais personne n’en serait mort, ce qui est une autre impossibilité physique. Et puis il y a eu la confusion invraisemblable de deux images : Les assassins du gouvernement russe contre les touristes russes un peu benêts. 

Et puis les Russes les ont retrouvés. S’exprimant au Forum économique de Vladivostok, Poutine a proposé qu’ils donnent des interviews aux médias de masse, disant qu’il n’y avait « rien de particulièrement criminel » en eux. Ils ont dûment comparu devant Margarita Simonyan de RT.com, et ont livré un scoop. Au lieu de deux assassins du gouvernement russe, on a vu Hans et Franz de Saturday Night Live. Ils ont été assez loufoques et ont dit qu’ils importaient des compléments alimentaires pour les culturistes et divers fanatiques de fitness. Ils transpiraient abondamment et tremblaient dans leurs bottes parce qu’ils avaient peur pour leur vie. Ils ont raison : avec leurs tronches partout aux news du soir, ils ne peuvent plus faire le plein de leur SUV ou courir au supermarché pour acheter une boîte de barres d’alimentation sans craindre d’être identifiés et agressés. Fidèles à l’image qu’on pouvait se faire d’eux, ils se sont indignés à l’idée qu’on les croyait homosexuels, sur la base d’allégation britannique selon laquelle ils avaient partagé un lit dans une chambre d’hôtel et voyageaient avec une bouteille de parfum féminin. Aucune formation à une quelconque méthode de contre-interrogatoire n’aurait pu les préparer à une telle performance hyperréaliste. 

Tout cela n’aidera certainement pas à préserver la crédibilité des gouvernements des États-Unis et du Royaume-Uni. À ce stade, ils devraient vraiment passer en mode furtif et ne plus faire de déclarations publiques du tout. Le message universel de « Pour l’amour de Dieu, taisez-vous ! » risque de tomber dans l’oreille d’un sourd. Mais c’est très bien. Le spectacle des politiciens qui se font sauter le caisson peut être des plus divertissants. Je suis sûr qu’un bon nombre de vrais « agents du GRU » (ainsi que ceux qui jouent leur rôle à la télé) s’approvisionnent en bière et en popcorn et se préparent à regarder les feux d’artifice. 

Dmitry Orlov 

Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, relu par Catherine pour le Saker Francophone

mardi, 18 septembre 2018

Technological Utopianism & Ethnic Nationalism

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Technological Utopianism & Ethnic Nationalism

 [1]Author’s Note:

This is the text of my talk at the fourth meeting of the Scandza Forum in Copenhagen, Denmark, on September 15, 2018. In my previous Scandza Forum talk [2], I argued that we need to craft ethnonationalist messages for all white groups, even Trekkies. This is my Epistle to the Trekkies. I want to thank everybody who was there, and everybody who made the Forum possible. 

The idea of creating a utopian society through scientific and technological progress goes back to such founders of modern philosophy as Bacon and Descartes, although the idea was already hinted at by Machiavelli. But today, most people’s visions of technological utopia are derived from science fiction. With the notable exception of Frank Herbert’s Dune series [3], science fiction tends to identify progress with political liberalism and globalism. Just think of Star Trek, in which the liberal, multi-racial Federation is constantly battling against perennial evils like nationalism and eugenics. Thus it is worth asking: Is ethnic nationalism—which is illiberal and anti-globalist—compatible with technological utopianism or not?

My view is that technological utopianism is not only compatible with ethnic nationalism but also that liberalism and globalization undermine technological progress, and that the ethnostate is actually the ideal incubator for mankind’s technological apotheosis.

Before arguing these points, however, I need to say a bit about what technological utopianism entails and why people think it is a natural fit with globalization. The word utopia literally means nowhere and designates a society that cannot be realized. But the progress of science and technology are all about the conquest of nature, i.e., the expansion of man’s power and reach, so that utopia becomes attainable. Specific ambitions of scientific utopianism include the abolition of material scarcity, the exploration and settlement of the galaxy, the prolongation of human life, and the upward evolution of the human species.

It is natural to think that scientific and technological progress go hand in hand with globalization. Reality is one, therefore the science that understands reality and the technology that manipulates it must be one as well. Science and technology speak a universal language. They are cumulative collaborative enterprises that can mobilize the contributions of the best people from across the globe. So it seems reasonable that the road to technological utopia can only be impeded by national borders. I shall offer three arguments why this is not so. 

1. Globalization vs. Innovation

I define globalization as breaking down barriers to sameness: the same market, the same culture, the same form of government, the same way of life—what Alexandre Kojève called the “universal homogeneous state.”

WWEN-2.jpgAs Peter Thiel argues persuasively in Zero to One [4], globalization and technological innovation are actually two very different modes of progress. Technological innovation creates something new. Globalization merely copies new things and spreads them around. Thiel argues, furthermore, that globalization without technological innovation is not sustainable. For instance, it is simply not possible for China and India to consume as much fossil fuel as the First World countries, but that is entailed by globalization within the present technological context. In the short run, this sort of globalization will have catastrophic environmental effects. In the long run, it will hasten the day when our present form of civilization collapses when fossil fuels are exhausted. To stave off this apocalypse, we need new innovations, particularly in the area of energy.

The most important technological innovations of the twentieth century are arguably splitting the atom and the conquest of space. Neither was accomplished by private enterprise spurred by consumer demand in a global liberal-democratic society. Instead, they were created by rival governments locked in hot and cold warfare: first the United States and its Allies against the Axis powers in World War II, then the United States and the capitalist West versus the Soviet Bloc until the collapse of Communism in 1989–1991.

Indeed, one can argue that the rivalry between capitalism and communism began to lose its technological dynamism because of the statesmanship of Richard Nixon, who began détente with the USSR with the Strategic Arms Limitations Talks in 1969, then went to China in 1971, lessening the threat that the Communist powers would recoalesce into a single bloc. Détente ended with the Soviet invasion of Afghanistan in 1979. Ronald Reagan’s Strategic Defense Initiative could have spurred major technological advances, but merely threatening it was enough to persuade Gorbachev to seek a political solution. So the ideal situation for spurring technological growth is political rivalry without political resolution, thereby necessitating immense expenditures on research and development to gain technological advantages.

Since the collapse of Communism and the rise of a unipolar liberal-democratic world order, however, the driving force of technological change has been consumer demand. Atomic energy and sending men into space have been pretty much abandoned, and technological progress has been primarily channeled into information technology, which has made some of us more productive but for the most part just allows us to amuse ourselves with smartphones as society declines around us.

But we are not going to be able to Tweet ourselves out of looming environmental crises and Malthusian traps. Only fundamental innovations in energy technology will do the trick. And only the state, which can command enormous resources and unite a society around a common purpose, has a record of accomplishment in this area.

Of course none of the parties to the great conflicts that spurred technological growth were ethnonationalists in the strict sense, not even the Axis powers. Indeed, liberal democracy and communism were merely rival visions of global society. But when rival visions of globalization are slugging it out for power, that means that the globe is divided among a plurality of different political actors.

Pluralism and rivalry have spurred states to the greatest technological advances in history. Globalization, pacification, and liberalism have not only halted progress but have bred complacency in the face of potential global disasters. A global marketplace will never take mankind to the stars. It will simply distract us until civilization collapses and the Earth becomes a scorched boneyard.

2. Innovation vs. Cost-Cutting

In economics, productivity is defined as a mathematical formula: outputs divided by inputs, i.e., the cost per widget. Mathematically speaking, you can increase productivity either by making labor more productive, chiefly through technological innovation, or simply by cutting costs.

Most of the productivity gains that come from economic globalization are a matter of cost-cutting, primarily cutting the costs of labor. The Third World has a vast supply of cheap labor. Economic globalization allows the free movement of labor and capital. Businesses can cut labor costs by moving factories overseas or by importing new workers to drive down wages at home.

Historically speaking, the greatest economic spur to technological innovation has been high labor costs. The way to raise labor costs is to end economic globalization [5], by cutting off immigration and by putting high tariffs on foreign manufactured goods. In short, we need economic nationalism. Indeed, only economic nationalism can lead to a post-scarcity economy.

What exactly is a “post-scarcity economy,” and how can we get there from here? First of all, not all forms of scarcity can be abolished. Unique and handcrafted items will always be scarce. There will only be one Mona Lisa. Scarcity can only be abolished with identical, mass-produced items. Second, the cost of these items will only approach zero in terms of labor. Basically, we will arrive at a post-scarcity economy when machines put everyone involved in mass production out of work. But the machines, raw materials, and energy used in production will still have some costs. Thus the post-scarcity economy will arrive through innovation in robotics and energy production. The best image of a post-scarcity world is the “replicator” in Star Trek, which can change the atomic structure of basic inputs to materialize things out of thin air.

WWEN1.jpgOf course workers who are replaced by machines can’t be allowed to starve. The products of machines have to be consumed by someone. Production can be automated but consumption cannot. It would be an absurdist dystopia if mechanization led to the starvation of workers, so consumption had to be automated as well. One set of robots would produce things, then another set of robots would consume them and add zeroes to the bank balances of a few lonely plutocrats.

To make the post-scarcity economy work, we need to ensure that people can afford to buy its products. There are two basic ways this can be done.

First, the productivity gains of capital have to be shared with the workers, through rising wages or shrinking work weeks. When workers are eliminated entirely, they need to receive generous pensions.

Second, every economic system requires a medium of exchange. Under the present system, the state gives private banks the ability to create money and charge interest on its use. The state also provides a whole range of direct payments to individuals: welfare, old-age pensions, etc. A universal basic income [6] is a direct government payment to all citizens that is sufficient to ensure basic survival in a First-World country. Such an income would allow the state to ensure economic liquidity, so that every product has a buyer, while eliminating two very costly middlemen: banks and social welfare bureaucracies.

All of this sounds pretty far out. But it is only unattainable in the present globalized system, in which cost-cutting is turning high-tech, First World industrial economies into low-tech Third World cheap-labor plantation economies. Only economic nationalism can spur the technological innovations necessary to create a post-scarcity economy by raising labor costs, both through immigration controls and tariff walls against cheap foreign manufactured goods.

3. Ethnonationalism & Science

So far we have established that scientific and technological progress are undermined by globalization and encouraged by nationalist economic policies and the rivalries between nations and civilizational blocs. But we need a more specific argument to establish that ethnonationalism is especially in harmony with scientific and technological progress.

My first premise is: No form of government is fully compatible with scientific and technological progress if it is founded on dogmas that are contrary to fact. For instance, the republic of Oceania might have a population of intelligent and industrious people, an excellent educational system, first rate infrastructure, and a booming economy. But if the state religion of Oceania mandates that the Earth is flat and lies at the center of the universe, Oceania is not going to take us to the stars.

My second premise is: The advocacy of racially and ethnically diverse societies—regardless of whether they have liberal or conservative regimes—is premised on the denial of political experience and the science of human biological diversity.

The history of human societies offers abundant evidence that putting multiple ethnic groups under the same political system is a recipe for otherwise avoidable ethnic tensions and conflicts. Furthermore, science indicates that the most important factors for scientific and technological advancement—intelligence and creativity—are primarily genetic, and they are not equally distributed among the races. Finally, Genetic Similarity Theory predicts that the most harmonious and happy societies will be the most genetically homogeneous, with social conflict increasing with genetic diversity.

Denying these facts is anti-scientific in two ways. First and most obviously, it is simply the refusal to look at objective facts that contradict the dogma that diversity improves society. Second, basing a society on this dogma undermines the genetic and social conditions necessary for progress and innovation, for instance by lowering the average IQ and creating greater social conflict. Other things being equal, these factors will make a society less likely to foster scientific and technological innovation.

My third premise is: Ethnonationalism is based on both political experience and the science of human biological diversity—and does not deny any other facts. Therefore, ethnonationalism is more compatible with scientific and technological progress than are racially and ethnically diverse societies—other things being equal.

Of course some research and development projects require so much money and expertise that they can only be undertaken by large countries like the United States, China, India, or Russia. Although we can predict with confidence that all of these societies would improve their research and development records if they were more racially and culturally homogeneous, even in their present states they can accomplish things that small, homogeneous ethnostates simply cannot dream of.

For instance, if a country of two million people like Slovenia were to adopt ethnonationalism, it would probably outperform a more diverse society with the same size and resources in research and development. But it would not be able to colonize Mars. However, just as small countries can defend themselves from big countries by creating alliances, small states can work together on scientific and technological projects too big to undertake on their own. No alliance is stronger than its weakest member. Since diversity is a weakness and homogeneity is a strength, we can predict that cooperative research and development efforts among ethnostates will probably be more fruitful than those among diverse societies.

Now someone might object that one can improve upon the ethnostate by taking in only high-IQ immigrants from races. Somehow Americans went to the Moon without importing Asians and Indians. Such people are being imported today for two reasons. First, importing foreign brains allows us to evade problems with producing our own, namely, dysgenic fertility and the collapse of American STEM education, largely due to political correctness, i.e., racial integration and the denial of biological intelligence differences. Second, the productivity gains attributed to diversity in technology are simply due to cost-cutting. But the real answer is: The Internet allows whites to collaborate with the best scientists around the world. But we don’t need to live with them.

To sum up: The idea that technological utopia will go hand-in-hand with the emergence of a global homogeneous society is false. The greatest advances in technology were spurred by the rivalries of hostile political powers, and with the emergence of a unipolar world, technological development has been flagging.

The idea that technological utopia goes hand-in-hand with liberal democracy is false. Liberalism from its very inception has been opposed to the idea that there is a common good of society. Liberalism is all about empowering individuals to pursue private aims and advantages. It denies that the common good exists; or, if the common good exists, liberalism denies that it is knowable; or if the common good exists and is knowable, liberalism denies that it can be pursued by the state, but instead will be brought about by an invisible hand if we just allow private individuals to go about their business.

The only thing that can bring liberal democrats together to pursue great common aims is the threat of war. This is what sent Americans to the Moon. America’s greatest technological achievements were fostered by the government, not private enterprise, and in times of hot and cold war, not peace. Since the end of the Cold War, however, victory has defeated us. America is no longer a serious country.

The solution, though, is not to go back to war, but to junk liberalism and return to the classical idea that there is a common good that can and must be pursued by the state. A liberal democracy can only be a serious country if someone like the Russians threatens to nuke them every minute of the day. Normal men and normal societies pursue the common good, because once one is convinced something really is good, one needs no additional reason to pursue it. But if you need some extra incentives, consider the environmental devastation and civilizational collapse that await us as the fossil fuel economy continues to expand like an algae bloom to its global limits. That should concentrate the mind wonderfully.

The idea that technological utopia will go hand-in-hand with global capitalism is false. Globalization has undermined technological innovation by allowing businesses to raise profits merely by cutting costs. The greatest advances in manufacturing technology have been spurred by high labor costs, which are products of a strong labor movement, closed borders, and protectionism.

Finally, the idea that technological utopianism will go hand-in-hand with racially and ethnically diverse societies is false. This is where ethnonationalism proves its superiority. Diversity promotes social conflict and removes barriers to dysgenic breeding. The global average IQ is too low to create a technological utopia. Global race-mixing will make Europeans more like the global average. Therefore, it will extinguish all dreams of progress. Ethnonationalists, however, are actually willing to replace dysgenic reproductive trends with eugenic ones, to ensure that every future generation has more geniuses, including scientific ones. And if you need an extra incentive, consider the fact that China is pursuing eugenics while in the West it is fashionable to adopt Haitian babies. Ethnonationalism, moreover, promotes social harmony and cohesion, which make possible coordinated efforts toward common goals.

What sort of society will conquer scarcity, conquer death, and settle the cosmos? A society that practices economic nationalism to encourage automation. A homogeneous, high-IQ society with eugenic rather than dysgenic reproductive trends. A harmonious, cohesive, high-trust society that can work together on common projects. An illiberal society that is willing to mobilize its people and resources to achieve great common aims. In short, if liberal democracy and global capitalism are returning us to the mud, it is ethnonationalism that will take us to the stars.

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2018/09/technological-utopianism-and-ethnic-nationalism/

URLs in this post:

[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2018/09/AstoundingSciFi.jpg

[2] previous Scandza Forum talk: https://www.counter-currents.com/2018/04/redefining-the-mainstream/

[3] Frank Herbert’s Dune series: https://www.counter-currents.com/2014/08/frank-herberts-dune-part-1/

[4] Zero to One: https://www.counter-currents.com/2016/10/notes-on-peter-thiels-zero-to-one/

[5] end economic globalization: https://www.counter-currents.com/2015/12/the-end-of-globalization-2/

[6] universal basic income: https://www.counter-currents.com/2012/01/money-for-nothing/

lundi, 17 septembre 2018

Incarner l’alternative au Système

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Incarner l’alternative au Système

Ex: https://lignedroite.club

Le Système incarne aujourd’hui à travers la Nouvelle Gauche, les médias, la justice et le grand patronat, le pouvoir réel dans notre pays. Informel et invisible, il entraîne la France sur la voie tracée par son idéologie ultralibérale, mondialiste et déconstructiviste. La droite nouvelle, qui représente la seule véritable opposition à cette entreprise politique délétère, doit donc, selon Ligne droite, se positionner clairement comme l’alternative au Système.

Un double dispositif de gouvernement

Aujourd’hui, notre pays connaît en effet un double niveau de gouvernement. En apparence, il est régi par les institutions officielles telles que définies par la Constitution. Dans ce monde-là, le pouvoir politique est censé avoir la prééminence. Le président de la République domine, soutenu par sa majorité parlementaire. Face à lui, l’opposition est supposée incarner une autre vision de l’avenir du pays. Et, à côté du pouvoir, la justice fait respecter les lois, les médias informent les citoyens et les entreprises leur fournissent des biens et des services.

Le Système derrière la façade institutionnelle

Mais ce monde est à bien des égards factice ou en tout cas il ne fonctionne pas comme on pourrait le croire au premier abord car, derrière la façade institutionnelle, c’est une autre réalité qui s’impose. Une réalité qu’on peut qualifier de Système puisque, dans la pratique, les différents pouvoirs ne sont pas indépendants mais corrélés les uns aux autres à travers les hommes qui en ont la charge. Même l’opposition procède de ce Système, comme la France insoumise qui n’est qu’une fausse opposition tout aussi immigrationniste que le parti de Macron et donc bien utile pour empêcher l’attention de se porter vers une véritable alternative. Et comme tous les acteurs du Système communient dans la même idéologie politiquement correcte, toutes les entités qu’ils dirigent œuvrent, non pas indépendamment, mais de concert et selon un ordre hiérarchique qui n’est pas celui des apparences. Les médias comme la justice dominent le pouvoir politique et le grand patronat domine les médias, de telle sorte que le monde économique et financier exerce sur le Système un pouvoir aussi absolu que discret.

L’idéologie politiquement correcte comme moteur du Système

Une discrétion qui est de règle et qui est d’ailleurs d’autant mieux respectée que le Système fonctionne en pilotage automatique. D’abord parce que tous les acteurs du Système se tiennent et que ceux qui en sortiraient seraient aussitôt diabolisés et marginalisés. Ensuite parce que tous ceux qui y occupent des postes de responsabilité connaissent la direction à suivre. Aussi n’y a-t-il aucun chef secret qui en dirige les ramifications. Aucune organisation parallèle ne structure le réseau. Sans doute existe-t-il des personnalités plus influentes que d’autres, peut-être y a-t-il des cénacles qui comptent plus que d’autres, mais le Système s’autorégule car tous ses membres ont la même feuille de route, celle de la pensée unique, une idéologie qui repose sur trois piliers.

L’ultralibéralisme international qui prône la dérégulation totale des échanges économiques et financiers à l’échelle de la planète. Le mondialisme qui pousse à la fusion des peuples et des nations et donc à l’immigration sans limite. Et la déconstruction des valeurs sociétales, cette espèce de relativisme militant qui cherche à abattre les valeurs et à gommer toutes les différences. Au résultat le Système œuvre dans le sens du libre-échangisme, de l’internationalisme, de l’européisme, de l’atlantisme, de l’immigrationnisme, de l’écologisme et du libertarisme.

Telle est la raison pour laquelle on ne peut pas, sans risquer la diabolisation ou l’ostracisme, défendre le protectionnisme économique, contester l’Europe bruxelloise, réclamer l’arrêt de toute immigration, ou même s’interroger sur la validité de la parité homme femme généralisée. Ces questions sont taboues parce que contraires aux options du Système, lequel impose ses vues sans contestation possible.

La droite nouvelle, cible principale du Système

La droite nouvelle, dont les choix idéologiques sont presque tous contraires à ceux du Système, se situe donc dans l’opposition, non seulement à la Nouvelle Gauche de M. Macron actuellement au pouvoir, mais aussi au Système dans son ensemble. C’est pourquoi elle ne peut qu’être combattue par les médias et maltraitée par la justice. Le Système est en effet bien conscient qu’une victoire politique de la droite nouvelle pourrait signifier son démantèlement puis sa disparition. Il mettra donc tout en œuvre pour s’opposer à elle, pour freiner son émergence et empêcher sa victoire.

La droite nouvelle en alternative au Système

C’est pourquoi la droite nouvelle doit, selon Ligne droite, se positionner clairement en alternative au Système. Une alternative qui apparaît comme une nécessité impérieuse pour la survie même de notre nation et de notre civilisation aujourd’hui gravement menacées. Toutes les actions du Système détruisent en effet les valeurs qui ordonnent notre société et conduisent au chaos. Le chaos migratoire, qui déracine notre peuple et l’expose au risque d’être remplacé par des populations venues d’ailleurs. Le chaos économique, qui appauvrit les Français, crée le chômage de masse et dépossède la France de ses outils de production. Le chaos sociétal, qui détruit les valeurs traditionnelles, effacent les repères et génère la médiocrité. Pis, ce Système provoque la guerre de tous contre tous, il fragmente la France, dresse les minorités contre la majorité et laisse émerger des communautés qui s’opposent les unes aux autres.

Pour mettre un terme à ces funestes entreprises, il est donc essentiel de s’opposer au Système et de réussir à le démanteler. C’est à cette tâche que la droite nouvelle doit s’atteler en se positionnant clairement comme l’alternative au Système.

11:53 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie, philosophie, philosophie politique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L’harmonie, une caractéristique essentielle de notre civilisation

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L’harmonie, une caractéristique essentielle de notre civilisation

Ex: https://lignedroite.com

L’harmonie est sans conteste l’une des caractéristiques les plus emblématiques de notre civilisation. Aussi n’y aura-t-il pas de redressement véritable de notre pays comme de notre continent sans un retour à l’harmonie. La notion, qui paraît au premier abord plus intuitive que rationnelle, est cependant essentielle. Elle correspond en effet à un ordre social équilibré qui agence les êtres et les choses au service du bien commun et s’appuie sur les valeurs fondatrices de notre civilisation. Aussi, quels que soient les efforts menés par ailleurs, Ligne droite estime qu’il n’y aura pas de renaissance si l’ordre et les valeurs propres à l’harmonie ne s’imposent pas à nouveau au sein de notre nation.

L’harmonie au cœur de notre civilisation

Il importe en effet que notre pays et notre continent renouent avec cet ordonnancement supérieur qui a fait depuis ses origines la grandeur et la force de notre civilisation. L’harmonie n’était-elle pas présente dans les cités grecques comme nous le rappelle aujourd’hui la beauté exceptionnelle de leurs temples et de leurs monuments? Une harmonie présente ensuite tout au long de notre histoire, notamment dans les cathédrales et les édifices royaux, et qui, au-delà de l’architecture, irradiait la société française toute entière. Certes, notre pays a connu bien des difficultés mais il n’a presque jamais perdu les fondements qui, en termes d’ordre et de valeurs, ont assuré sa pérennité. Aujourd’hui, il en va différemment car la France connaît un chaos qui menace son existence même. Aussi l’harmonie est-elle aujourd’hui plus nécessaire que jamais.

Un ordre qui donne à chacun sa place

Elle est en effet à l’origine d’un ordre qui structure la société en offrant à tous les citoyens une place légitime dans l’édifice social. Une place qui leur permet de savoir qui ils sont et d’où ils viennent mais aussi de connaître leur rôle dans la communauté et d’obtenir la reconnaissance et le respect de leurs pairs. Ainsi, par exemple, est-il nécessaire que chaque Français soit reconnu et rétribué en fonction de son mérite, de son talent et de son travail. De même, en tant que membre de la communauté nationale doit-il jouir d’une préférence qui concrétise son appartenance à la nation et lui permet de se sentir chez lui dans son propre pays. Autant d’impératifs qui construisent un ordre clair et légitime, indispensable à l’harmonie sociale. Malheureusement, cet ordre est aujourd’hui bafoué par l’idéologie déconstructiviste du Système, sa volonté de promouvoir les minorités et son obsession maladive de favoriser l’immigration.

Un ordre équilibré et mesuré

Face à ce chaos créé de toute pièce par l’oligarchie, l’harmonie est d’autant plus nécessaire que l’ordre qu’elle véhicule est très éloigné de la caricature qu’on en donne habituellement. Il s’inspire en effet de la formule grecque “rien de trop” qui est le refus de l’excès alors que notre monde est aujourd’hui marqué par la culture du No Limits c’est à dire de l’excès en tout. De fait cet ordre cultive l’équilibre et la mesure propres à la civilisation européenne et réussit à marier en un même élan des éléments apparemment opposés : la force et la douceur, le beau et l’utile, le communautaire et le personnel. Il n’a donc rien de totalitaire ni de brutal et ne cède pas à l’hubris. Il n’a jamais conduit à la démesure et l’harmonie qui le porte est toujours à dimension humaine.

Un ordre qui œuvre au bien commun

Pour autant l’harmonie ne conduit pas à l’individualisme car son rôle consiste au contraire à ordonner les membres de la communauté autour d’un objectif commun. Avec elle les acteurs de la société sont appelés à concourir au même but, à la manière d’un orchestre dans lequel chacun joue de son instrument, permettant ainsi à l’ensemble de faire entendre une symphonie. Une démarche au service du bien commun radicalement contraire à celle que nous connaissons aujourd’hui en France où la société est dominée par l’individualisme et pousse chacun à demander toujours plus de droits et d’avantages sans se préoccuper d’apporter quoi que ce soit à la communauté.

Les valeurs qui rendent l’harmonie possible

Cet ordre mesuré et équilibré qui structure la société et garantit sa dimension collective ne suffit cependant pas à créer l’harmonie car celle-ci n’existe que fondée sur des valeurs. Ainsi par exemple un ordre imposé dans un cadre dictatorial n’aurait rien d’harmonieux car il bafouerait la liberté, une valeur fondamentale propre à la civilisation européenne. Aussi l’harmonie doit-elle s’appuyer sur des valeurs fondatrices, celles qui tirent leur légitimité de leur permanence et de leur ancienneté et qui ont façonné notre civilisation depuis ses origines.

Les valeurs fondatrices de notre civilisation

Il s’agit notamment de la famille, aujourd’hui oubliée et méprisée par le Système, ainsi que de l’éducation détruite par le refus de l’excellence, de la sélection et de l’enracinement. Il y a également la liberté, paradoxalement occultée par l’état de droit et la dictature des minorités. Il faut aussi citer la nation mise en cause par le vivre ensemble, ainsi que le travail ruiné par le libre-échangisme sauvage et l’assistanat généralisé. Compte également la reconnaissance du mérite, rendue impossible par l’égalitarisme et la discrimination positive. Citons enfin l’identité, gravement érodée par la marée migratoire et l’entreprise de déconstruction. Le rejet ou l’oubli de toutes ces valeurs pourtant fondatrices entraîne la disparition de l’harmonie dans notre pays et par voie de conséquence menace notre civilisation. Elle instaure un grave désordre qui désarçonne nos compatriotes et prive nos enfants de tout repère.

C’est donc pour mettre un terme à ce chaos politiquement correct que le retour à l’harmonie est à ce point nécessaire. Une action de redressement que Ligne droite juge essentielle et que la droite nouvelle devrait conduire en s’affichant comme le défenseur de l’ordre et des valeurs, c’est-à-dire comme le champion de l’harmonie.

samedi, 15 septembre 2018

Editions du Lore: parution du tome deuxième de Robert Steuckers sur la "Révolution conservatrice" allemande

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Editions du Lore: parution du tome deuxième de Robert Steuckers sur la "Révolution conservatrice" allemande

Pour se procurer ce volume:

http://www.ladiffusiondulore.fr/home/690-la-revolution-co...

ENTRETIENS, CONFERENCES ET PHILOSOPHIE AUTOUR DE LA REVOLUTION CONSERVATRICE

Entretien avec Robert Steuckers sur la « révolution conservatrice » allemande dans la revue Le Harfang

Entretien avec Robert Steuckers sur Ernst Jünger, Armin Mohler et la « révolution conservatrice » pour la revue Philitt (Paris)

Entretien avec Robert Steuckers sur la "révolution conservatrice" pour l’hebdomadaire Rivarol

Ma découverte de la « révolution conservatrice ». Entretien avec Thierry Martin (Université Paris IV)

Conférence de Robert Steuckers sur la révolution conservatrice allemande à la tribune du « Cercle Non Conforme »

Bibliographie jüngerienne

Treize thèses et constats sur la « révolution conservatrice »

Retrouver un âge d’or ? Intervention au Colloque Erkenbrand, Rotterdam, octobre 2017

Conception de l’Homme et révolution conservatrice : Heidegger et son temps

Heidegger, la tradition, la révolution, la résistance et l’ « anarquisme »

Heidegger et la crise de l’Université allemande

La philosophie politique de Heidegger

La philosophie de l’argent et la philosophie de la Vie chez Georg Simmel (1858-1918)

Arnold Gehlen et l’anthropologie philosophique

Une critique de la modernité chez Peter Koslowski

REVOLUTION CONSERVATRICE ET GEOPOLITIQUE

Rudolf Kjellen (1864-1922)

L’œuvre géopolitique de Karl Haushofer

L’itinéraire d’un géopolitologue allemand : Karl Haushofer

Une thèse sur Haushofer

EN FRANCE, APRES LA REVOLUTION CONSERVATRICE

En souvenir de Jean Mabire

En souvenir de Dominique Venner

vendredi, 14 septembre 2018

Ernst Jüngers Entwurf von der „Herrschaft und Gestalt des Arbeiters“

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Ernst Jüngers Entwurf von

der „Herrschaft und Gestalt

des Arbeiters“

Philologischer

Versuch einer Annäherung

ISBN: 978-3-8260-5824-0
Autor: Dietka, Norbert
Year of publication: 2016
 
 
29,80 EUR

Pagenumbers: 226
Language: deutsch

Short description: Mit dieser „philologischen Annäherung“ an Ernst Jüngers Hauptwerk „Der Arbeiter. Herrschaft und Gestalt“ (1932) wird erstmalig der Versuch unternommen, den gesamten Text des äußerst umstrittenen Großessays von der Entstehung her, ergo bezugnehmend auf Jüngers „Politische Publizistik“ (1919-1933), zu beleuchten sowie die Programmschrift „Die totale Mobilmachung“ von 1930 und den Essays „Über den Schmerz“ von 1934 als integrative Bestandteile einzubeziehen. Dabei wird nicht unterschlagen, dass Jüngers gewichtiger Beitrag zur Zeitgeschichte bislang zahlreiche Exegesen hervorgerufen hat – eine diesbezügliche Werkübersicht ist angefügt. In erster Linie aber sollen der Text selbst und die zeitnahe Reaktionen auf diesen Text untersucht werden – keine ideologiekritische Bewertung ist intendiert, vielmehr wird hier eine sachliche, kontextuelle Analyse vorgelegt.

Der Autor Norbert Dietka studierte Germanistik und Geschichte an der Universität Dortmund und wurde dort mit einer Arbeit über die Jünger-Kritik (1945- 1985) 1987 promoviert. Dietka war bis 2013 im Schuldienst und versteht sich heute als freier Publizist. Der Autor hat mehrere Beiträge zur Jünger- Rezeption in der französisch-deutschen Publikationsreihe „Les Carnets“ der „Revue du Centre de Recherche et de Documentation Ernst Jünger“ (Rédacteurs en chef: Danièle Beltran-Vidal und Lutz Hagestedt) veröffentlicht und war zuletzt mit einem Aufsatz am Projekt „Ernst Jünger Handbuch“ des Verlages J. B. Metzler (hg. von Matthias Schöning) beteiligt.

La Post-démocratie, une démocratie sans liberté ?

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La Post-démocratie, une démocratie sans liberté ?

Michel Lhomme ♦
Philosophe, politologue.

Ex: https://metamag.fr

La montée du populisme, l’hyper libéralisme, la désinformation et les manipulations électorales sont les questions abordées par les derniers best-sellers politiques internationaux comme How Democracies Die (« Comment les démocraties meurent ? ») de Steven Levitsky et Daniel Ziblatt; How Democracy Ends (« Comment les démocraties se terminent ? ») de David Runciman ou le seul ouvrage déjà traduit en français, Le peuple contre la démocratie de Yascha Mounk [L’Observatoire, Paris 2018]. Tous ces ouvrages sont imprégnés de pessimisme sur l’avenir du pire système politique, à l’exception de tous les autres, comme Churchill le définissait. En France, au contraire, nos universitaires organiques continuent d’animer des séminaires sur la démocratie.

Le dernier rapport de Freedom House qui analyse les données de 195 pays pour évaluer leur état de santé démocratique, souligne que 2017 a marqué 12 années consécutives de détérioration globale de l’intégrité des processus électoraux en raison de facteurs tels que l’argent excédentaire dans les campagnes ou la manipulation médiatique. Selon Freedom House, l’année dernière, dans 71 pays, les droits politiques et civils et les libertés publiques ont été réduits et seulement 35 ont été améliorés. Depuis 2000, au moins 25 pays ont cessé d’être démocratiques. Pendant la guerre froide, les coups d’État ont été responsables de 75% des cas de rupture démocratique, en particulier en Afrique et en Amérique latine. Aujourd’hui, ces méthodes grossières de coup d’état militaire pour capturer le pouvoir avec la violence ont cédé la place à des stratégies beaucoup plus sophistiquées pour déformer ou déformer la volonté populaire au profit des puissants, quitte même parfois à faire revoter les électeurs (idée qui commence à prendre de l’ampleur en Angleterre face au Brexit) ou à ne pas tenir compte de leur vote (le référendum français sur la constitution européenne). Le paradoxe de cette nouvelle voie électorale vers l’autoritarisme est que les nouveaux liberticides utilisent les institutions mêmes de la démocratie de manière graduelle, subtile et même légalement pour l’assassiner.

À l’ère du numérique, le pouvoir politique dispose désormais de multiples instruments pour dénigrer la volonté populaire sans recourir à la violence, à la répression. Dans sa large gamme d’options, le pouvoir utilise la manipulation des documents de recensement, les scandales créés de toutes pièces par « la transparence », les calendriers électoraux (les législatives post-présidentielles), l’exclusion arbitraire de candidats, le redécoupage des circonscriptions. De fait, le vol électoral parfait est celui qui est perpétré avant que les gens votent.

Pour les politistes, il n’y a rien à redire à 2017 : les Français se sont librement exprimés, même si au final Emmanuel Macron ne représente que 15 % des inscrits. À l’échelle mondiale, seulement 30% des élections entraînent un changement de gouvernement ou un transfert de pouvoir à l’opposition. Et ce chiffre est encore plus bas dans les pays ayant un passé autoritaire récent. De fait, il n’y a pas un seul autocrate du 21ème siècle qui n’ait appris qu’il est plus facile de rester au pouvoir à travers des « exercices démocratiques », ce qui explique le paradoxe que même s’il y a plus d’élections que jamais, le monde devient moins démocratique.

Mais fi du processus électoral désormais maîtrisé pour que la populace ne parvienne jamais au pouvoir, la post-démocratie est en train d’opérer une synthèse encore plus radicale celle de l’autoritarisme numérique et de la démocratie libérale utilisant l’intelligence artificielle et les données recueillies pour surveiller et prévenir tout dérapage oppositionnel à la vision mondialiste car le numérique ne promet pas seulement une nouvelle économie  pour réformer le monde, il promet aussi aux gouvernements de lui permettre de mieux comprendre le comportement de ses citoyens pour les surveiller et les contrôler en permanence. Cette nouvelle réalité citoyenne offrirait ainsi aux gouvernants une alternative possible à la démocratie libérale d’hier restée trop gênante parce que source d’oppositions argumentatives. Il ne s’agirait plus d’éduquer mais de formater, à la lettre une éducation non plus critique à la Condorcet mais de la confiance à la Blanquer, soit la confiance en l’autorité immuable de l’administration des choses, prélèvement à la source et contrôle du privé par impôt et compteur link en prime, par solde de toute monnaie papier, par suivi informatique des déplacements et des pensées.

L’intelligence artificielle permettra aux grands pays économiquement avancés d’enrichir leur citoyenneté sans en perdre le contrôle. Certains pays sont déjà dans cette direction. La Chine, par exemple, a commencé la construction d’un État autoritaire en support numérique, une sorte de nouveau système politique, un système de contrôle social indolore avec l’utilisation d’outils de surveillance perfectionnés comme la reconnaissance faciale qui vise à pouvoir contrôler n’importe quel secteur turbulent de la population. Plusieurs États liés à l’idéologie numérique ont commencé d’ailleurs à imiter le système chinois. Une grande partie du XXe siècle a été définie par la concurrence entre les systèmes sociaux démocratiques, les fascistes et les communistes. On en discute encore en Gaule dans les bibliothèques du Sénat  alors que la synthèse de la démocratie libérale et de l’autoritarisme numérique se déroule sous nos yeux.

Les gouvernements pourront censurer de manière sélective les problèmes et les comportements sur les réseaux sociaux tout en permettant aux informations nécessaires au développement d’activités productives de circuler librement. Ils mettront ainsi un terme enfin au débat politique réalisant de fait le projet libéral en son essence : la dépolitisation du monde.

vendredi, 07 septembre 2018

Carl Schmitt fra “terra e mare” alla ricerca di un “nomos” per la Terra

Carl Schmitt. Plaidoyer pour la multipolarité, 1943.png

Carl Schmitt fra “terra e mare” alla ricerca di un “nomos” per la Terra

da Giovanni Balducci
Ex: http://www.barbadillo.it

Nella postfazione a Terra e mare di Carl Schmitt, dal titolo “Il potere degli elementi”, il grande quanto sfortunato filosofo e storico della filosofia Franco Volpi (scomparso prematuramente nel 2009 a soli 57 anni in un banale incidente in bici), facendo fede sul resoconto di un discepolo del grande giurista tedesco, ci presenta la suggestiva immagine di uno Schmitt che nel suo eremo di Plettenberg, in piena seconda guerra mondiale, si interroga circa le sorti del mondo e dell’Europa in particolare, sublimando la sua nostalgia e il proprio isolamento accostando la sua sorte a quella di eminenti predecessori o di mitiche figure di valenti outsider, fra cui Niccolò Machiavelli, che dopo aver insegnato al mondo gli arcana imperii ebbe a terminare i suoi giorni nel suo ritiro di San Casciano e il letterario Benito Cereno, il capitano “bianco”, uscito dalla penna di Herman Melville, ammutinato da schiavi “negri”.

Il grosso problema che a quel tempo ossessionava Schmitt era riuscire a dirimere il conflitto, da lui individuato, fra le due concezioni del mondo cattolica ed ebraica, che caratterizzava la civiltà occidentale. Schimitt, che stranamente – stando al racconto – ha appeso alla parete del suo studio un ritratto del politico ebreo Benjamin Disraeli, quando nelle case di ogni buon tedesco anni ’40 l’unico quadro a campeggiare era quello del Führer, non fa mistero di ritenere come interpretazione vincente la visione ebraica della storia, intesa come progresso dell’umanità verso un “futuro regno di pace”, o se si vuole, verso la “Nuova Gerusalemme”, lontana sì nel tempo, ma situata nell’aldiquà, e dunque ben più concreta di quell’ipotetico aldilà cui anelava la teologia cristiano-cattolica.

Per Schmitt, tuttavia, il cristianesimo può essere interpretato come una sorta di divulgazione “essoterica” fatta ai gentili della vera dottrina giudaica. In effetti, nella stessa interpretazione della Genesi, come espressa nello Zohar, suo commentario cabbalistico, si afferma che compito di ogni pio ebreo e di ogni uomo di retta volontà tra i gentili sarebbe quello di operare per la realizzazione del «tikkun» , la riparazione dell’anima umana (tikkun ha-nefesh) e di rimando del mondo (tikkun ha olàm), riportando la “presenza divina” (Shekhinah), o meglio sarebbe dire, rendendo la stessa presente, nel dominio degli uomini, riscattando in tal modo il peccato di Adamo, che osò separare sé stesso dalla Totalità universale e divina. Lo stesso Disraeli, del resto appare a Schimitt come «un iniziato, un saggio di Sion»: è quanto testualmente scrive nell’edizione di Terra e Mare del 1942; frase saggiamente espunta a guerra finita.

Un altro tema forte delle cogitazioni del grande giurista tedesco è la lotta tra le categorie giuridico-politiche di «Staat» (“Stato”), quella, per intenderci, dello stato “Leviatano” introdotta da Hobbes, e quella, verso cui Schmitt è più propenso, ritenendola superiore sia allo «Staat» di Hobbes sia all’ideologia völkisch che animava l’azione di Hitler e del nazionalsocialismo, di «Großraum» (“grande spazio terrestre”, o anche “ spazio imperiale”).

Questa variante era preferita da Schimitt alla stessa Lega delle Nazioni, incapace di dirimere le grandi questioni europee ed internazionali e di dare nuova legge e nuovo ordine al mondo, secondo il famoso concetto schmittiano di «nomos della terra». Essa inoltre si mostrava in tutta la sua debolezza al confronto con gli Stati Uniti d’America, che Schmitt vedeva come il vero nuovo “arbitro della terra”.

Egli, tuttavia, pur ammirando la dottrina Monroe, che secondo la sua visione delle cose aveva consentito agli Stati Uniti di assurgere al primato internazionale, costituendosi come un mix di indipendentismo e sovranità (isolazionismo?) e interventismo mirato in spazi extranazionali, riteneva che gli Stati Uniti, pur non essendo, a differenza dell’Inghilterra, un fattore di “dissolvimento”, non potevano rappresentare quella che per lui doveva essere la figura del katèchon, capace di frenare il processo dissolutivo dell’Ecumene occidentale, e per due gravi motivi: l’incapacità dimostrata nel recidere il cordone ombelicale dalla madrepatria britannica e al contempo l’ideologia accarezzata di un “nuovo secolo americano”.

Ecco che proprio questo farebbe declassare agli occhi di Schmitt gli Stati Uniti, da possibile katèchon, al ruolo addirittura di “ acceleratore involontario” della definitiva dissoluzione della società occidentale.

La concezione marittima del potere, come portata avanti dagli inglesi, per Schmitt, infatti, aveva avuto un ruolo determinante nella fine della concezione continentale, dunque terrestre, dello Ius publicum Europaeum e dell’ordine tradizionale del Vecchio continente, tendendo essa a radicalizzare i conflitti fino a promuovere l’ideologia di una “guerra totale” , che più non si limita al mero scontro fra eserciti belligeranti, ma porta alla “criminalizzazione” di interi popoli, e addirittura degli stati che commerciano o in qualche modo sono accusati di sostenere l’economia del nemico.

Schmitt paragona l’Inghilterra a una “nave” – a una “nave pirata” ad esser precisi – del resto, gran parte del suo impero è stato costruito grazie ad azioni che non tenevano in nessun conto alcuna legge e il Diritto delle genti. Veri e propri atti di pirateria di schiumatori e buccaneers, come quelli di Francis Drake, poi divenuto Sir, hanno rappresentato il suo quasi consueto modus operandi.

Era pressappoco quanto si stava già profilando sullo scenario di guerra cui Schmitt sta assistendo. Siamo per la precisione nell’anno di “grazia” 1942, quando, sbarcando in Irlanda, giunge in Europa il primo contingente militare statunitense, e la guerra dopo aver attraversato gli elementi terra e aria, si appresta ad interessare l’elemento acqua, facendosi poi addirittura sottomarina.

@barbadilloit

Di Giovanni Balducci

jeudi, 06 septembre 2018

Cultuurmarxisme - Essaybundel van Paul Cliteur e.a.

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Cultuurmarxisme

Essaybundel van Paul Cliteur e.a.

door Johan Sanctorum

Ex: https://doorbraak.be

Het is duidelijk dat er een nieuwe intellectuele wind waait in de lage landen, met een reeks denkers/auteurs die het zinkende eiland van de politieke correctheid verlaten hebben. Een aantal van hen ontmoeten we in de nieuwe essaybundel ‘Cultuurmarxisme’, samengesteld door filosoof-jurist Paul Cliteur.

CM-PC.jpgHet probleem van zo’n essaybundel, waarin we naast Cliteur namen terugvinden als Sid Lukkassen, Maarten Boudry, Derk Jan Eppink, en Wim van Rooy, is uiteraard de consistentie en de overlappingen. Soms krijg je wel eens een déjà-lu, ofwel tegenspraken waarvan je denkt: hadden ze dat niet beter eens uitgeklaard. Toch is het een interessante caleidoscoop van meningen en invalshoeken geworden, die ingaat op het fenomeen van de politieke correctheid, met de term cultuurmarxisme als sleutel. Ons artikel van woensdag j.l., ‘Het grote gelijk van links’, was daar een goede aanloop toe: een lectuur van een Knack-column getekend Bert Bultinck, die alle ‘witte’ Vlamingen per definitie als racisten beschouwt, uitgezonderd zichzelf allicht. Wat hem meteen de status geeft van moreel rechter, therapeut, zelfs orakel.

Betutteling van minderheden

Waarover gaat cultuurmarxisme? Over de manier hoe links via de media en de culturele instellingen haar eigen gelijk steeds weer te voorschijn goochelt. Journalisten, schrijvers, artiesten, culturo’s… allen behoren ze tot een nomenklatura die zichzelf in stand houdt als elite die onderdrukt, censureert, terwijl ze beweert voor vrijheid, democratie en emancipatie te gaan.

Niet langer was de klassenstrijd het ordewoord, wel de fameuze Lange Mars door de Instellingen.

Historisch is de term onverbrekelijk verbonden met de theorieën van de Italiaanse communist Antonio Gramsci (1891-1937), die vaststelde hoe links de greep op de arbeiders – die massaal naar de partij van Mussolini overliepen- verloor, en zich genoodzaakt zag het geweer van schouder te veranderen. Sid Lukkassen beschrijft die ommekeer op pittige en goed gedocumenteerde wijze. De nagestreefde culturele hegemonie van het Marxisme 2.0 stelde zich tot doel het volk van zijn vals bewustzijn (sic) te bevrijden door de media en de cultuurwereld te monopoliseren en van daaruit de revolutionaire waarheid te propageren. Niet langer was de klassenstrijd het ordewoord, wel de fameuze Lange Mars door de Instellingen. Een verschuiving van economie naar cultuur dus, via een soort Trojaansepaarden-tactiek.

Daardoor verloor het originele socialisme zijn band met het volk, en tendeerde de linkse doctrine naar een universele slachtoffercultuur: alle mogelijke minderheidsgroepen of benadeelden (vrouwen, allochtonen, holebi’s…) worden het fetisj van een intellectuele minderheid die haar getalmatige minoriteit wil omzetten in morele superioriteit. Of zoals Maarten Boudry het uitdrukt: ‘… de doorgeschoten verheerlijking van ‘diversiteit’ en de betutteling van minderheden, die ontaardt in een soort ‘Olympisch Kampioenschap van Slachtofferschap’. Zo ontstond een ‘surrogaat-proletariaat’ terwijl de werkende klasse massaal naar (centrum-)rechts overliep en de pococratische dogma’s weghoonde, wat de linkse elite nog meer in de rol van eenzame wereldverbeteraar duwde. Het is een vicieuze cirkel, een zelfversterkend mechanisme.

Advertentie

Hoewel wij het cordon hebben, manifesteert politieke correctheid zich in Nederland als sociaal fenomeen misschien nog extremer dan in Vlaanderen. Denk maar aan de jaarlijks terugkerende Zwartepietendiscussie en de spandoeken van groenlinks die de Syriëgangers verwelkomen. Udo Kelderman gaat daarbij specifiek in op die Nederlandse Zwartepietenkwestie en het dwangmatig refereren aan de slavernij: alle kleurlingen die in Nederland rondlopen zijn zogenaamde ex-slaven, wat de autochtoon in de rol van ex-slavendrijver duwt en dus schuldig aan misdaden tegen de menselijkheid. Door die paranoïde stigmatisering, ook gesignaleerd door Sebastien Valkenberg en Puck van der Land, manoeuvreert links zich in de rol van geweten-van-de-natie, waarbij tal van samenlevingsproblemen rond bijvoorbeeld migratie gewoon worden weggeblazen. Wie er toch aandacht aan besteedt, hoort bij fout-rechts en verliest alle intellectuele credibiliteit. Zo heb je natuurlijk altijd gelijk.

Totalitaire tendensen

De uitbouw van een sterke bureaucratie met repressieve tentakels die de burger bij de les moeten houden.

Een consequentie van het cultuurmarxisme, dat zweert bij de bovenbouw en de instellingen, is tevens de uitbouw van een sterke bureaucratie met repressieve tentakels die de burger bij de les moeten houden. Denk maar aan parastatale vzw’s als UNIA. Het fenomeen profileert zich ook via de groene betuttelingsmanie en de stigmatisering van de burger als vervuiler, waar Jan Herman Brinks een bijdrage aan besteedt. Maar ook in het onvoorstelbare waterhoofd dat EU heet, de supranationale schoonmoeder die steeds meer bevoegdheden naar zich toetrekt: het uitverkoren domein van Derk Jan Eppink die stevig van leer trekt tegen de EU als neo-cultuurmarxistisch project. Het verklaart de rabiate eurofilie van oude ‘68ers als Paul Goossens en revolteleider Daniel Cohn-Bendit, deze laatste ook niet toevallig bekeerd tot het groene gedachtegoed. Wat Paul Cliteur doet besluiten dat het cultuurmarxisme fundamenteel een ondemocratische beweging is.

Dat vermoeden van een omfloerste dictatuur wordt gestaafd door de soms discrete, soms manifeste affiniteit van linkse westerse intellectuelen met totalitaire systemen en regimes, met Mao-China uiteraard als model waar de ’68ers zich op verkeken, en het bezoek van J.P. Sartre aan de Sovjet-Unie van de jaren vijftig als archetype. Een affiniteit die Eric C. Hendriks in de verf zet.

De bijdrage van Wim van Rooy mag in dat opzicht ook niet onvermeld blijven, daar waar hij postmoderne theoretici als Derrida en andere ‘68ers of nakomelingen analyseert als uitvoerders van een nihilistisch weg-met-ons-project, een identitaire deconstructie die finaal uitloopt op de masochistische omarming van een anti-democratische geweldcultuur als de islam. Hetzelfde geldt voor de bizarre alliantie tussen feminisme en islamofilie, een fenomeen dat Jesper Jansen belicht.

‘Complotdenken’

De gemeenschappelijke noemer van alle bijdragen is enig cultuurpessimisme waar ik me niet altijd kan in vinden. Met name lijkt me de banvloek over de postmoderne denkers niet helemaal terecht, want hun behoefte aan deconstructie, met Nietzsche als verre stamvader, treft elke vorm van totalitair denken en zeker ook religieuze ideologieën als de islam. Het westerse denken is fundamenteel kritisch en de ironie is nooit ver weg, iets wat we van de antieke Griekse filosofie hebben overgehouden en moeten blijven koesteren. Dat is nu net het kenmerk van het cultuurmarxisme: het mankeert elk gevoel voor humor, evenals de grote monotheïstische systemen trouwens.

Men zou het ook kunnen zien als iets viraals, een kwaadaardig proces dat zich geautomatiseerd heeft en uitwoekert

Het spreekt vanzelf dat links heel de gedachtegang van dit boek zal wegzetten als een ridicule complottheorie. Misschien geeft de ondertitel ‘Er waart een spook door het Westen’ daar ook wel enige aanleiding toe. Is het echt zo dat er ergens in een bunker door topintellectuelen wordt beraadslaagd over de controle van de culturele instellingen, de media en het mainstreamdiscours? Natuurlijk niet, zegt Paul Cliteur, het is veel erger dan dat, want dan konden we het ding makkelijk oprollen. Het gaat daarentegen om een duurzaam paradigma dat zich via netwerking, sociale druk en soms regelrechte chantage of dreiging met broodroof reproduceert. Een fenomeen waar Puck van der Land, Sebastien Valkenberg en Emerson Vermaat bij stilstaan. Men zou het ook kunnen zien als iets viraals, een kwaadaardig proces dat zich geautomatiseerd heeft en uitwoekert, voorbij de generatie van de ‘68ers die vandaag overigens hun pensioensleeftijd hebben bereikt zonder dat we hun erfenis zomaar kunnen dumpen. Perry Pierik heeft het over kneedbaarheid en besmettelijkheid: ‘Het woord cultuurmarxisme is zo beladen, omdat het een proces aangeeft van ideeën en krachten, dat als semtex plakt aan het gereedschap van de progressieve wereld, waarmee de Gutmensch zijn morele gelijk veilig probeert te stellen.’

De remedies?

De rechtstaat dient een breed gedragen wettelijk kader te creëren waarin hij zichzelf beschermt tegen aanvallen van buitenuit

Dat maakt het ook zo hachelijk om er tegenin te gaan, en het discours over cultuurmarxisme voorbij de klaagzang te tillen. Zijn er tegenstrategieën mogelijk, methodes, attitudes, werkmodellen die de cultuurhegemonie van links kunnen doorbreken? Slechts enkele auteurs durven het aan om een alternatief te formuleren. Samensteller Paul Cliteur pleit voor een weerbare democratie: dat is een democratie die zich niet passief-pluralistisch laat vullen met alle mogelijke politieke tendensen of religiën, maar die georiënteerd verloopt, met een duidelijk kompas, gericht op het voortbestaan en de bloei van die democratie. Niet elke levensbeschouwing komt in aanmerking om door de rechtstaat zomaar aanvaard te worden, ze mag zich niet suïcidaal gedragen. Deze toetssteen geldt in de eerste plaats voor de drie grote totalitaire ideologieën van vorige en deze eeuw, namelijk fascisme, communisme, islamisme. De rechtstaat dient een breed gedragen wettelijk kader te creëren waarin hij zichzelf beschermt tegen aanvallen van buitenuit, denk aan de islam die de godsdienstvrijheid inroept om uiteindelijk de sharia te kunnen instellen. Anderzijds zou dit weer kunnen leiden naar een weldenkende consensusdemocratie met cordons etc. – Het debat hierover is zeker nog niet ten einde.

Sid-portret-boekenbeurs-300x300.pngSid Lukkassen komt tot een andere conclusie: de culturele hegemonie van links moeten we laten voor wat ze is. We moeten compleet nieuwe, eigen media, netwerken en instellingen oprichten die niet ‘besmet’ zijn door het virus en voor echte vrijheid gaan: ‘De enige weg voorwaarts is dus het scheppen van een eigen thuishaven, een eigen Nieuwe Zuil met bijbehorende instituties en cultuurdragende organen. Die alternatieve media zijn volop aan het doorschieten, Doorbraak is er een van.

Eric C. Hendriks pleit in het afsluitende essay ten slotte voor een zekere mate van chaos (‘rommeligheid’) en échte diversiteit, niet de geënsceneerde diversiteit van links, maar gebaseerd op individuele mondigheid en autonomisme, bloemen die bloeien vanuit het ‘burgerlijke midden’. Dat is een mooi einde. Zo’n boek, zelfs over het cultuurmarxisme, mag niet eindigen als een klaagzang van een stel querulanten. Er is hoop, er schuilt kracht in de basis, het volk is moe maar niet uitgeteld, niet alle jonge intellectuelen doen in hun broek, er ontluikt een tegendemocratie.

‘Cultuurmarxisme’ is een plaats in uw boekenkast zeker waard, misschien naast ‘De Langste Mars’, want goed gezelschap versterkt elkaar. Op negen november e.k. gaan de auteurs van beide,- Paul Cliteur,  Sid Lukkassen en ondergetekende,- een panelgesprek aan op de Antwerpse boekenbeurs. Nu al noteren.

mercredi, 05 septembre 2018

Las normas como alma de la corrección política

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Las normas como alma de la corrección política

Ex: https://disidentia.com

Imaginen una fiesta del colegio de sus hijos, sobrinos o nietos y al intentar acceder les dicen “sólo dos adultos por niño; es la norma”. También pueden imaginar el acceso a una discoteca en el que le informan que “con zapatillas no puede; es la norma” o la sala de cine que reza “no puede acceder con comida del exterior”, pero usted sí puede acceder con la que compre en su establecimiento. Pónganse también en la tesitura de una persona de edad avanzada, ajena a las tecnologías, que necesita ingresar dinero en el banco y le dicen: “debe hacerlo por el cajero automático, son normas de la sucursal”. Normas, normas y más normas.

La normopatía es un modelo de conducta en el que la persona considera la norma como la garantía objetiva ante cualquier situación

Estos casos cotidianos sirven de ejemplo para tratar un asunto muy común hoy en día como es la normopatía. Un modelo de conducta caracterizado porque la persona considera la norma como la garantía objetiva ante cualquier situación o problema. Erich Fromm hablaba de la conformidad automática. Es decir, la persona deja de ser ella misma y adopta por completo las pautas culturales, transformándose en un ser exactamente igual a todo el mundo. Como los demás esperan que sea. También es compatible con la banalidad del mal descrita por Hannah Arendt: las personas acturarían dentro de las reglas del sistema al que pertenecen sin reflexionar sobre estas y sobre sus actos.

Aunque pueda parecer algo inusual o extraño, la normopatía se ha convertido en un soporte más de una supuesta objetividad. Hasta tal punto de que, como en los casos mencionados, no hay opción al diálogo porque imperan las normas, que en realidad convierten o, más bien disfrazan de autoridad a algunas personas.

La norma como criterio de salud

La psiquiatría actual define la salud mental en función de la adaptación a normas socialmente establecidas. Al definir así la salud, etiqueta a la persona perfectamente adaptada a las normas sociales como el modelo a seguir. El normópata como ideal.

Sin embargo, ¿cómo sabemos que normas son esas? ¿Quién tiene la potestad de dictarlas? ¿Cuáles son apropiadas y por qué? Según el sistema y sus diferentes estamentos (judicial, médico, político, etc.) las normas se conforman a través del consenso entre los profesionales de cada categoría.

Se considera sano sólo a aquél que cumple las normas

A su vez, esto conduce a dos preguntas que son, como poco, inquietantes: ¿Cómo se selecciona a esos profesionales? Y ¿qué validez tienen las normas basadas en el consenso de unos pocos, que no se basan en sólidos principios conceptuales y teóricos? Obviamente una validez limitada, pues la realidad que nos conforma es múltiple y variada y está constituida por factores biológicos, psicológicos y socioculturales. Pero ante esta dificultad, en lugar de confrontarlo, se rehuye el análisis, considerando sano sólo a aquél que cumple las normas. Asunto arreglado.

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La norma como autocensura

Sí, es cierto que las normas funcionan para tranquilidad del gestor. Pero gestionar no consiste en poner normas sino en todo lo contrario: en lograr que prosperen espacios de progreso con la menor cantidad de normas. Las normas son estúpidas cuando, en lugar de favorecer la gestión de los espacios y de la gente, sirven para crear espacios de vacío, limitantes, excluyentes y discriminatorios. Todavía más cuando erigen una muralla entre los pensamientos de quien las cumple y el mundo social que lo rodea. Hay normas que anestesian, que atenúan la propia subjetividad, enajenando e incluso alienando a las personas que toman postura a favor de la norma de forma automática y acrítica.

Esta normopatía guarda una relación muy estrecha con las formas de difusión de los mensajes, los medios de comunicación, la propaganda, la cultura, etc. Las estadísticas, los sondeos, los mensajes que marcan el criterio de normalidad se han vuelto omnipresentes, forzando a quien se sale de la norma, a los indecisos, a alienarse con la mayoría.

Con la corrección política el poder huye del conflicto y busca someter al individuo a través de la norma impuesta

Así, cuando se usa el orden y la disciplina en lugar de incorporar los conflictos, el poder se coloca por encima de la sociedad. Con la corrección política, y con otras formas de expresión, el poder huye del conflicto y busca someter al individuo a través de la norma impuesta. Prolifera así lo igual.

Fenómenos como el miedo, la globalización y el terrorismo, tan presentes en la sociedad actual, son muestras del violento poder de lo igual. La hipercomunicación, el exceso de información, la sobreproducción y el hiperconsumismo son herramientas de las que se nutre el sistema para expulsar lo distinto, como bien explica Byung-Chul Han en su ensayo La expulsión de lo distinto.

Si una persona no hace uso de lo que llaman “lenguaje inclusivo”, es silenciada

Si una persona no cumple las normas, es expulsada. Si no hace uso de lo que llaman “lenguaje inclusivo”, silenciada. Si no piensa como la norma indica, negada su existencia. Si no condena ciertos actos, resulta criminalizado. Un niño travieso es considerado problemático porque no cumple la norma: es calificado como enfermo. Si una persona está triste y no cumple la norma social de producir y consumir: es considerando enfermo.

Se trata de normas dirigidas a silenciar la diferencia, hasta tal punto de hacer creer que no existe otra opción, otra forma de ver y actuar. Se incita a sentir pavor hacia lo distinto y se impide el diálogo con el fin de que las personas asuman las pautas, las creencias, ideologías y movimientos hegemónicos, como única forma de permanecer en la sociedad. El individuo renuncia a su propio criterio para conseguir la falsa aceptación de una mayoría que se ha erigido como autoridad y como poseedores de la verdad: busca el triunfo social y profesional mostrando cierta domesticación, limitándose a hacer lo que se espera de él.

El individuo renuncia a su propio criterio para conseguir la falsa aceptación de una mayoría que se ha erigido como poseedora de la verdad

Así los normópatas pierden todo sentido crítico de la realidad y tienden a considerar las normas de manera extrema. Pierden su subjetividad. Sus decisiones quedan fuertemente influidas por lo que la norma define como correcto. Y lo correcto es que haya normas iguales e inalterables en cualquier espacio, ya sea un colegio, la universidad, el Senado, un movimiento o un partido político. La normopatía se basa en lo igual. No se puede negar que es sencillo y fácil el procedimiento como tal: simplifica mucho las cosas.

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Disentir antes que consensuar

Este modelo de conducta se presenta hoy supuestamente avalado por algunas ciencias y, por lo tanto, como irrefutable. Sin embargo, la normopatía contraviene una ley básica de la evolución: la diversidad. La selección natural escogió como estrategia y garantía de supervivencia la diversidad ante los cambios naturales y sociales. Si todos pensásemos y actuásemos igual nos extinguiríamos al no tener un repertorio de conductas diverso y heterogéneo con el que sobrevivir a los cambios naturales.

Es fundamental aprender a flexibilizar las normas en contextos distintos, inesperados, aplicando otros criterios que pueden ser igualmente válidos

Por ello es importante enseñar a nuestros hijos, a nuestros alumnos y a la sociedad en general que las normas son importantes en contextos muy concretos. Pero también es fundamental aprender a flexibilizar las normas en contextos distintos, inesperados, aplicando otros criterios que pueden ser igualmente válidos, con valor educativo, comunitario y social diferente al establecido, pero no por ello equivocados.

Las normas no son verdades absolutas. Son formalismos que pierden su eficacia cuando dejan de ser útiles. Si nos ponemos al servicio de la norma, el poder encontrará una vía adicional para adoctrinarnos y someternos a la corrección política. Cuanto más se desarrolle el criterio de la normopatía para definir lo correcto, más enfermos surgirán. Se trata de una ingeniería social que beneficia al sistema.

Si nos ponemos al servicio de la norma, el poder encontrará una vía adicional para adoctrinarnos y someternos a la corrección política

No hay duda de que la normopatía se ha convertido en una amenaza seria para la salud. La mejor receta para escapar de ella es desarrollar espacios de encuentro en los que disentir sea la norma. Sobre todo, espacios educativos en los que se enseñe el disenso antes que el consenso.

vendredi, 03 août 2018

Ruimterevolutie: Hoe de walvisjacht ons wereldbeeld veranderde

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Ruimterevolutie: Hoe de walvisjacht ons wereldbeeld veranderde

door Erwin Wolff

Ex: http://www.novini.nl

Het boek Land en zee van de Duitse rechtsfilosoof Carl Schmitt is een opvallende afwijking van zijn gebruikelijke discours. In zijn andere werken schrijft hij vooral over recht, politiek en direct aanverwante zaken. Een voorbeeld is het boek Die geistesgeschichtliche Lage des heutigen Parlamentarismus waarin Schmitt in 1923 de parlementaire democratie van de Weimarrepubliek bekritiseert. Bekender is het werk Der Begriff des Politischen waarin hij de politiek tot wij-zij tegenstellingen herleidt. In Land en zee gaat hij echter op heel andere zaken in.

Wat is de aarde eigenlijk en hoe komt het dat we de aarde zien zoals wij die zien? Hoe komt het dat wij anno 2018 de aarde zien als een groen-blauwe bol in een oneindige ruimte? Hoe kan dat zo verschillen van het wereldbeeld van andere volkeren? Volgens Carl Schmitt ligt hier een zogenoemde “ruimterevolutie” aan ten grondslag en die heeft alles te maken met de manier waarop onze voorouders naar hun wereld keken.

CSlandenzee.jpgDe eersten die de omslag maken zijn de oude Grieken in de klassieke Oudheid. Griekenland bestaat uit vele stadstaten, maar de zeemacht Athene en de landmacht Sparta steken in deze Griekse wereld boven allen uit. Het denken van de Grieken veranderde van een volk dat zich enkel met landbouw bezighield naar een zeemacht, omdat het op een gegeven moment het gehele oostelijke deel van de Middellandse zee ging beheersen. De Grieken waren opgesloten in deze context en ze misten de mankracht om hieruit te breken.

Pas toen het Romeinse Rijk uitdijde naar het tegenwoordige Frankrijk en dus naar de Atlantische oceaan, wist de klassieke Oudheid uit deze kooi te breken in de eerste eeuw van onze jaartelling. Maar toen was het eigenlijk al gedaan. Het Romeinse Rijk stortte zichzelf daarna in chaos en er was onder Romeinse leiding geen paradigmaverschuiving.

In de middeleeuwen was heel Europa, van het noorden tot het hele zuiden, opgemaakt uit verschillende agrarische staten. Aan de randen van deze boerenstaten werd er visserij bedreven. Met de Bijbel in de hand werden de Germaanse volkeren van noord tot zuid bekeerd tot het Christendom. De ruimte op de aarde is wat de Middeleeuwers betreft een heleboel land en een heleboel agrarische producten op dat land. Tot het einde van de middeleeuwen is er geen echte verandering in deze zienswijze.

In het Oude Testament is er een mythisch zeedier te vinden, de leviathan (Job, hoofdstuk 40 en 41), en leviathan gaat een grote rol spelen in de omslag van het besef van ruimte van de Germaanse volkeren in Europa. De leviathan, meestal afgebeeld als walvis, lokt de vissers van Europa de zee op omdat deze vis zich niet laat vangen aan de kust. Zonder de walvisjacht zouden de Europese vissers in een smalle strook van de kust zijn gebleven. Het besef van de ruimte op aarde verandert onder druk van de walvisjacht razendsnel. Carl Schmitt beschrijft dit fenomeen als een “ruimterevolutie”. De ruimte waarin men denkt te leven verandert van landmassa naar land- en zeemassa.


Ook de middelen om zich op de zee te begeven veranderen. De galei van de Klassieke wereld worden afgedaan en schepen die de wind opvangen met zeilen doen hun intrede. Men kan veel verder en veel sneller zich op zee begeven. Er wordt een nieuw continent ontdekt en daarmee nieuwe handel, nieuwe regels, nieuwe innovaties. Ongeveer tussen de jaren 1490 en 1600 vinden deze veranderingen plaats. Het besef van de ruimte waarin men denkt te leven verandert en de middeleeuwse ordening der dingen komt definitief ten einde. Hulpeloos rolt de Europese beschaving een nieuw tijdperk binnen.

Het begin is nog wat onhandig. Er gebeurt ook iets geks met Engeland. Vooral Engeland is in de middeleeuwen ook een boerenstaat die zich voornamelijk bezighoudt met schapen, textiel en Frankrijk proberen te veroveren. Het protestantse Engeland draait zijn rug naar het continent Europa en richt zich op de zee. Met zo’n succes zelfs dat het de katholieke landen Spanje en Portugal inhaalt. De heerschappij van de zee is van niemand of iedereen. Maar eigenlijk vooral van één land: Engeland. Dit Germaanse volk beheerst in de negentiende eeuw de zee, de zeehandel en daarmee de wereld. Zozeer zelfs dat Engeland zichzelf niet meer als Europese macht ziet.

We belanden aan in de 20e eeuw en dan vindt een tweede ruimterevolutie plaats. Het oudtestamentische monster, Leviathan, is niet meer zozeer een vis, maar een ijzeren monster in de vorm van een modern slagschip. De overgang van stoomboot naar modern slagschip is niet kleiner dan de overgang van galei naar zeilschip, verklaart Carl Schmitt. Duitsland en enkele andere landen zijn industriële machten geworden en kunnen net zo produceren als Engeland. Hiermee komt de onbetwiste heerschappij over de zee door Engeland ten einde.

Land en Zee is een bijna dichterlijke beschrijving van deze gigantische veranderingen. Het zijn mooie woorden die laten zien hoe het komt dat de Europese beschaving andere volkeren ontdekte en dat het niet die andere volkeren zijn geweest die ons ontdekt hebben.

mercredi, 01 août 2018

The Historical Background of Oswald Spengler’s Philosophy of Science

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Between the Heroic & the Immeasurable:
The Historical Background of Oswald Spengler’s Philosophy of Science

Oswald Spengler’s writings on the subject of the philosophy of science are very controversial, not only among his detractors but even for his admirers. What is little understood is that his views on these matters did not exist in a vacuum. Rather, Spengler’s arguments on the sciences articulate a long German tradition of rejecting English science, a tradition that originated in the eighteenth century.

Luke Hodgkin notes:

It is today regarded as a matter of historical fact that Isaac Newton and Gottfried Wilhelm Leibniz both independently conceived and developed the system of mathematical algorithms known collectively by the name of calculus. But this has not always been the prevalent point of view. During the eighteenth century, and much of the nineteenth, Leibniz was viewed by British mathematicians as a devious plagiarist who had not just stolen crucial ideas from Newton, but had also tried to claim the credit for the invention of the subject itself.[1] [2]

This wrongheaded view stems from Newton’s own catty libel of Leibniz on these matters. During this time, the beginning of the eighteenth century, Leibniz’s native Prussia had not yet become a serious power through the wars of Frederick the Great. Leibniz, together with Frederick the Great’s grandfather, founded the Royal Prussian Academy of Sciences. Newton’s slanderous account of Leibniz’s achievements would never be forgiven by the Germans, to whom Newton remained a bête noire as long as Germany remained a proud nation.

In the context of inquiring into the matter of how such a pessimist as Spengler could admire so notorious an optimist as Leibniz, two foreign members of the Prussian Academy of Sciences merit attention. The thought of French scientist and philosopher Pierre Louis Moreau de Maupertuis, an exponent and defender of Leibnizian ideas, was in many ways a precursor to modern biology. Maupertuis wrote under the patronage of Frederick the Great, about a generation after Leibniz. Compared to other eighteenth-century philosophies, Maupertuis’ worldview, like modern biology and unlike most Enlightenment thought, presents nature as rather “red in tooth and claw.”

An earlier foreign member of the Prussian Academy of Sciences, a contemporary and correspondent of Leibniz, Moldavian Prince (and eccentric pretender to descent from Tamerlane) Dimitrie Cantemir, left two cultural legacies to Western history. Initially an Ottoman vassal, he gave traditional Turkish music its first system of notation, ushering in the classical era of Turkish music that would later influence Mozart. Later – after he had turned against the Ottoman Porte in an alliance with Petrine Russia, but was driven out of power and into exile due to his abysmal battlefield leadership – he wrote much about history. Most impactful in the West was a two-volume book that would be translated into English in 1734 as The History of the Growth and Decay of the Othman Empire. Voltaire and Gibbon later read Cantemir’s work, as did Victor Hugo.[2] [3]

Notes one biographer, “Cantemir’s philosophy of history is empiric and mechanistic. The destiny in history of empires is viewed . . . through cycles similar to the natural stages of birth, growth, decline, and death.”[3] [4] Long before Nietzsche popularized the argument, Cantemir proposed that high cultures are initially founded by barbarians, and also that a civilization’s level of high culture has nothing to do with its political success.[4] [5] Thus was the Leibnizian intellectual legacy mixed with pessimism even in Leibniz’s own lifetime.

OswSP-MTech.jpegIt was most likely in the context of this scientific tradition and its enemies that Johann Wolfgang von Goethe, generally recognized as Germany’s greatest poet (or one of them, at any rate), later authored attacks on Newton’s ideas, such as Theory of Colors. Goethe, an early pioneer in biology and the life sciences, loathed the notion that there is anything universally axiomatic about the mathematical sciences. Goethe had one major predecessor in this, the Anglo-Irish philosopher and Anglican bishop George Berkeley. Like Berkeley, Goethe argued that Newtonian abstractions contradict empirical understandings. Both Berkeley and Goethe, though for different reasons, took issue with the common (or at least, commonly Anglo-Saxon) wisdom that “mathematics is a universal language.”

By the early modern age of European history, when Goethe’s Faust takes place, cabalistic doctrines, notes Carl Schmitt, “became known outside Jewry, as can be gathered from Luther’s Table Talks, Bodin’s Demonomanie, Reland’s Analects, and Eisenmenger’s Entdecktes Judenthum.”[5] [6] This phenomenon can be traced to the indispensable influence of the very inventors of cabalism, collectively speaking, on the West’s transition from feudalism to modern capitalism since the Age of Discovery, and in some cases even earlier. In 1911’s The Jews and Modern Capitalism, Werner Sombart points out that “Venice was a city of Jews” as early as 1152.

Cabalism deeply permeates the worldviews of many influential secret societies of Western history since medieval times, and certainly continuing with the official establishment of Freemasonry in 1717. Although the details will never be entirely clear, it is known that Goethe was involved with the Bavarian Illuminati in his youth. He seems to have experienced conservative disillusionment with it later in life. It is possible that the posthumous publication of Faust: The Second Part of the Tragedy was due at least in part to the book’s ambivalently revealing too much about the esoterica of Goethe’s former occult activities.

What is clear is that he was directly interested in cabalistic concepts. Karin Schutjer persuasively argues that “Goethe had ample opportunity to learn about Jewish Kabbalah – particularly that of the sixteenth-century rabbi Isaac Luria – and good reason to take it seriously . . . Goethe’s interest in Kabbalah might have been further sparked by a prominent argument concerning its philosophical reception: the claim that Kabbalistic ideas underlie Spinoza’s philosophy.”[6] [7]

At one point in the second part of Faust, Goethe shows an interest in monetary issues related to usury or empty currency, as Schopenhauer after him would.[7] [8] This is fitting for a story that takes place in early modern Europe and concerns an alchemist. Some early modern alchemists were known as counterfeiters and would have most likely had contact with Jewish moneylenders. Insofar as his scientific philosophy had a social, and not just an intellectual, significance, this desire on Goethe’s part for economic concreteness was perhaps what led him to reject and combat one key cabalistic doctrine: numerology.

Numerology is the belief that numbers are divine and have prophetic power over the physical world. Goethe held the virtually opposite view of numbers and mathematical systems, proposing that “strict separation must be maintained between the physical sciences and mathematics.” According to Goethe, it is an “important task” to “banish mathematical-philosophical theories from those areas of physical science where they impede rather than advance knowledge,” and to discard the “false notion that a phrase of a mathematical formula can ever take the place of, or set aside, a phenomenon.” To Goethe, mathematics “runs into constant danger when it gets into the terrain of sense-experience.”[8] [9]

In his well-researched 1927 book on Freemasonry, General Erich Ludendorff remarks, “One must study the cabala in order to understand and evaluate the superstitious Jew correctly. He then is no longer a threatening opponent.”[9] [10] In his proceeding discussion of the subject, Ludendorff focuses exclusively on the numerological superstitions in cabalism. Such beliefs are affirmed by a Jewish cabalistic source, which informs us that “Sefirot” is the Hebrew word for numbers, which represent “a Tree of Divine Lights.”[10] [11]

Everything about Goethe’s rejection of scientific materialism can be seen as a rebellion against numerology in the sciences – and certainly, the modern mathematical sciences stand on the shoulders of numerology, as modern chemistry does on alchemy. Schmitt once mentioned the “mysterious Rosicrucian sensibility of Descartes,” a reference to the mysterious cabalistic initiatory movement that dominated the scientific philosophies of the seventeenth century.[11] [12] In this Descartes was hardly alone; the entire epoch of mostly French and English mathematicians in the early modern centuries, which ushered in the modern infinitesimal mathematical systems, was infused with cabalism. Even if it were possible to ignore the growing Jewish intellectual and economic influence on that age, one would still be left with the metaphysical affinities between numerology and even the most scientifically accomplished worldview that takes literally the assumption that numbers are eternal principles.

According to early National Socialist economist Gottfried Feder, “When the Babylonians overcame the Assyrians, the Romans the Carthaginians, the Germans the Romans, there was no continuance of interest slavery; there were no international world powers . . . Only the modern age with its continuity of possession and its international law allowed loan capitals to rise immeasurably.”[12] [13] Writing in 1919, Feder argues with the help of a graph that that “loan-interest capital . . . rises far above human conception and strives for infinity . . . The curve of industrial capital on the other hand remains within the finite!”[13] [14] Goethe may have similarly drawn connections between the kind of economic parasitism satirized in the second part of Faust and what he, like Berkeley, saw as the superstitious modern art of measuring the immeasurable.

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The fusion of science with numerology, it should be noted, is actually not of Hebrew or otherwise pre-Indo-European origin. It originates from pre-Socratic Greek philosophy’s debt, particularly that of the Pythagoreans, to the Indo-Iranian world, chiefly Thrace.[14] [15] (Possibly of note in this regard is that Schopenhauer admired the Thracians for their arch-pessimistic ethos, as though this mindset were the polar opposite of the world-affirming Jewish worldview he loathed.)[15] [16] In any case, Goethe recognized it as a powerful weapon. That he studied numerology has been established by scholars.[16] [17]

A generation before Goethe, Immanuel Kant had propounded the idea that the laws of polarity – the laws of attraction and repulsion – precede the Newtonian laws of matter and motion in every way. This argument would influence Goethe’s friend Friedrich Wilhelm von Schelling, another innovator in the life sciences as well as part of the literary and philosophical movement known as Romanticism. By the time Goethe propounded his anti-Newtonian theories and led a philosophical milieu, he had an entire German tradition of such theories to work from.

Goethe’s work was influential in Victorian Britain. Most notably, at least in terms of the scientific history of that era, Darwin would cite Goethe as a botanist in On the Origin of the Species. Darwin’s philosophy of science, to the extent that he had one, was largely built on that of Goethe and the age of what came to be known as Naturphilosophie. Historian of science Robert J. Richards has found that “Darwin was indebted to the Romantics in general and Goethe in particular.”[17] [18] Darwin had been introduced to the German accomplishments in biology, and the German ideas about philosophy of science, mainly through the work of Alexander von Humboldt.[18] [19]

Why has this influence been forgotten? “In the decade after 1918,” explains Nicholas Boyle, “when hundreds of British families of German origin were forcibly repatriated, and those who remained anglicized their names, British intellectual life was ethnically cleansed and the debt of Victorian culture to Germany was erased from memory, or ridiculed.”[19] [20] To some extent, this process had already started since the outbreak of the First World War.

This intellectual ethnic cleansing would not go unreciprocated. In 1915’s Händler und Helden (Merchants and Heroes), German economist and sociologist Werner Sombart attacked the “mercantile” English scientific tradition. Here, Sombart is particularly critical of what he calls the “department-store ethics” of Herbert Spencer, but in general Sombart calls for most English ideas – including English science – to be purged from German national life. In his writings on the philosophy of science, Spengler would answer this call.

Spengler heavily drew on the ideas of Goethe, and evidently also on the views of a pre-Darwinian French Lutheran paleontologist of German origin, Georges Cuvier. For instance, Spengler’s assault on universalism in the physical sciences mostly comes from Goethe, but his rationale for rejecting Darwinian evolution appears to come from Cuvier. The idea that life-forms are immutable, and simply die out, only to be superseded by unrelated new ones – a persistent theme in Spengler – comes more from Cuvier than Goethe.

oswSP-car.jpgCuvier, however, does not belong to the German transcendentalist tradition, so Spengler mentions him only peripherally. On the other hand, in the third chapter of the second volume of The Decline of the West, Spengler uses a word that Charles Francis Atkinson translates as “admitted” to describe how Cuvier propounded the theory of catastrophism. Clearly, Spengler shows himself to be more sympathetic to Cuvier than to what he calls the “English thought” of Darwin.[20] [21]

Several asides about Cuvier are in order. First of all, this criminally underrated thinker is by no means outmoded, at least not in every way. Modern geology operates on a more-Cuvieran-than-Darwinian plane.[21] [22] Secondly, it is worth noting that Ernst Jünger once astutely observed that Cuvier is more useful to modern military science than Darwin.[22] [23] It may also be of interest that the Cuvieran system is even further removed from Lamarckism – and its view of heredity, as a consequence, more thoroughly racialist – than the Darwinian system.[23] [24]

Another scientist of German origin who may have influenced Spengler is the Catholic monk Gregor Mendel, the discoverer of what is now known as genetics. One biography notes:

Though Mendel agreed with Darwin in many respects, he disagreed about the underlying rationale of evolution. Darwin, like most of his contemporaries, saw evolution as a linear process, one that always led to some sort of better product. He did not define “better” in a religious way – to him, a more evolved animal was no closer to God than a less evolved one, an ape no morally better than a squirrel – but in an adaptive way. The ladder that evolving creatures climbed led to greater adaption to the changing world. If Mendel believed in evolution – and whether he did remains a matter of much debate – it was an evolution that occurred within a finite system. The very observation that a particular character trait could be expressed in two opposing ways – round pea versus angular, tall plant versus dwarf – implied limits. Darwin’s evolution was entirely open-ended; Mendel’s, as any good gardener of the time could see, was closed.[24] [25]

How very Goethean – and Spenglerian.

His continuation of the German mission against English science explains, even if it does not entirely excuse, Spengler’s citation of Franz Boas’ now-discredited experiments in craniology in the second volume of The Decline of the West. In his posthumously-published book on Indo-Europeanology, the unfinished but lucid Frühzeit der Weltgeschichte, Spengler cites the contemporary German Nordicist race theorist Hans F. K. Günther in writing that “urbanization is racial decay.”[25] [26] This would seem quite a leap, from citing Boas to citing Günther. However, in the opinion of one historian, Boas and Günther had more in common than they liked to think, because they were both heirs more of the German Idealist tradition in science than what the Anglo-Saxon tradition recognizes as the scientific method.[26] [27] Spengler must have keenly detected this commonality, for his views on racial matters were never synonymous with those of Boas, any more than they were identical to Günther’s.

He probably went too far in his crusade against the Anglo-Saxon scientific tradition, but as we have seen, Spengler was not without his reasons. He was neither the first nor the greatest German philosopher of science to present alternatives to the ruling English paradigms in the sciences, but was rather an heir to a grand tradition. Before dismissing this anti-materialistic tradition as worthless, as today’s historiographers of science still do, we should take into account what it produced.

Darwin’s philosophy of nature was predominantly German; only his Malthusianism, the least interesting aspect of Darwin’s work, was singularly British. As for Einstein, that proficient but unoriginal thinker was absolutely steeped in the German anti-Newtonian tradition, to which he merely put a mathematical formula. These are only the most celebrated examples of scientists influenced by the German tradition defended – maniacally, perhaps, but with noble intentions – in the works of Oswald Spengler.

Whether we consider Spengler’s ideas useful to science or utterly hateful to it, one question remains: Should the German tradition of philosophy of science he defended be taken seriously? Ever since the post-Second World War de-Germanization of Germany, euphemistically called “de-Nazification,” this tradition is now pretty much dead in its own fatherland. But does that make it entirely wrong?

Notes

[1] [28] Luke Hodgkin, A History of Mathematics: From Mesopotamia to Modernity (Oxford: Oxford University Press, 2013).

[2] [29] See the booklet of the CD Istanbul: Dimitrie Cantemir, 1630-1732, written by Stefan Lemny and translated by Jacqueline Minett.

[3] [30] Eugenia Popescu-Judetz, Prince Dimitrie Cantemir: Theorist and Composer of Turkish Music (Istanbul: Pan Yayıncılık, 1999), p. 34.

[4] [31] Dimitrie Cantemir, The History of the Growth and Decay of the Othman Empire, vol. I, tr. by Nicholas Tindal (London: Knapton, 1734), p. 151, note 14.

[5] [32] Carl Schmitt, The Leviathan in the State Theory of Thomas Hobbes: Meaning and Failure of a Political Symbol, tr. by George Schwab and Erna Hilfstein (Chicago: University of Chicago Press, 2008), p. 8.

[6] [33] Karin Schutjer, “Goethe’s Kabbalistic Cosmology [34],” Colloquia Germanica, vol. 39, no. 1 (2006).

[7] [35] J. W. von Goethe, Faust, Part Two, Act I, “Imperial Palace” scene; Schopenhauer, The Wisdom of Life, Chapter III, “Property, or What a Man Has.”

[8] [36] Jeremy Naydler (ed.), Goethe on Science: An Anthology of Goethe’s Scientific Writings (Edinburgh: Floris Books, 1996), pp. 65-67.

[9] [37] Erich Ludendorff, The Destruction of Freemasonry Through Revelation of Their Secrets (Mountain City, Tn.: Sacred Truth Publishing), p. 53.

[10] [38] Warren Kenton, Kabbalah: The Divine Plan (New York: HarperCollins, 1996), p. 25.

[11] [39] Schmitt, Leviathan, p. 26.

[12] [40] Gottfried Feder, Manifesto for Breaking the Financial Slavery to Interest, tr. by Alexander Jacob (London: Black House Publishing, 2016), p. 38.

[13] [41] Ibid., pp. 17-18.

[14] [42] See, i.e., Walter Wili, “The Orphic Mysteries and the Greek Spirit,” collected in Joseph Campbell (ed.), The Mysteries: Papers from the Eranos Yearbooks (Princeton, N.J.: Princeton University Press, 1955).

[15] [43] Arthur Schopenhauer, tr. by E. F. J. Payne, The World as Will and Representation, vol. II (Mineola, N.Y.: Dover, 2014), p. 585.

[16] [44] Ronald Douglas Gray, Goethe the Alchemist (Cambridge: Cambridge University Press, 2010), p. 6.

[17] [45] Robert J. Richards, The Romantic Conception of Life: Philosophy and Science in the Age of Goethe (Chicago: The University of Chicago Press, 2010), p. 435.

[18] [46] Ibid, pp. 518-526.

[19] [47] Nicholas Boyle, Goethe and the English-speaking World: Essays from the Cambridge Symposium for His 250th Anniversary (Rochester, N.Y.: Camden House, 2012), p. 12.

[20] [48] Oswald Spengler, tr. by Charles Francis Atkinson, The Decline of the West vol. II (New York: Alfred A. Knopf, 1928), p. 31.

[21] [49] Elizabeth Kolbert, The Sixth Extinction: An Unnatural History (London: Bloomsbury, 2015), p. 94.

[22] [50] From Jünger’s Aladdin’s Problem: “It is astounding to see how inventiveness grows in nature when existence is at stake. This applies to both defense and pursuit. For every missile, an anti-missile is devised. At times, it all looks like sheer braggadocio. This could lead to a stalemate or else to the moment when the opponent says, ‘I give up’, if he does not knock over the chessboard and ruin the game. Darwin did not go that far; in this context, one is better off with Cuvier’s theory of catastrophes.”

[23] [51] See Georges Cuvier, Essay on the Theory of the Earth (London: Forgotten Books, 2012), pp. 125-128 & pp. 145-165.

[24] [52] Robin Marantz Henig, The Monk in the Garden: The Lost and Found Genius of Gregor Mendel, the Father of Genetics (New York: Houghton Mifflin, 2017), p. 125.

[25] [53] Oswald Spengler, Frühzeit der Weltgeschichte (Munich: C. H. Beck, 1966), Fragment 101.

[26] [54] Amos Morris-Reich, “Race, Ideas, and Ideals: A Comparison of Franz Boas and Hans F. K. Günther [55],” History of European Ideas, vol. 32, no. 3 (2006).

 

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[30] [3]: #_ftnref3

[31] [4]: #_ftnref4

[32] [5]: #_ftnref5

[33] [6]: #_ftnref6

[34] Goethe’s Kabbalistic Cosmology: https://www.jstor.org/stable/23981598?seq=1#page_scan_tab_contents

[35] [7]: #_ftnref7

[36] [8]: #_ftnref8

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[53] [25]: #_ftnref25

[54] [26]: #_ftnref26

[55] Race, Ideas, and Ideals: A Comparison of Franz Boas and Hans F. K. Günther: https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1016/j.histeuroideas.2006.05.001

jeudi, 19 juillet 2018

Revilo P. Oliver & Francis Parker Yockey

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Revilo P. Oliver & Francis Parker Yockey

The writings of Francis Parker Yockey have fascinated the far Right for a half-century and more. I would argue that the person most responsible for this popularity is the late classics professor Revilo P. Oliver. While Prof. Oliver had little practical input in the distribution of Yockey writings (that credit would go more to Willis Carto and George Dietz), it was Oliver’s imprimatur that lent Yockey a gravitas that ensured he would be cherished as something other than the author of some controversial, obscurantist tracts. 

This is true even though Oliver disagreed with Yockey on a number of key points. He championed Yockey even in the early 1960s when Oliver was writing for the John Birch Society and had to couch his praise in evasive words. Years later, when his critical essays were mainly limited to the small-run periodical Liberty Bell and he could write whatever he pleased (which often meant page-long footnotes explicating minutiae of philology, archeology and race), he still held Yockey in great esteem, someone whose errors were as worthy of explication as his insights.

Accordingly, anyone who studies Yockey very quickly runs into Prof. Oliver. Here are some highlights of the Yockey-Oliver connection.

Francis_Parker_Yockey.jpgRPO in the Yockey Biographies

We now have two big Yockey biographies at our disposal. There is Kevin Coogan’s Dreamer of the Day: Francis Parker Yockey and the Postwar Fascist International, published in 1999. And, new in 2018, Kerry Bolton’s Yockey: A Fascist Odyssey. Despite the somewhat similar titles, the books are very different, and hardly “synoptic” narratives. While offering many curious details of Yockey’s life, the Bolton book largely takes an historiographic view, reviewing how Yockey was seen and written about through the passing decades. For example, Bolton tells us that one notable American figure of the Right, Wilmot Robertson of The Dispossessed Majority and the magazine Instauration, did not care for Yockey at all. Yockey was too Spenglerian; he followed Spengler’s rather mystical and unprovable idea of historical cycles. Worst of all, he tried to evade the hard and essential factor of biological (or “vertical”) race. Yockey, like Spengler, instead emphasized what he called “horizontal race,” a kinship more of cultural spirit than blood.

As for Oliver, he shared some of these objections, but never ceased to endorse what he saw as the kernel of Yockey’s argument, which was the quasi-organic unity of (Western) culture. He knew of Yockey before Yockey’s Imperium was popularized in the early 1960s. He praised Yockey’s insights in the pages of American Opinion and The American Mercury during that decade. He assisted with the founding of the Yockeyite National Youth Alliance organization in the late 60s. He was still treating Yockey as a figure of serious analysis in the 1980s.

Conversely, in the Coogan study Oliver hardly appears at all. He is merely a name mentioned in passing, mainly with regard to the National Youth Alliance. Coogan ignores RPO’s extensive writing on Yockey. For that matter, Coogan does not seem to be much interested in Imperium—or even have read it, let alone Yockey’s other writings. For Coogan, Yockey’s “philosophy of history” exists mainly as a title of a big cult book that enraptured the far Right in the 1960s and beyond. It is most peculiar to attempt a biography of a philosopher without discussing his philosophy, let alone critics’ commentaries on it, but that is what we have here. And it explains why Coogan makes RPO no more than a minor, ancillary figure.

To digress a little: only about half of Coogan’s Dreamer of the Day pertains to Yockey’s writing or life events. There is little historiography or critical discussion, from RPO or anyone else. And yet the book is far longer than it needs to be (644 pp. in paperback), padded out with every stray rumor and scrap of research the author found. The biographical portion is derived in large part from FOIA files as well as various letters that an earlier researcher, Keith Stimely, received in the 1980s. The rest of the content is a hyperbolic exposition of what Coogan calls the “Fascist International”: a murky stew into which he stirs such extraneous, oddball characters as Chilean diplomat and mystic Miguel Serrano, and British occultist Aleister Crowley. Throughout the book Coogan throws in misinformed, lurid notions about such things as Yockey’s parentage (Coogan has the birthdate of Yockey’s father Louis wrong, and thereby implies Louis was a bastard, born years after his ostensible father died) and researcher Stimely’s personal life (based on allegations in David McCalden’s lively-but-scurrilous Revisionist Newsletter in the 1980s). Sensationalism was the main objective here.

RPO on Comparative Morphology

Much of Oliver’s writing on Yockey is a half-century old now, yet it is still the most trenchant and inclusive analysis. So far as I can tell, he is the only person who analyzed Imperium as a work in a definable genre, what one might call the philosophy of morphological history. In a very long 1963 essay, published in American Opinion (though very un-Birchite in scope and theme), he compares Yockey with a number of others in the school including, most obviously, The Decline of the West‘s Oswald Spengler, Lawrence R. Brown (The Might of the West) and Arnold Toynbee (A Philosophy of History).

Although RPO quibbles with some of Yockey’s factual asides—e.g., his apparent forgetfulness about the Thirty Years War when stating that Germany was fortunate to avoid most of the carnage that depleted the rest of Europe from the Middle Ages onward—he is generally appreciative of and laudatory toward Imperium. The basic reason for this seems to be that, whatever Oliver’s own doubts may have been about Spenglerian theories of historical morphology, or Yockey’s own quasi-mystical belief in Destiny, he agrees with the Yockey’s fundamental argument: that the Western civilization from the Middle Ages at least has been a unitary whole, and that the destructive conflicts of the 20th century amounted to a pathology exacerbated by outside elements:

[T]he culture of the West, like every viable civilization, is a unity in the sense that its parts are organically interdependent. Although architecture, music, literature, the mimetic arts, science, economics, and religion may seem at first glance more or less unrelated, they are all constituent parts of the cultural whole, and the disease of any one will sooner or later affect all the others. Your hands will not long retain their strength, if there is gangrene in the foot or cancer in the stomach.[1]

imperium.pngWriting in 1963, Oliver avoids mention of Yockey’s “culture-distorter” or the Jewish Question (although he makes a nod to that Birchite proxy, the International Communist Conspiracy). Years later, with the “Birch Business” well behind him, Oliver would be more explicit.

This brings us to “The Enemy of Our Enemies” (1981), which George Dietz’s Liberty Bellmagazine put out in a fat issue that also contained Yockey’s own “The Enemy of Europe.” The two monographs were later republished together as a paperback book.[2] Yockey’s extended essay, translated back into English from a surviving German version, is nearly a hundred pages, an excoriation of American hegemony over the European culture-soul. The Oliver section is even longer, a brilliant and cranky, no-holds-barred fulmination. While beginning as an exegesis of Yockey, his influences and his errors, this commentary readily departs from that pretext, delivering instead RPO’s own, broader variation on the general theme:

In 1914, our civilization was worm-eaten at the core, but its brightly glittering surface concealed the corruption within from superficial eyes. It was taken for granted that the globe had become one world, the world of which the Aryan nations were the undisputed masters, while all the lesser races already were, or would soon become, merely the subject inhabitants of their colonial possession. This reasonable conception of the world’s unity oddly survived the catastrophes that followed and it conditioned unthinking mentalities to accept the preposterous notion of the current propaganda for “One World,” which is couched in endless gabble that is designed to conceal the fact that it is to be a globe under the absolute and ruthless dominion of the Jews—a globe on which our race, if not exterminated, will be the most degraded and abject of all.[3]

The Introduction to Imperium: A Question of Attribution

Finally, a note on a point that perennially comes up when Yockey and Oliver are discussed. Was the long foreword to the post-1960 editions of Imperium, signed Willis A. Carto, actually written by Mr. Carto, or by Prof. Oliver? Keith Stimely claimed the latter, in a furious booklet he distributed in the mid-1980s after he left Carto’s employ at the Institute for Historical Review.

When pressed, Oliver was vague on the subject, writing Stimely in 1984 only that he had given Carto permission to use material he had written as suggested introduction to a new reprint of the book. Stimely reproduced part of Oliver’s letter in his anti-Carto booklet, and Kerry Bolton also excerpt it in his Yockey biography:

I wrote a lengthy and signed memorandum on Yockey’s importance as a philosopher of history and a nationalist, hoping to inlist the support of persons who would subsidize a new edition of Imperium . . .  I . . . told Carto to make whatever use he wished of what I had written for an intoduction by him or anyone he chose to introduce the new edition. I therefore gave him the material, and it would be dishonourable of me to try to reclaim it. [4]

This essay-memorandum seems to have vanished. Oliver wrote a review of Imperium some years later (1966) for The American Mercury [5] that bears some resemblance to the philosophical discussion in the Introduction, but is otherwise entirely different: i.e., not a “retread” of some older piece that was repurposed.

When the question was put to them, both Willis Carto and his wife (now widow) Elisabeth maintained that the Introduction was indeed written by Mr. Carto himself. Therefore, worrying through the problem, Kerry Bolton comes to a Solomonic compromise, and says that it

seems plausible, stylistically and philosophically . . . that Carto wrote the first biographical half of the ‘Introduction’ and Oliver wrote the second half, commenting on the Yockeyan doctrine of Culture-pathology.

Notes

[1] Revilo P. Oliver, “History and the Historians,” 1963; collected in America’s Decline, 1983, pp. 276-277. https://archive.org/stream/AmericasDecline1983V2/OLIVERRe... [2]

[2] Yockey and Oliver, The Enemy of Europe/the Enemy of Our Enemies. Liberty Bell Publications, 2003.

[3] https://archive.org/stream/TheEnemyOfOurEnemies/EEE#page/... [3]

[4] Kerry Bolton, Yockey: A Fascist Odyssey. Arktos, 2018.

[5] http://www.revilo-oliver.com/news/1966/06/the-shadow-of-empire-francis-parker-yockey-after-twenty-years/ [4]

 

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[3] https://archive.org/stream/TheEnemyOfOurEnemies/EEE#page/n49/: https://archive.org/stream/TheEnemyOfOurEnemies/EEE#page/n49/

[4] http://www.revilo-oliver.com/news/1966/06/the-shadow-of-empire-francis-parker-yockey-after-twenty-years/: http://www.revilo-oliver.com/news/1966/06/the-shadow-of-empire-francis-parker-yockey-after-twenty-years/

 

dimanche, 01 juillet 2018

De Carl Schmitt et du combat tellurique contre le système technétronique

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De Carl Schmitt et du combat tellurique contre le système technétronique

Il y a déjà cinq ans, pendant les fortes manifs des jeunes chrétiens contre les lois socialistes sur la famille (lois depuis soutenues et bénies par la hiérarchie et par l’ONG du Vatican mondialisé, mais c’est une autre histoire), j’écrivais ces lignes :

« Deux éléments m’ont frappé dans les combats qui nous occupent, et qui opposent notre jeune élite catholique au gouvernement mondialiste aux abois : d’une part la Foi, car nous avons là une jeunesse insolente et Fidèle, audacieuse et tourmentée à la fois par l’Ennemi et la cause qu’elle défend ; la condition physique d’autre part, qui ne correspond en rien avec ce que la démocratie-marché, du sexe drogue et rock’n’roll, des centres commerciaux et des jeux vidéo, attend de la jeunesse.»

L’important est la terre que nous laisserons à nos enfants ne cesse-ton de nous dire avec des citations truquées ; mais l’avenir c’est surtout les enfants que nous laisserons à la terre ! Cela les soixante-huitards et leurs accompagnateurs des multinationales l’auront mémorisé. On a ainsi vu des dizaines milliers de jeunes Français – qui pourraient demain être des millions, car il n’y a pas de raison pour que cette jeunesse ne fasse pas des petits agents de résistance ! Affronter la nuit, le froid, la pluie, les gaz, l’attente, la taule, l’insulte, la grosse carcasse du CRS casqué nourri aux amphétamines, aux RTT et aux farines fonctionnaires. Et ici encore le système tombe sur une élite physique qu’il n’avait pas prévue. Une élite qui occupe le terrain, pas les réseaux.

Cette mondialisation ne veut pas d’enfants. Elle abrutit et inhibe physiquement – vous pouvez le voir vraiment partout – des millions si ce n’est des milliards de jeunes par la malbouffe, la pollution, la destruction psychique, la techno-addiction et la distraction, le reniement de la famille, de la nation, des traditions, toutes choses très bien analysées par Tocqueville à propos des pauvres Indiens :

« En affaiblissant parmi les Indiens de l’Amérique du Nord le sentiment de la patrie, en dispersant leurs familles, en obscurcissant leurs traditions, en interrompant la chaîne des souvenirs, en changeant toutes leurs habitudes, et en accroissant outre mesure leurs besoins, la tyrannie européenne les a rendus plus désordonnés et moins civilisés qu’ils n’étaient déjà. »

Et bien les Indiens c’est nous maintenant, quelle que soit notre race ou notre religion, perclus de besoins, de faux messages, de bouffes mortes, de promotions. Et je remarquais qu’il n’y a rien de pire pour le système que d’avoir des jeunes dans la rue (on peut en payer et en promouvoir, les drôles de Nuit debout). Rien de mieux que d’avoir des feints-esprits qui s’agitent sur les réseaux sociaux.

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J’ajoutais :

« Et voici qu’une jeunesse montre des qualités que l’on croyait perdues jusqu’alors, et surtout dans la France anticléricale et libertine à souhait ; des qualités telluriques, écrirai-je en attendant d’expliquer ce terme. Ce sont des qualités glanées au cours des pèlerinages avec les parents ; aux cours des longues messes traditionnelles et des nuits de prières ; au cours de longues marches diurnes et des veillées nocturnes ; de la vie naturelle et de la foi épanouie sous la neige et la pluie. On fait alors montre de résistance, de capacité physique, sans qu’il y rentre de la dégoutante obsession contemporaine du sport qui débouche sur la brutalité, sur l’oisiveté, l’obésité via l’addiction à la bière. On est face aux éléments que l’on croyait oubliés. »

Enfin je citais un grand marxiste, ce qui a souvent le don d’exaspérer les sites mondialistes et d’intriquer les sites gauchistes qui reprennent mes textes. C’est pourtant simple à comprendre : je reprends ce qui est bon (quod verum est meum est, dit Sénèque) :

« Je relis un écrivain marxiste émouvant et oublié, Henri Lefebvre, dénonciateur de la vie quotidienne dans le monde moderne. Lefebvre est un bon marxiste antichrétien mais il sent cette force. D’une part l’URSS crée par manque d’ambition politique le même modèle de citoyen petit-bourgeois passif attendant son match et son embouteillage ; d’autre part la société de consommation crée des temps pseudo-cycliques, comme dira Debord et elle fait aussi semblant de réunir, mais dans le séparé, ce qui était jadis la communauté. Lefebvre rend alors un curieux hommage du vice à la vertu ; et il s’efforce alors à plus d’objectivité sur un ton grinçant.

Le catholicisme se montre dans sa vérité historique un mouvement plutôt qu’une doctrine, un mouvement très vaste, très assimilateur, qui ne crée rien, mais en qui rien ne se perd, avec une certaine prédominance des mythes les plus anciens, les plus tenaces, qui restent pour des raisons multiples acceptés ou acceptables par l’immense majorité des hommes (mythes agraires).

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Le Christ s’exprime par images agraires, il ne faut jamais l’oublier. Il est lié au sol et nous sommes liés à son sang. Ce n’est pas un hasard si Lefebvre en pleine puissance communiste s’interroge sur la résilience absolue de l’Eglise et de notre message :

Eglise, Saint Eglise, après avoir échappé à ton emprise, pendant longtemps je me suis demandé d’où te venait ta puissance.

Oui, le village chrétien qui subsiste avec sa paroisse et son curé, cinquante ans après Carrefour et l’autoroute, deux mille ans après le Christ et deux cents ans après la Révolution industrielle et l’Autre, tout cela tient vraiment du miracle.

Le monde postmoderne est celui du vrai Grand Remplacement : la fin des villages de Cantenac, pour parler comme Guitry. Il a pris une forme radicale sous le gaullisme : voyez le cinéma de Bresson (Balthazar), de Godard (Week-end, Deux ou trois choses), d’Audiard (les Tontons, etc.). Le phénomène était global : voyez les Monstres de Dino Risi qui montraient l’émergence du citoyen mondialisé déraciné et décérébré en Italie. L’ahuri devant sa télé…

Il prône ce monde une absence de nature, une vie de banlieue, une cuisine de fastfood, une distraction technicisée. Enfermé dans un studio à mille euros et connecté dans l’espace virtuel du sexe, du jeu, de l’info. Et cela donne l’évangélisme, cette mouture de contrôle mental qui a pris la place du christianisme dans pas le mal de paroisses, surtout hélas en Amérique du Sud. Ce désastre est lié bien sûr à l’abandon par une classe paysanne de ses racines telluriques. Je me souviens aux bords du lac Titicaca de la puissance et de la présence catholique au magnifique sanctuaire de Copacabana (rien à voir avec la plage, mais rien) ; et de son abandon à la Paz, où justement on vit déjà dans la matrice et le conditionnement. Mais cette reprogrammation par l’évangélisme avait été décidée en haut lieu, comme me le confessa un jour le jeune curé de Guamini dans la Pampa argentine, qui évoquait Kissinger.

J’en viens au sulfureux penseur Carl Schmitt, qui cherchait à expliquer dans son Partisan, le comportement et les raisons de la force des partisans qui résistèrent à Napoléon, à Hitler, aux puissances coloniales qui essayèrent d’en finir avec des résistances éprouvées ; et ne le purent. Schmitt relève quatre critères : l’irrégularité, la mobilité, le combat actif, l’intensité de l’engagement politique. En allemand cela donne : Solche Kriterien sind: Irregularität, gesteigerte Mobilität des aktiven Kampfes und gesteigerte Intensität des politischen Engagements.

Tout son lexique a des racines latines, ce qui n’est pas fortuit, toutes qualités de ces jeunes qui refusèrent de baisser les bras ou d’aller dormir : car on a bien lu l’Evangile dans ces paroisses et l’on sait ce qu’il en coûte de trop dormir !

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Schmitt reconnaît en fait la force paysanne et nationale des résistances communistes ; et il rend hommage à des peuples comme le peuple russe et le peuple espagnol : deux peuples telluriques, enracinés dans leur foi, encadrés par leur clergé, et accoutumés à une vie naturelle et dure de paysan. Ce sont ceux-là et pas les petit-bourgeois protestants qui ont donné du fil à retordre aux armées des Lumières ! Notre auteur souligne à la suite du théoricien espagnol Zamora (comme disait Jankélévitch il faudra un jour réhabiliter la philosophie espagnole) le caractère tellurique de ces bandes de partisans, prêts à tous les sacrifices, et il rappelle la force ces partisans issus d’un monde autochtone et préindustriel. Il souligne qu’une motorisation entraîne une perte de ce caractère tellurique (Ein solcher motorisierter Partisan verliert seinen tellurischen Charakter), même si bien sûr le partisan – ici notre jeune militant catholique – est entraîné à s’adapter et maîtrise mieux que tous les branchés la technologie contemporaine (mais pas moderne, il n’y a de moderne que la conviction) pour mener à bien son ouvrage.

Schmitt reconnaît en tant qu’Allemand vaincu lui aussi en Russie que le partisan est un des derniers soldats – ou sentinelles – de la terre (einer der letzten Posten der Erde ; qu’il signifie toujours une part de notre sol (ein Stück echten Bodens), ajoutant qu’il faut espérer dans le futur que tout ne soit pas dissous par le melting-pot du progrès technique et industriel (Schmelztiegel des industrielltechnischen Fortschritts). En ce qui concerne le catholicisme, qui grâce à Dieu n’est pas le marxisme, on voit bien que le but de réification et de destruction du monde par l’économie devenue follen’a pas atteint son but. Et qu’il en faut encore pour en venir à bout de la vieille foi, dont on découvre que par sa démographie, son courage et son énergie spirituelle et tellurique, elle n’a pas fini de surprendre l’adversaire.

Gardons une condition, dit le maître : den tellurischen Charakter. On comprend que le système ait vidé les campagnes et rempli les cités de tous les déracinés possibles. Le reste s’enferme dans son smartphone, et le tour est joué.

Bibliographie:

Carl Schmitt – Du Partisan

Tocqueville – De la démocratie I, Deuxième partie, Chapitre X

Guy Debord – La Société du Spectacle

Henri Lefebvre – Critique de la vie quotidienne (Editions de l’Arche)

mercredi, 16 mai 2018

Mutations politiques et mort du pouvoir régalien

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Mutations politiques et mort du pouvoir régalien

Ex: http://www.geopolintel.fr

Il ne s’agit pas ici de dresser un énième bilan catastrophiste de notre avenir proche - pénuries énergétique ou alimentaires, épuisement des terres arables, fonte de la calotte glaciaire arctique, explosion démographique du Tiers-Monde, extinction massive des espèces animales, vieillissement des populations européennes de souche, déferlement migratoire et grand remplacement - les projections de la CIA suffisent amplement à cela1. Intéressons-nous plutôt à ce que nous avons sous les yeux sans toujours le discerner, à savoir des phénomènes qui sont de sûrs indicateurs de la Grande transformation en cours. Laquelle n’est pas seulement sociétale avec la révolution des mœurs et la normalisation de comportements hier encore jugés déviants (voire pathologiques ou bien criminels telles les procédures abortives illicites) ; avec l’unification d’un marché planétaire ringardisant des nations devenues postindustrielles ; ou encore avec une reconfiguration géopolitique globale et la constitution d’un bloc eurasiatique disputant l’hégémonie à l’Amérique-monde…

À y regarder de plus près « L’ère des organisateurs » décrit par James Burnham en 1947, prend aujourd’hui, soixante-dix plus tard, tout son sens. Sur le Vieux continent la technocratie, forme évoluée de la bureaucratie à l’âge des algorithmes et de l’administration dématérialisée, s’est effectivement imposée avec la construction de l’entité européenne. Au reste l’évidente fiction démocratique [1] a survécu tant que les États méchamment balayés par le vent de la mondialisation (et par la crise endémique accompagnant les restructurations économiques) ont pu maintenir une certaine souveraineté (au moins de façade) et une part d’autonomie dans leur gestion jusqu’à ce que le maillage des traités et des directives (oukases) imposées par Bruxelles ait révélé le pot aux roses : l’indépendance des États européens avait vécu : la ligne mortelle du renoncement et de la soumission avait en effet été franchie sans crier gare.

La bronca judiciaire polonaise

La crise actuelle qui oppose Bruxelles à Varsovie en est une bonne illustration. Le plus remarquable dans cette affaire tient en la volonté de la Commission européenne d’imposer aux Polonais la prééminence du judiciaire sur l’exécutif au motif (controuvé) de la séparation des pouvoirs [2]. Ceci n’est pas anodin et permet d’identifier – à partir du cas polonais - une tendance réellement lourde devant aboutir à l’effacement du politique au profit du gouvernement des juges appelés à régler seuls les différends entre acteurs économiques et sociaux. On le voit désormais avec le recours de plus en plus fréquent aux instances arbitrales (internationales ou non) et particulièrement aux tribunaux américains appelés à trancher les contentieux entre groupes transnationaux… « Après s’être attaqué aux banques européennes et à la firme Volkswagen à laquelle le Département américain de la Justice vient d’infliger 4,3 milliards de $ d’amende. C’est au tour de Fiat Chrysler d’être accusé… Transactions et amendes visant des groupes étrangers se multiplient et se chiffrent en dizaines de milliards. La France se convertit à la justice transactionnelle qui pourrait être testée avec UBS… la loi dite Sapin II du 9 septembre 2016 permettant désormais de procéder à des marchandages pénaux » [3]. Des transactions judiciaires court-circuitant la Loi (ou l’annulant de fait) et conduites par des magistrats dont il faut souligner le grand degré général de politisation (d’imprégnation idéologique), dont beaucoup appartiennent à des fraternités opératives et qui appliquent couramment les textes suivant une lecture très anachronique, c’est-à-dire dans un esprit fort éloigné de celui de leurs rédacteurs.


Autrement dit, à titre d’exemple, des gens de justice qui interprètent les textes selon l’air du temps et suivant une sensibilité (supposée compassionnelle) érigée aux noms des Valeurs (flottant dans le ciel étoilé de la dive Union européenne) en normes jurisprudentielles contraignantes, la plupart du temps au mépris d’un intérêt général bien compris. À telle enseigne qu’ « en matière d’immigration, ceux qui décident ne sont ni les ministres, ni les préfets, mais les juges » [4]. Lesquels se font les complices des passeurs en ne voulant voir qu’un acte d’humanité là où se trouve une infraction manifeste associée à un geste politique subversif. Conclusion : « les ministres parlent en matière d’immigration, mais ils ne gouvernent pas, ce sont les juges qui décident aujourd’hui ». Or, au-delà de la seule question migratoire, si nous devons tirer un enseignement de ce constat sans appel, ce serait qu’à présent le politique s’efface tendanciellement devant le juridique. La nature du pouvoir est donc de ce point de vue, en train de changer dans sa substance même. Il serait par conséquent opportun de voir et de savoir où cela nous mène. Non ?

suicidegaulois.jpgVers la fin du Politique

De nombreux faits semblent signaler dans un monde en mutation un effacement du politique. Ainsi un déséquilibre significatif se fait jour, de plus en plus visible, entre l’exécutif et le juridique au profit du second. C’est sous cet angle – avons-nous dit - qu’il convient d’interpréter le contentieux opposant la Commission européenne à la Pologne. À l’époque où tout se contractualise (même les rapports amoureux au sein du mariage qui peuvent faire l’objet aux États-Unis d’une nomenclature contraignante), il est dans la logique des choses que l’instance judiciaire arbitrale prenne peu à peu le pas sur un exécutif réduit le plus souvent à la gestion des affaires courantes par des chambres dont le coût budgétaire est exorbitant au regard de leur utilité et plus encore de leur représentativité démocratique. Au reste les Exécutifs court-termistes en raison de leur médiocrité intrinsèque ont-ils réellement les capacités (notamment cognitives), les moyens, la volonté ou l’envie de voir par-delà la ligne d’horizon ? Mais ceci est un autre débat.

Nous devons en effet voir dans le contractualisme une sorte de corrélat du libéralisme ultra, lequel, depuis la vague déréglementaire des années 70 sous la présidence de Gerald Ford a affranchi les marchés financiers des dernières entraves de nature étatique. Dès 1984 la France socialiste s’est alignée sur les fameux reaganomics si bien qu’en 1986 la loi Bérégovoy permettait d’appliquer servilement l’Art. 16-4 de l’Acte unique européen [5].

Concrètement la Gauche - européiste à tout crin - aura de 1981 à 2005 participé à hauteur de 66% à la libéralisation totale du secteur bancaire tandis que la droite molle n’y aura contribué que pour 34%. La tendance lourde est ici de toute évidence au retrait, voire à l’éviction, de l’État (et simultanément celle du politique) en tant qu’arbitre et régulateur. L’État garant des grands équilibres entre les acteurs et les intérêts économiques individuels ou collectifs, publics et privés, s’efface alors au profit d’accords de gré à gré ou d’adhésion, de personnes physiques à personnes morales, les accords bi ou multilatéraux entre États n’étant au fond que des super contrats.

Triomphe annoncé du contractualisme libéral

Les sociétés modernes sont d’ailleurs à ce point imbibées de contractualisme libéral que « tout individu considère désormais que sa liberté d’agir n’est limitée que par l’assentiment de l’autre » [6]. Contractualisme qui a – soulignons-le - vidé le chimérique Contrat social de Rousseau de tout contenu pour faire du lien social une question fondamentalement privée échappant à la médiation et au contrôle de l’État. Les lois vivant par elles-mêmes finiront par réduire logiquement le pouvoir législatif à n’être plus que résiduel. Le pouvoir réel reviendra alors aux individus et non aux institutions, telle est au final la philosophie de l’anarcho-capitalisme qui par capillarité tend à se diffuser dans l’ensemble du corps social.

Selon cette dynamique, l’État est appelé à se comporter de plus en plus en banal acteur socio-économique, gestionnaire de la chose publique à coup des contrats. Une évolution déjà sensible dans l’Administration qui tendrait à déstatufier ses fonctionnaires (dont le statut est fixé par la loi n° 83-634 du 13 juil. 1983) au profit d’une contractualisation générale, certes dite de fonction publique. Mais ne différant sur le fond du contrat de droit privé qu’à la marge et par le choix des mots. En matière de migration la tendance est tout autant marquée. En témoigne la loi du 7 mars 2016 créant un contrat d’intégration républicaine (CIR) en remplacement du contrat d’accueil et d’intégration (CAI) entré en vigueur en janvier 2007 et dont l’objectif était de contractualiser les engagements réciproques d’un étranger et des autorités françaises… la nationalité hexagonale n’étant plus à partir de là une question d’adhésion mais la conclusion d’un simili engagement sans obligation ni sanction pour le particulier devenu derechef un ayant-droits multicartes.

Dérive institutionnelle et sociétale que nous serions coupables d’ignorer en ce qu’elle balaye ce qui pouvait encore subsister d’une justice distributive (à chacun selon ses mérites) pour faire place à une justice sinistrement commutative. Celle des contrats qui supposerait des contractants à armes et parts égales et sans préjuger du fait que si « tous les animaux sont égaux, certains le sont plus que d’autres  » [7]. Un cas de figure où le pot de terre se retrouve placé sur le même pied que le pot de fer !

Une évolution déjà curieusement et paradoxalement annoncée par le théoricien du socialisme Joseph Proudhon « La justice commutative, le règne des contrats, en autres termes, le régime économique ou industriel, telles sont les différentes synonymies de l’idée qui, par son avènement, doit abolir les vieux systèmes de justice distributive, de règne des lois, en termes plus concrets, de régime féodal, gouvernemental ou militaire. L’avenir de l’humanité est dans cette substitution »… Comme quoi, pour ceux qui en douteraient encore, socialisme et libéralisme convergent depuis toujours !

La dislocation des partis

Parmi les mutations en cours, nous venons d’établir que le politique tend à s’effacer au profit d’un juridisme contractualiste conquérant… Autrement dit, faisant la part belle aux accords entre personnes (physiques ou morales) et réduisant ipso facto le contrôle de l’État (et ses immixtions autoritaires) sur les transactions privées. En fait c’est tout l’esprit du droit anglo-saxon moderne qui contamine notre système juridique et par voie de conséquence bouleverse nos institutions et l’esprit de nos lois… ainsi que des structures mentales héritées du monde romain, et presque inchangées depuis vingt siècles. Comprenons que cette configuration inédite modifie notre rapport au monde et la perception que nous en avons (notre filtre idiosyncrasique). Le gouvernement des juges (ceux d’instances arbitrales séparées du domaine régalien) annonce sans conteste un changement de nature du pouvoir.

Transformation qui se manifeste de façon beaucoup plus immédiate et appréhensibles pour qui voulait la voir bien avant l’élection fracassante de M. Macron… Mais que celle-ci a mise à nu. À commencer par la dislocation des partis traditionnels de gauche et de droite et celle du Front national qui - normalement - ne devrait pas survivre à son effondrement d’entre les deux tours. Maintenant reste à savoir si les morceaux peuvent être encore recollés et si les partis décomposés sont susceptibles de resurgir de leurs cendres ? Ceci pourrait être effectivement envisageable si ces éclatements n’étaient en réalité les révélateurs d’un vide de longtemps préexistant. En témoigne déjà la disparition des anciennes lignes de démarcation entre gauche et droite, piteuse confusion des genres qu’a épinglé des formules comme l’UMPS ou la Drauche [8] .

Notons en outre que les factions politiques dominantes sont paradoxalement minoritaires (la République en marche écrase l’Assemblée de tout son poids avec seulement 14,5% des inscrits !). Le condominium (alternatif) sur les affaires publiques socialistes et républicains n’est en fait parvenu à se maintenir pendant un demi siècle que grâce à de tortueuses politiques d’alliance, de redistribution de la manne des postes et des prébendes et de découpages électoraux ad hoc. En un mot la dichotomie droite-gauche non seulement a vécue mais elle était devenue depuis belle lurette une fiction que seule masquait l’inertie du système. Les arbres vermoulus et creux peuvent rester debout indéfiniment en dépit des bourrasques jusqu’à ce qu’un souffle indu les mette à bas ! Or il ne s’agit pas d’une simple reconfiguration du paysage politique mais bien d’un phénomène dont il n’est pas certain que les observateurs aient mesuré toute la portée. Alors qu’elles leçons tirer de la débâcle structurelle des partis ?

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La première est que la démocratie n’est de toute évidence plus qu’une coquille vide. On en est à stigmatiser ceux qui (par exemple La Manif pour tous) s’insurgent contre des lois jugées scélérates, au motif qu’il serait antirépublicain (illégal) de critiquer des textes adoptés par les deux assemblées. Mais qui composent le Parlement ? Les votes y sont-ils à ce point légitime qu’il devienne interdit de les contester ? Car par quels mécanismes d’exclusion des partis politiques - plus ou moins fantoches - sont-ils parvenus à tel degré de monopole légal ? Peut-on prendre au sérieux une représentation du peuple interdisant à un quart de l’électorat toute voix au chapitre ? Cela commence à se voir et certains d’ailleurs font mine de s’en émouvoir. Le plus surprenant dans l’affaire n’étant pas que la démocratie soit confisquée mais que se fût tissé un tel consensus du silence autour de ce formidable déni de démocratie, une forfaiture avérée. Que les bénéficiaires se taisent, soit, mais les autorités morales, les intellocrates, les juristes ? Personne ne s’indigne et tous cohabitent jusqu’à présent dans le meilleur des mondes politiciens en négation du principe de souveraineté populaire… Souveraineté dont l’expression parlementaire se trouve à présent réduite à n’être plus qu’une machine à cribler les impuretés idéologiques pouvant gripper le système producteur d’un oppressif goulag consensuel.

Obsolescence du politique

Parmi les leçons immédiates que l’on peut tirer de l’élection du sieur Macron quant à l’effondrement des formations traditionnelles de gouvernement (ou leur servant de repoussoir alias le Front National), nous avons benoîtement feint de découvrir que l’arbre était creux et que les partis politiques n’étaient en vérité que des coquilles pathétiquement vides depuis des lustres. Encore fallait-il le voir pour l’admettre… ou vice versa. La classe politique incapable d’exercer véritablement le pouvoir - s’étant déchargée de toutes ses responsabilités sur la technocratie bruxelloise et finançant les déficit structuraux de l’État au moyen d’un endettement ad libitum - excellait néanmoins dans l’art d’accéder aux Affaires et de s’y maintenir contre vents et marées depuis quarante ans en alternance… pour ne pas dire depuis juin 1944 et l’instauration d’un Gouvernement provisoire où se retrouvaient pêle-mêle gaullistes, communistes et socialistes.

Une bande des quatre (avec les radicaux et les caméléons) qui accrochés à la façon des tænias aux ors des palais de la république, conservera le monopole de l’État pour une durée de vie égale à celle des démocraties populaires soviétiques. Or, avec la dislocation des partis issus de la Révolution de 1945- [9], c’est - si l’on y réfléchit bien - une page de l’histoire qui se tourne, équivalente, en mode mineur et avec moins de fracas, à la chute du Mur de Berlin. Nous sortons du théâtre de l’alliance gaullo-communiste [10] (l’origine et le point d’arrivée du marxisme-léninisme étant la social-démocratie allemande fondée en 1863) pour entrer dans un Nouveau monde comme le dit si bien M. Macron, relevant d’un nouveau champ épistémique libéral-libertaire (anoméen), soit un libéralisme ultra mâtiné de freudo-marxisme. Mais cela les historiens ne s’en apercevront qu’après coup, comme de bien entendu.

Le Système désormais se dispense du « politique »

Exit donc la classe politique dont M. Macron et ses commanditaires nous fournissent maintenant (en remplacement) une sorte fac-similé avec le Mouvement (!) « En marche  [11] ». Un hologramme sous deux espèces : un palais Bourbon ultra croupion pour ne pas dire fantoche, occupé par une écrasante majorité d’ilotes de la politique (et choisi essentiellement pour cette éminente qualité sous couvert d’ouverture à la société civile), et un élyséen aux dents blanches (et aux appétits carnassiers) soigneusement drivé par ses mentors et cornacs, idéologues et magnats des affaires, de la finance et de la presse. Déité trinitaire et monolithique constitutive des modernes oligopoles et des nouvelles féodalités planétaires.

macrontoutneuf.jpgAvec M. Macron, prête-nom ou fidéicommis d’une syndication de grands intérêts (ceux qui l’ont propulsé sans coup férir aux commandes du paquebot en perdition « France ») nous voyons clairement que l’homme a été évidemment parachuté à son poste… Qu’il ne s’est pas hissé à la force du poignet par le laborieux truchement des partis. Ces paniers de crabes écumant avec leurs tripatouillages, leurs magouilles, les copinages, les parrainages et les affiliations plus ou moins discrètes. Tout cela est révolu, vieux jeu, ringard. Aux orties les partis qui ne servent plus à rien, pas même à servir de caisse de résonance ou d’exutoire à la France populaire et moribonde, celle des usines délocalisées, des friches industrielles et des zones rurales livrées à l’agro-industrie mondialisée… Toutes choses et secteurs dont la nouvelle aristocratie cosmopolitiste n’a que faire et ne rêve que de placer en sédation profonde à coup d’allocs et de drogues dites douces en libre accès (du ballon rond à la marie-jeanne) !

Bref, ce coup d’État institutionnel (grâce aux mécanismes électoraux garantissant jusqu’à ce jour funeste des rentes de situation à perpétuité), n’a été possible que parce que les partis politiques et leurs caciques (ainsi que leurs vindicatives rombières et leurs jeunes bas-bleu), ne pouvaient plus y faire obstacle ayant déjà sombré en silence corps et biens. En un mot, devenu inutile et matière inépuisable à scandales, le personnel politique ayant administré une fois pour toutes la preuve de son incapacité à donner le change et tenir sa place de façon crédible (en répondant avec zèle aux attentes des maîtres de l’ombre), devait une fois pour toutes quitter les tréteaux. Ici pas de conspirationnisme à la petite semaine, ceux qui dirigent de derrière le rideau, ceux qui distribuent les rôles et délèguent les fonctions, sont connus de tout un chacun. Ils se pavanent régulièrement sur les écrans familiaux des services publics d’hypnose collective (financés par une juteuse redevance) et ont finalement décidé de court-circuiter (ou de faire l’économie) de politiciens à la ramasse dont la médiocrité commençait d’ailleurs à faire tache.

Démocratie aussi directe que surplombante

Autrement dit, gouverner en direct sans plus d’appareils partisans, lourds, peu maniables et fauteurs permanents d’embarras. Le processus n’est pas achevé mais il est engagé et devrait voir bientôt - pour commencer - la disparition du sénat, la réduction du nombre de députés et ainsi de suite. Tel sera l’un des inéluctables aboutissements à venir du coup d’éclat macroniste. La partitocratie ayant fait long feu, le moment était certes venu de lui substituer un dispositif plus efficace et plus adapté aux nécessités de l’heure (européanisation à marche forcée et unification euratlantiste). Un appareil d’État par conséquent relooké et rajeuni, progressant masqué sous le visage lisse du jeune premier Macron… en réalité un acteur sans véritable étoffe en dépit des dithyrambes qui pleuvent et l’accablent tant ils sont excessifs. Reste qu’il suffit de louer médiatiquement assez fort son génie, pour que beaucoup y croient. En fait Macron était le personnage idoine pour endosser les habits neufs d’un pouvoir anamorphique (en profonde mutation).

Maintenant pour ne pas conclure, récapitulons : le changement de nature du pouvoir est aujourd’hui marqué par la fin du politique au sens classique. Les corps intermédiaires que constituait le bicaméralisme (la chambre haute étant le Sénat et l’Assemblée nationale, la chambre basse), sont devenus obsolètes et pire, inutiles. Les puissances économiques (commerce et industrie) et surtout financières qui dirigent le monde veulent gouverner les peuples (l’on ne parle plus de nation) en direct, sans intermédiaires institutionnels. À ce titre M. Macron est essentiellement une sorte de régent de la banque de France (n’ayant « de France » que le nom car strictement inféodée à des intérêts privés), doublé d’un syndic de faillite (il devra faire la part du feu entre le rentable et le non rentable : en sacrifiant par exemple les classes moyennes et les déserts ruraux au profit des secteurs les plus dynamiques concentrés dans les grands centres urbains à vocation cosmopolitiste), et enfin (au moins de depuis Jacques Chirac ) un super VRP (représentant de commerce) dont les objectifs détermineront la vision géopolitique et conditionneront la diplomatie. Ce que n’ont pas vu les imbéciles thuriféraires du génie et de l’audace du sieur Macron en matière de relations internationales. Car sa politique n’est évidemment pas celle de l’intérêt à long terme de la nation (un mot inexistant dans le vocabulaire présidentiel), mais la réalisation de gains court-termistes, soit une politique de « coups » ! Un peu à l’image de celui qui traverse un gué en sautillant et pierre en pierre… en espérant qu’à chaque rebond, les points d’appui salvateurs soient bien au rendez-vous !

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Le Quatrième pouvoir a évincé le Premier

Ce à quoi s’ajoute - n’oublions pas - le dépérissement de la fonction judiciaire régalienne que vient peu à peu détrôner un contractualisme libéral invasif sous la poussée du droit anglo-saxon. C’est la tripartition fonctionnelle du pouvoir politique en France depuis Montesquieu (exécutif/législatif/judiciaire) qui est ici remise en cause. Mais cela ne s’arrête pas là ! L’élection de M. Macron nous montre en définitive que l’obsolescence du politique est parvenue – quasiment – à son terme. À savoir que ce sont les médias et leur capacité à manipuler l’opinion publique qui ont fait d’un presque inconnu un chef d’État en brûlant toutes étapes d’un ordinaire cursus honorum. Ceci étant tout sauf accidentel. Ainsi donc, à partir de maintenant, le Quatrième et récent pouvoir (la presse) devient effectivement le Premier : dorénavant politiciens et médiacrates faiseurs de rois, entrés en relation osmotique sont appelés à se fondre et à se confondre. Rappelons que puissances d’argent et machineries médiatiques sont actuellement une seule et même entité. Or la science et l’art de la guerre contre l’esprit humain (sous le vocable entre autres d’ingénierie sociale) faisant de réels et constants progrès… notamment grâce à la psychanalyse, charlatanerie thérapeutique mais féroce outil de manipulation mentale. Là encore, le politique, ses rhétoriciens, ses sophistes, ses blablas et sa jactance, doivent céder le pas aux experts de la psychologie des foules et de leur viol permanent par une propagande offensive œuvrant au service exclusif de la révolution mondiale et sociétale qui, lentement mais sûrement, nous dévore… presque à notre insu. La redoutable apathie des peuples européens en témoigne.

Pour ne pas conclure…

Exit le politique

L’élection de M. Macron nous a révélé que les partis politiques n’étaient plus que des coquilles vides depuis des lustres. La classe politique compradore s’étant déchargée depuis longtemps de toutes ses responsabilités sur la technocratie bruxelloise (et au moyen d’un endettement ad libitum), excellait néanmoins dans l’art d’accéder aux Affaires et de s’y maintenir, ceci depuis le Gouvernement provisoire de juin 1944 associant gaullistes, communistes et socialistes. Or, avec la dislocation des partis nés à la libération de Paris, c’est une page d’histoire qui se tourne, peut-être équivalente, mais en mode mineur, à la chute du Mur de Berlin. Nous sortons en effet du théâtre de l’alliance gaullo-communiste* pour entrer dans un Nouveau monde macronien, relevant d’un nouveau paradigme, celui d’un libéralisme ultra mâtiné de freudo-marxisme.

Exit la classe politique que M. Macron et ses commanditaires ont remplacée par une sorte de fac-similé… En marche. Un hologramme à deux visages : un palais Bourbon ultra croupion, occupé par une écrasante majorité d’ilotes de la politique (et choisi pour cette éminente qualité sous couvert d’ouverture à la société civile), et un élyséen aux dents blanches et aux appétits carnassiers, soigneusement drivé par ses mentors et cornacs, idéologues et magnats des affaires, de la finance et de la presse.

M. Macron, prête-nom ou fidéicommis d’une syndication de grands intérêts, ne s’est évidemment pas hissé à la seule force du poignet via le laborieux circuit partisan. Tout cela est d’ailleurs révolu, vieux jeu, ringard. Aux orties les partis qui ne servent plus à rien, pas même à servir de caisse de résonance ou d’exutoire à la France populaire et moribonde, celle des usines délocalisées, des friches industrielles et des zones rurales livrées à l’agro-industrie mondialisée.

Bref, un coup d’État institutionnel n’ayant été possible que parce que les partis et leurs caciques avaient déjà sombré en silence corps et biens. Devenu inutile et matière inépuisable à scandales, le personnel politique devait quitter les tréteaux pour nous avoir tant de fois administré la preuve de son incapacité à tenir sa place de façon simplement crédible. Bref, ceux qui dirigent derrière le rideau, distribuent les fonctions et les rôles ont finalement décidé de court-circuiter de politiciens dont la médiocrité commençait à faire tache.

La partitocratie ayant fait long feu, le temps est donc venu de lui substituer un dispositif plus adapté aux nécessités de l’heure (européanisation à marche forcée et unification euratlantiste). Un appareil d’État par conséquent relooké et rajeuni, progressant masqué sous le visage lisse du jeune premier Macron… en réalité piètre acteur en dépit des dithyrambes qui pleuvent et l’accablent tant ils sont excessifs.

Récapitulons : les corps intermédiaires que formait le bicaméralisme (Sénat et Assemblée nationale), sont désormais devenus inutiles. Les puissances économiques et financières qui dirigent le monde veulent gouverner les peuples en direct, sans intermédiaires institutionnels. À ce titre M. Macron peut être considéré comme une sorte de régisseur de l’entreprise France et un syndic de faillite devant faire la part du feu entre le durable et le consommable, en sacrifiant les classes moyennes et la province au profit des grands centres urbains à vocation cosmopolitiste. Enfin un super VRP dont les objectifs commerciaux détermineront la vision géopolitique et conditionneront la diplomatie.

Mais si l’élection de M. Macron nous montre l’obsolescence du politique, elle révèle également que se sont les médias qui sont aujourd’hui les vrais maîtres du jeu. Que leur capacité à manipuler l’opinion publique est telle qu’ils sont parvenus à faire d’un quasi inconnu, un chef d’État. Concluons que le Quatrième pouvoir (la presse) est en réalité devenu le Premier : dorénavant politiciens et médiacrates faiseurs de rois, sont appelés à se fondre et à se confondre.

Notes

[1Sachant que les parlements nationaux ne sont plus (à 90%) que des chambres d’enregistrement des décisions prises par le soviet bruxellois.

[2La superstructure régalienne de l’État repose sur la triade des trois pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire. Un archétype qu’il conviendrait de réviser dans la mesure où aujourd’hui la « communication » (la médiacratie) prime sur toutes les autres expressions du politique.

[3lefigaro.fr 14 janv.17

[4JYLeGallou/bvoltaire7sept17

[5Art 16-4 « Le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des marchandises, des personnes, des services et des capitaux est assurée… L’unanimité est nécessaire pour les mesures constituant un recul en matière de libération des mouvements de capitaux ».

[6FTeusch/bvoltaire28sept17

[7Orwell « La ferme des animaux » 1945.

[8Expression que vulgarise Benoît Hamon en décembre 2012 alors qu’il est ministre de l’Économie sociale et solidaire, pour désigner « les politiques dites sociales mais tout à fait libérales ».

[9L’épuration fit plus de victimes que n’en fit la Terreur (hors les guerres de Vendée).

[10« À la Libération, de Gaulle nommera cinq ministres communistes, dont un ministre d’État, Maurice Thorez… Une centaine de membres du Komintern [organe de la révolution mondiale] seront propulsés au sommet de l’État. Des durs. Ils deviendront intouchables du fait de l’instauration du statut de la fonction publique, signé par Thorez » [Eric Brunet/lepoint.fr10nov16].

[11Reprise d’un slogan de Vichy qu’avait déjà copié en 1965 le libéraliste américanolâtre Lecanuet… Tout comme Mitterrand avait fait campagne en 1981 (La Force tranquille) sur fond d’azur et de clocher de nos terroirs ! Cliché plagié d’une affiche pétainiste ce qu’à bien vu et noté l’expert journaleux Jean-Marie Colombani dans sa biographie du susdit (1985 P.177)

 

mardi, 15 mai 2018

El crepúsculo de las ideologías

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Carlos X. Blanco:
 
El crepúsculo de las ideologías
 
Ex: https://latribunadelpaisvasco.com

Una de las constantes quejas del pensador español don Gonzalo Fernández de la Mora era el exceso de pathos y la carencia de logos en nuestra producción intelectual nacional. Creía el filósofo que en nuestro suelo patrio habían florecido no pocos "sentidores", pero muy escasos "razonadores". Es la España en exceso quijotesca la que causaba rechazo en don Gonzalo, la España plena de ideales –que no ideas- nunca realizados por resultar desde el principio ideales imposibles. Es la España trágica unamuniana, anegada de dudas y desazón, rica en sentimiento pero carente de hilos de discurso racional, la que había que superar según él, cargándola a nuestras espaldas pero no mirándola más, pues la mirada nacional, decía el pensador, ha de apuntar hacia un futuro nítido trazado a base de planes racionales, cuidadosamente calculados, racionalmente trazados, inyectados con dosis adecuadas de realismo y pragmatismo.


GFML1.jpgYo también lo creo, y en esto coincido con Fernández de la Mora. Nos hace falta una filosofía, y no una filosofía cualquiera. Nos hace falta una filosofía positiva. Entiéndaseme bien: positiva no significa positivista. De esta otra ya andamos sobrados. No faltan columnistas, periodistas, científicos sociales y naturales, expertos en "H" o en "B", que lanzan al aire y a las masas la carnaza positivista de que la "filosofía no sirve para nada" y venden la baratija de que, a lo sumo, un mero análisis lógico y lingüístico de los enunciados es cuanto queda por hacer al filósofo profesional. Eso, o la divulgación generalista, el trenzado ideológico-partidista o la labor anticuaria de rescatar y exponer "ideas del pasado". El neopositivismo anglosajón y colonizador fue parte del recado atlantista que nos llegó tras la "apertura" de nuestro país a la ayuda y a la influencia angloamericana en pleno franquismo, y se tradujo en la creación masiva de cátedras y plazas docentes de una filosofía –- la "analítica" –- que no era nuestra y que nada nos decía. Pudo ser una alternativa "modernizadora" ante el acartonamiento escolástico de la universidad franquista, es cierto, un acicate, siempre saludable, para estudiar lógica formal o interesarse por la epistemología de las ciencias "duras", pero poco más.


La filosofía positiva por la que abogaba don Gonzalo, me parece a mí, era más bien otra. Es la filosofía rigurosa, la que atiende a hechos, experiencia y raciocinio, pero no al sentimiento. Es la filosofía entendida como un saber estricto, tomando ésta expresión del antecedente germánico de Fichte (1762-1814). Dicho proyecto del saber estricto tuvo continuadores en suelo hispano, en grandes autores como Ortega y Zubiri. En tiempos más recientes, y a pesar del sesgo que el propio nombre implica, hablo del término "materialismo", la filosofía de Gustavo Bueno supone un jalón fundamental para superar la etapa noventayochista y neorromántica de los "sentidores" hispanos y edificar definitivamente una escuela filosófica hispana de "pensadores" rigurosos, distantes y alérgicos de cualquier sesgo ideológico, metafísico (metafísico en el sentido de pre-crítico), partidario, etc. En la actualidad, un discípulo de Gustavo Bueno, don Manuel Fernández Lorenzo, pugna por elaborar esa filosofía "positiva", que no positivista, ni tampoco materialista, que esté "al nivel de nuestro tiempo", dando cuenta, como quería Ortega, de la génesis operatoria (en gran parte manual) de nuestros conocimientos y de las estructuras ontológicas del mundo.


GFML2.jpgLas quejas de G. Fernández de la Mora, así como sus proyectos modernizadores, han quedado en el olvido. El cambio de Régimen, desde el franquismo (sistema en el cual éste pensador fue destacado miembro, e incluso ministro) hacia la Restauración borbónico-constitucional (R78) supuso el olvido e incluso la postergación de su obra. El filósofo conservador, pero en absoluto fascista, había concebido una España moderna en el plano científico y tecnológico, una España en la cual primaran el mérito, la capacidad, la preparación, y en donde se proscribiera para siempre la demagogia, el juego doctrinario, la retórica verbal y el patetismo. Es una voz la de Fernández de la Mora que no ha sido escuchada. Una España que la escuchara, será una nación radicalmente otra, renovada y sin prejuicios.


Si bien es del todo cierto que asistimos a un Crepúsculo de las ideologías (título de un jugoso y fundamental ensayo suyo), hay una y muy fundamental ideología que todavía se sostiene en pie. Una simple y llana ideología que a alguien le interesa sostener aunque sea a través de todos los artificios y por medio de las más variadas tretas: la ideología de actuar como si aún existieran ideologías y la de hacer creer que existen y son importantes. Le resulta muy útil al sistema, y en especial al R78, hacer creer a la gente que aún existen izquierdas y derechas. Le resulta muy rentable al sistema ese empeño en catapultar a la fama a ignorantes retóricos que propagan discursos vacuos y sofismas del más bajo nivel.


A veces da miedo. Este país estuvo a punto de ser gobernado por un profesor de ciencias políticas que no era capaz de citar adecuadamente una obra de Kant, y al punto, si Dios no lo remedia, nos va a gobernar otro señor de la nueva hornada a cuyo magín ni siquiera le viene el título de ninguna, lo cual no sé si es peor. No es que haya desaparecido la filosofía de nuestro escenario político, y que nunca haya entrado en las cabezas de nuestros políticos, sino que más bien el Régimen es la negación más explícita y radical del pensamiento racional mismo.

La ignorancia de nuestros políticos o líderes de masas es mucho más peligrosa que la barbarie de las turbas descontroladas, pues estos personajes sirven de modelos de conducta y sentimiento a turbas futuras más numerosas y más osadas. Sus consignas encaminadas a la indignación o la movilización sirven para que un pueblo esclavizado refuerce la apretura de sus grilletes, creyéndose libre en un sistema que se dice liberal. La ideología según la cual existen ideologías, la creencia de que en Podemos hay un ápice de socialdemocracia y otro de libertarismo, el señuelo de que allí anidan comunistas y revolucionarios, tanto como el engaño de que en Cs y en el PP existe un liberalismo, o de que en el PSOE se conservan esencias de la II Internacional o del modelo sueco… Todo esto es engaño, demagogia, ideología. Todo ello no es más que esa Ideología que reza que nuestro R78 es ideológico. Esa ideología es la Caverna Platónica en la que media España está metida. La otra media se desinteresa, ve deportes o escucha chascarrillos en vez de ruedos políticos, o se evade alienada por los medios más diversos.

GFML4.jpgFernández de la Mora proclamaba sustituir las ideologías, ya moribundas, por ideas. Trocar a los demagogos y a los declamadores por expertos. En vez de entusiasmo, peligroso explosivo que siempre deviene en tiranía, consenso. El consenso tácito y la deliberación fría deben ocupar su puesto rector en lugar de la asamblea tumultuaria. El análisis sosegado de proyectos racionales en vez de agitación y propaganda. Qué duda cabe que la filosofía positiva no corrió la mejor de las fortunas una vez desembocada la partidocracia del R78. El régimen constitucional postfranquista ensalzó la retórica partidista y encumbró a un sinfín de ideólogos, retóricos vanos, arribistas, vividores "liberados" de los sindicatos y de los aparatos electoralistas. Los expertos, las personas formadas en las distintas ramas de la vida orgánica del Estado (administradores, expertos juristas, tecnólogos, economistas planificadores…) hubieron de ceder sus sillas o pasar a un discreto y segundo plano ante el soberano imperio de los grandilocuentes vendedores de humo. Incluso dentro de la democracia postfranquista se advierten claramente dos generaciones: una, primera, aún bien acreditada en cuanto a titulación académica y experiencia práctica en la empresa pública o en la privada, y otra, segunda, en la que ahora más y más nos hundimos, en la cual el lumpen de la sociedad, los sectores sociales más refractarios al esfuerzo intelectual, profesional y, en general, humano, se dedican, con el carnet en la boca, a ascender por los aparatos electoralistas para conseguir aplausos fáciles y cargos sine cura.

GFML3.jpgDon Gonzalo despedía con alegría al tipo de político retórico y declamador, pero experto en nada, que había dominado la escena pública europea durante todo el siglo XIX y que aún prolongaba su inútil existencia en el XX. A la par, el filósofo bendecía en "El Crepúsculo de las Ideologías" al tecnócrata, al experto, al "conocedor" que no busca encandilar a las masas, manipularlas y tocar las fibras de su entusiasmo, sino ser eficaz servidor público que plantea objetivos realistas en orden a una mejora del bienestar general, haciendo del Estado una maquinaria ágil, inteligente, bien engrasada. Una maquinaria que ha de renunciar, bajo riesgo de recaer en el ideologismo y en el utopismo más peligrosos, a reformar al hombre.


La visión gramsciana, tan extendida hoy en Occidente, y no precisamente bajo gobiernos comunistas sino bajo fuerzas que a menudo se dicen "liberales", es la antítesis del "Estado de Obras" de nuestro autor. El filósofo marxista italiano Antonio Gramsci (1891-1937), uno de los principales intelectuales revolucionarios de toda la Historia, había dejado claro que el Estado tenía la misión de transformar al hombre. El Estado era, bajo el capitalismo y, después, bajo el futuro comunismo, algo más que un comité dirigente de la Producción. El Estado poseía una misión ética. El Estado debía ser el agente de la transformación de la propia esencia del hombre. Una esencia histórica, si cabe hablar así, esto es, transformable. Dicha transformación fue dirigida inicialmente por los patronos capitalistas que habrían creado un Estado a su medida (muy especialmente a través de las instituciones educativas), para así disponer de un obrero igualmente hecho a su medida. El comunismo hará lo propio. Una vez conquistada la hegemonía, y tras ella, inmersa la sociedad toda en una etapa revolucionaria, el Estado proseguirá con esa función que hoy llamaríamos función de "ingeniería social", haciendo de cada individuo un convencido comunista.

Por el contrario, casi diríamos que en las antípodas, la Tecnocracia de Gonzalo Fernández de la Mora se situaría en la más genuina tradición del realismo político hispano. Lejos de una transformación general del hombre, pues en el colectivo "hombre" siempre habrá hondas e insalvables disparidades (de talento, de capacidad, de formación, de inquietud, de lealtad), el Estado debería reducirse a ser el más elevado servicio de "puesta a punto" de todos los torrentes de energía social, para aprovecharlos y encauzarlos de la mejor manera posible, haciendo aquí de catalizador, allí de coordinador, y más allá de planificador y rector. En el Estado tecnocrático los expertos siempre serán consultados y el gestor político, como el buen ingeniero, se debe poner el casco, bajar "a pie de obra" y consultar a los subordinados y a los adláteres para palpar las realidades sobre las que quiere operar. Una cosa es poner a punto la maquinaria estatal, partiendo de una sustancia antropológica dada, y otra es transmutar esa sustancia.


GFML5.jpgUn ejemplo de cómo esta filosofía de ideas y no de utopías ideológicas perdió la batalla, y el vicio del ideologismo alcanzó el triunfo, fue el rosario de las reformas educativas de la democracia. Cada nueva ley de educación, comenzando con la barbarie de la LOGSE, hasta llegar a la actual LOMCE, demostró ser la consagración del ideologismo. En lugar de dotar al Estado de ideas, ideas tonificantes, hemos tenido ideología y más ideología. España necesitaba ideas en el sentido filosófico, esto es, conceptos generales (trans-categoriales) que hundieran sus raíces en los más variados conceptos y categorías científicas y técnicas, ideas que, debidamente entretejidas, formaran un proyecto comunitario para "poner a punto" nuestra sociedad y vuelvan a "ajustar" debidamente a España en el orden internacional, colocándola en el puesto que le compete y que se merece ateniéndose a su Historia y a su Presente. Pues bien, en lugar de eso, hemos sido víctimas de los pedagogos, esto es, de los ideólogos, que de manera harto interesada nos equipararon a todos por lo bajo, sustituyendo el imperativo del esfuerzo por la "integración" y halagando al vago y al parásito, con la esperanza de que sean muchedumbre los que sigan depositando en los mismos ataúdes ideológicos el voto mayoritario de los borregos.

lundi, 14 mai 2018

Luc Roche : Ortega Y Gasset - Penser la modernité

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Luc Roche : Ortega y Gasset - Penser la modernité

 
Luc Roche nous introduit à l'oeuvre du grand penseur libéral Ortega Y Gasset dont il vient de traduire Autour de Galillée aux Editions Perspectives Libres. http://cerclearistote.com/parution-de... Comment penser la Culture, la Civilisation et l’Histoire avec rectitude ? Comment se départir des condamnations faciles, des illusions rétrospectives, de la nostalgie d’âges d’or imaginaires, de l’obsession de la décadence? Ces questions, et bien d’autres, furent au fondement des réflexions de José Ortega y Gasset, lorsqu’il entreprit de penser les grands bouleversements (Renaissance, Lumières) qui nous précédèrent. Il en tira une lecture de l’Histoire plus actuelle que jamais, entre étude des ruptures et analyse des permanences. Loin du manichéisme qui se répand aujourd’hui, il montre, dans chaque époque, le visage de l’invariant et celui du changeant, rétablissant la grande chaîne de l’Histoire. Cette vision féconde est à notre portée pour comprendre notre passé, appréhender notre présent et entrevoir notre avenir. José Ortega y Gasset (1883-1955) fut un philosophe, historien des idées et homme politique espagnol. Son ouvrage La Révolte des masses (1929) marqua toute une génération. Autour de Galilée (1933) est traduit pour la première fois en français. Luc Roche est professeur de philosophie et hispanisant.
 

mardi, 08 mai 2018

Déclin aristocratique et corvée démocratique

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Déclin aristocratique et corvée démocratique 

Les Carnets de Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org

On peut s’adonner à l’adoration de la démocratie en ces temps d’État profond et d’Europe de Bruxelles, il reste que le mot plèbe, dont elle marque la triomphe, a été balayé de tous temps par les génies de l’humanité, à commencer par Platon ou Juvénal, jusqu’à Nietzsche ou Tocqueville. On a évoqué les transformations sociétales (les chiens et les gosses qui parlent aux maîtres et aux parents, etc.) du livre VIII de la République, mais on va revenir ici à la démocratie à la grecque et à sa gestion compliquée…

Fustel de Coulanges dresse un tableau assez terrible de la progression démocratique à Athènes et dans la Grèce ancienne, où elle fut plus cruelle qu’à Athènes, parfois abominable. Mais elle est tellement fatale et inévitable – y compris la décadence qui va avec – qu’on ne va pas la dénoncer !

La Cité dans l’Histoire… Fustel écrit, dans un style proche de Tocqueville :

« Mais telle est la nature humaine que ces hommes, à mesure que leur sort s’améliorait, sentaient plus amèrement ce qu’il leur restait d’inégalité. »

La progression de la plèbe est bien sûr liée à celle de la tyrannie :

« Dans quelques villes, l’admission de la plèbe parmi les citoyens fut l’œuvre des rois ; il en fut ainsi à Rome. Dans d’autres, elle fut l’œuvre des tyrans populaires ; c’est ce qui eut lieu à Corinthe, à Sicyone, à Argos. »

Fustel ici nous fait découvrir un poète méconnu et politiquement réac, Théognis de Mégare. Le passage est passionnant, décrivant un déclin de l’humanité qui nous rappelle celui où Ortega nous explique que l’humanité moderne, comme la romaine, est devenuestupide :

« Le poète Théognis nous donne une idée assez nette de cette révolution et de ses conséquences. Il nous dit que dans Mégare, sa patrie, il y a deux sortes d’hommes. Il appelle l’une la classe des bons, ἀγαθοί; c’est, en effet, le nom qu’elle se donnait dans la plupart des villes grecques. Il appelle l’autre la classe des mauvais, κακοί; c’est encore de ce nom qu’il était d’usage de désigner la classe inférieure. Cette classe, le poète nous décrit sa condition ancienne : « elle ne connaissait autrefois ni les tribunaux ni les lois » ; c’est assez dire qu’elle n’avait pas le droit de cité. Il n’était même pas permis à ces hommes d’approcher de la ville ; « ils vivaient en dehors comme des bêtes sauvages ». Ils n’assistaient pas aux repas religieux ; ils n’avaient pas le droit de se marier dans les familles des bons. »

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Théognis apparaît comme un nostalgique du temps jadis, le laudator temporis acti, façon Bonald par exemple qui écrit au lendemain de la brutale Révolution dite française (comme disait Debord, une bourgeoisie habillée… à la romaine). Il ajoute :

« Mais que tout cela est changé ! les rangs ont été bouleversés, « les mauvais ont été mis au-dessus des bons ». La justice est troublée ; les antiques lois ne sont plus, et des lois d’une nouveauté étrange les ont remplacées. La richesse est devenue l’unique objet des désirs des hommes, parce qu’elle donne la puissance. L’homme de race noble épouse la fille du riche plébéien et « le mariage confond les souches ». 

Et Fustel décrit le noble destin de Théognis :

« Théognis, qui sort d’une famille aristocratique, a vainement essayé de résister au cours des choses. Condamné à l’exil, dépouillé de ses biens, il n’a plus que ses vers pour protester et pour combattre. Mais s’il n’espère pas le succès, du moins il ne doute pas de la justice de sa cause ; il accepte la défaite, mais il garde le sentiment de son droit. A ses yeux, la révolution qui s’est faite est un mal moral, un crime. Fils de l’aristocratie, il lui semble que cette révolution n’a pour elle ni la justice ni les dieux et qu’elle porte atteinte à la religion. « Les dieux, dit-il, ont quitté la terre ; nul ne les craint. La race des hommes pieux a disparu ; on n’a plus souci des Immortels. »

Puis, comme Mircéa Eliade, mais bien avant, Fustel explique que Théognis comprend qu’on oubliera même le souvenir de la nostalgie :

« Ces regrets sont inutiles, il le sait bien. S’il gémit ainsi, c’est par une sorte de devoir pieux, c’est parce qu’il a reçu des anciens « la tradition sainte », et qu’il doit la perpétuer. Mais en vain la tradition même va se flétrir, les fils des nobles vont oublier leur noblesse ; bientôt on les verra tous s’unir par le mariage aux familles plébéiennes, « ils boiront à leurs fêtes et mangeront à leur table » ; ils adopteront bientôt leurs sentiments. Au temps de Théognis, le regret est tout ce qui reste à l’aristocratie grecque, etce regret même va disparaître. »

Et comme on ne descend jamais assez bas, cette semaine j’ai découvert que ma libraire ne savait pas écrire Shakespeare, ma femme que son imprimeur de partitions ignorait qui était Mozart.

Le culte religieux, lié à l’aristocratie (la marque de l’aristocrate c’est la piété, dit Bonald) disparait donc :

« En effet, après Théognis, la noblesse ne fut plus qu’un souvenir.

Les grandes familles continuèrent à garder pieusement le culte domestique et la mémoire des ancêtres ; mais ce fut tout. Il y eut encore des hommes qui s’amusèrent à compter leurs aïeux ; mais on riait de ces hommes. On garda l’usage d’inscrire sur quelques tombes que le mort était de noble race ; mais nulle tentative ne fut faite pour relever un régime à jamais tombé. Isocrate dit avec vérité que de son temps les grandes familles d’Athènes n’existaient plus que dans leurs tombeaux (La cité antique, pp.388-389). »

Arrive la démocratie dont on oublie qu’elle fut surtout une corvée compliquée (comme dit Cochin, il faut se coucher tard pour conspirer longtemps…). Le peuple gagne peu à devenir démocrate. Il en devient esclave, explique Fustel dans des chapitres justement ignorés…

« A mesure que les révolutions suivaient leur cours et que l’on s’éloignait de l’ancien régime, le gouvernement des hommes devenait plus difficile. Il y fallait des règles plus minutieuses, des rouages plus nombreux et plus délicats. C’est ce qu’on peut voir par l’exemple du gouvernement d’Athènes. »

Ici on croirait du Tocqueville. Peut-être que la sensibilité aristocratique de nos deux grands historiens…

Numa_Fustel_de_Coulanges.jpgMais Fustel décrit la corvée démocratique au jour le jour (pp.451-452) :

« On est étonné aussi de tout le travail que cette démocratie exigeait des hommes. C’était un gouvernement fort laborieux. Voyez à quoi se passe la vie d’un Athénien. Un jour il est appelé à l’assemblée de son dème et il a à délibérer sur les intérêts religieux ou financiers de cette petite association. Un autre jour, il est convoqué à l’assemblée de sa tribu ; il s’agit de régler une fête religieuse, ou d’examiner des dépenses, ou de faire des décrets, ou de nommer des chefs et des juges. »

Après c’est du Prévert :

« Trois fois par mois régulièrement il faut qu’il assiste à l’assemblée générale du peuple ; il n’a pas le droit d’y manquer. Or, la séance est longue ; il n’y va pas seulement pour voter : venu dès le matin, il faut qu’il reste jusqu’à une heure avancée du jour à écouter des orateurs. Il ne peut voter qu’autant qu’il a été présent dès l’ouverture de la séance et qu’il a entendu tous les discours. Ce vote est pour lui une affaire des plus sérieuses ; tantôt il s’agit de nommer ses chefs politiques et militaires, c’est-à-dire ceux à qui son intérêt et sa vie vont être confiés pour un an ; tantôt c’est un impôt à établir ou une loi à changer ; tantôt c’est sur la guerre qu’il doit voter, sachant bien qu’il aura à donner son sang ou celui d’un fils. Les intérêts individuels sont unis inséparablement à l’intérêt de l’État. L’homme ne peut être ni indifférent ni léger. »

Tout est préférable au règne des Agathoi (les « bons » de Théognis)… Fustel ajoute :

« Le devoir du citoyen ne se bornait pas à voter. Quand son tour venait, il devait être magistrat dans son dème ou dans sa tribu. Une année sur deux en moyenne, il était héliaste, c’est-à-dire juge, et il passait toute cette année-là dans les tribunaux, occupé à écouter les plaideurs et à appliquer les lois. Il n’y avait guère de citoyen qui ne fût appelé deux fois dans sa vie à faire partie du Sénat des Cinq cents ; alors, pendant une année, il siégeait chaque jour, du matin au soir, recevant les dépositions des magistrats, leur faisant rendre leurs comptes, répondant aux ambassadeurs étrangers, rédigeant les instructions des ambassadeurs athéniens, examinant toutes les affaires qui devaient être soumises au peuple et préparant tous les décrets. »

Avec sa méticulosité et sa soif de taxes et de règlements, la démocratie exige déjà un job à temps plein qui va créer une bureaucratie fonctionnarisée. Et on retombe inévitablement sur l’importance de l’argent déjà dénoncée par Théognis :

«  Enfin il pouvait être magistrat de la cité, archonte, stratège, astynome, si le sort ou le suffrage le désignait. On voit que c’était une lourde charge que d’être citoyen d’un État démocratique, qu’il y avait là de quoi occuper presque toute l’existence, et qu’il restait bien peu de temps pour les travaux personnels et la vie domestique. Aussi Aristote disait-il très-justement que l’homme qui avait besoin de travailler pour vivre ne pouvait pas être citoyen. »

N’oublions que la Révolution Française accoucha de la plus formidable armée de fonctionnaires au monde, celle qui émerveillait aussi bien Taine que le pauvre Karl Marx qui inspira les totalitarismes révolutionnaires(« dans un pays comme la France, où le pouvoir exécutif dispose d’une armée de fonctionnaires de plus d’un demi-million de personnes et tient, par conséquent, constamment sous sa dépendance la plus absolue une quantité énorme d’intérêts et d’existences, où l’État enserre contrôle, réglemente, surveille et tient en tutelle la société civile… »).

On n’est pas ici pour transformer le cours de l’histoire humaine, et on s’en gardera, vu que ce désir malheureux est si souvent promis à un sort malheureux ! Mais on ne s’étonnera alors pas, etj’inviterai à découvrir l’œuvre du philosophe libertarien Hoppe à ce propos, en affirmant que le grand avènement démocratique, avec son cortège de guerres impériales-humanitaires-messianiques, de contrôles étatiques et d’inflation fiscale,  marque souvent la fin d’une civilisation en fait – y compris et surtout sur le plan culturel. Que le phénomène démocratique ait débouché sur le césarisme ici, le fascisme ou le communisme là, et sur la création maintenant d’une caste mondialisée de bureaucrates belliqueux ne devra bouleverser personne.

Sources citées 

Théognis – Elégies (Remacle.org)

Fustel – La cité dans l’histoire (classiques.uqac.ca)

Marx – Le dix-huit Brumaire